Pendant que le président Wade joue son va-tout avec ses manœuvres politiciennes dont la dernière en date les énièmes réaménagements ministériels, inauguration et ré-inauguration, l’opposition continue de jouer avec nonchalance la carte de l’attentisme, soufflant le chaud et le froid en même temps. Comme si les ballons de sonde que Wade envoie avec prodigalité ne la dérangeait outre mesure, elle continue de tergiverser, de mener une « guérilla » larvée, intrinsèque par jeunesses et seconds couteaux interposées, ignorant magistralement le message fort que lui avait adressé le peuple sénégalais au soir du 22 mars. En dehors du cadre unitaire Benno, aucun parti ne saurait vaincre l’hydre-Wade. S’il est vrai que réchauffer le front social est important à l’heure actuelle, il l’est beaucoup plus de nous « faire les tresses ou les défaire », pas de solutions intermédiaires. C’est pourquoi nous urgeons les partis réunis autour de la coalition BSS de faire front et de prendre courageusement le taureau par les cornes pour régler définitivement la question de la candidature consensuelle.
Deux stratégies essentielles permettront de surmonter les difficultés.
1. D’abord définir clairement les objectifs de la coalition.
Au-delà des préjudices et incompréhensions supposés de la période post- électorale des locales, le BSS devra refaire sien son slogan « Gagner ensemble et Gérer ensemble » mais cette fois-ci pour un terme déterminé.
A travers un contrat moral dûment signé par toutes les parties prenantes, la coalition s’engagera, à la victoire, à confier la transition à une équipe préalablement identifiée. Bien avant les élections, prenant le peuple à témoin, la coalition procèdera à la répartition des postes-clefs non seulement sur la base d’un consensus mais surtout sur la base de compétence de ses membres. A ces derniers sera dévolu le rôle historique de mener à bien la transition et la refondation de l’Etat Sénégalais dans le moule d’un état républicain et démocratique. A cet effet, un cahier de charges sera établi et les missions entièrement définies conformément à la charte de la bonne gouvernance des Assises Nationales qui en servira de feuille de route.
Le cahier de charges stipulera clairement, sans aucune ambigüité, que le candidat consensuel, élu à la magistrature suprême, dirigera la transition avec l’équipe pour une durée déterminée, au terme de laquelle un code électoral consensuel sera établi, le fichier électoral nettoyé et une nouvelle constitution soumise au referendum populaire. Et enfin des élections libres transparentes, auxquelles le président de la transition ne participerait pas, seront organisées.
Dès l’instant que la mission est établie, le rôle des uns et des autres identifié, le choix de la figure de proue ne devrait pas poser de problème, si et seulement si c’est l’intérêt du peuple sénégalais qui est pris en compte et non celui d’un homme, d’un clan ou d’un parti quelque soit sa prééminence.
2. Le choix du candidat consensuel
Plus de quarante leaders de partis constituent le BSS. Choisir une figure de proue qui représenterait l’ensemble des forces politiques en lice posera toujours problème; étant donné que le rôle d’un parti politique est de « conquérir le pouvoir » et non la figuration. Seulement, les situations particulières nécessitent des solutions particulières. Après avoir signé le cahier de charges, les leaders des partis politiques réunis dans BSS élargi aux leaders des Assises Nationales devront élire en leur sein- en mini-primaires- la figure de proue qui s’engagera devant ses pairs et le peuple à respecter le contrat moral.
C’est seulement en faisant preuve de responsabilité, de patriotisme mais surtout d’altruisme que les leaders de l’opposition pourront sauver notre pays de la dérive monarchique et de l’affairisme étatique. S’ils continuent à se prélasser dans cet attentisme malsain et repoussent aux lendemains incertains les décisions à prendre maintenant, ils seront comptables devant le peuple Sénégalais du naufrage de notre république.
Au cas où un parti/leader refuserait de s’engager dans cette voie pour des raisons qui lui sont propres, alors qu’il prenne ses responsabilités et sorte du BSS pour prouver à la face du monde sa force politique. Car en définitive, il serait plus facile de préparer et réunir le peuple sénégalais autour d’une nouvelle alternative au Benno et amender les désillusions maintenant que plus tard à la vieille des élections. Comme tout sénégalais n’ayant aucune conscience du temps, conditionné à toujours agir à la dernière minute, nos leaders pensent que 2012 est loin et qu’ils ont encore du temps, alors que c’est ce « qui manque le moins ». Prenant leur temps, espérant gagner du temps, ils risquent d’être foudroyés par la roublardise du vieux, non pas en 2012 mais beaucoup plus tôt.
Pour la Section du MRDS aux USA
Son coordonnateur Dr Ousmane Diallo
mrdsusa@gmail.com
Tel : (515) 771 8524
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