Historique:
Il faut tout d’abord comprendre que le “labeling” qui consiste à donner une étiquette à un produit (ici la musique) est une téchnique de marketing qui n’a pour autre but que pécuniaire. Le label World Music a été créé aux USA à une période de l’histoire où l’Afrique, et l’homme noir n’étaient pas bien vus.
Il fut un temps où la musique africaine était méconnue en Occident, et par conséquent il n’était pas évident que sa vente soit possible. Il est aussi compréhensible qu’un produit qui ne vendait pas ne méritait pas de place sur les étagères. Pendant ces périodes, il était compréhensible de l’inclure dans un “fourre-tout” appellé “World Music”.
Combien de fois êtes-vous rentré dans un magazin de musique et être dans l’impossibilité de trouver la musique Africaine que vous cherchez jusqu’à ce qu’on vous indique un rayon appellé World Music où la sélection d’artistes Africains est juste limitée à une poignée de stars? Qui a choisi ceux qui devaient être la-bas? Qui a choisi le nom du genre de musique? Eux même qui ont créé ce label.
Le Label, et Son Aspect Discriminatoire
Si on ajoute à cela le caractère discriminatoire qui consiste à disqualifier certain musiciens, tels que par exemple une Rokia Traoré, qui postulent aux festivals de World Music mais qui jouent une musique qui se démarque du genre que certaines Africaines mieux connues et appartenant à certaines grandes maisons de disques qui ont des lobbies puissants, on se rend compte que la World Music a été mise en place par eux, et pour eux, les occidentaux créateurs du label World Music.
Le caractère effrayant de la World Music en plus de son caractère condescendant c’est le fait qu’elle dissous le patrimoine culturel africain dans un mélange indescriptible à un environnement où les gens ne connaissent pas bien ce qu’ils entendent.
J’avais assisté il y a deux ans à une conférence à Duke University où j’enseignais la musique Africaine. Cette conférence regroupait des chercheurs et musiciens africains qui étaient en tournée tels que Bela Fleck, Toumani Diabate, D’ Gary de Madagascar et d’autres musiciens de la Tanzanie. Un professeur ethnomusicologue avait partagé ses recherches, et concluait que le banjo venait de l’Afrique. Apres avoir suivi les différentes interventions, la question qui m’était venue à l’esprit que j’ai posée à Bela Fleck et membres du panel était la suivante: maintenant que vous académiciens de l’Occident, l’industrie du disque, les organisateurs de concerts et grands festivals avez tous reconnu l’immense contribution de l’Afrique dans le domaine de la culture mondiale et de la musique et beaucoup se sont enrichis de son patrimoine culturel, ne pensez-vous pas qu’il soit temps de sortir la musique africaine de ce label fourre-tout condescendent qui tend a perpétuer l’ignorance et la négation de sa contribution ?
A mon avis il est temps de se demander pourquoi cette musique ne mérite pas d’être dans une catégorie propre à elle appelée Musique Africaine.
Certains peuvent être tentés de rétorquer que créer cette catégorie serait faire une défaveur à l’Afrique à cause de sa diversité culturelle et de sa complexité. A ces gens là je dirai pourquoi n’ont-ils pas dit la même chose s’agissant de la catégorie Musique Classique qui englobe des genres aussi divers : Baroque, Expressionisme, Impressionnisme, Classique, Compositeurs ?
Je pense qu’il est temps d’aller voir ceux-là qui avaient créé cette catégorie et leur faire savoir que la Musique Africaine mérite plus de respect en l’extirpant de ce fourre-tout et en la mettant dans sa catégorie à elle qui est La Musique Africaine. Ceux-là, bien qu’ayant aidé à faire connaitre au reste du monde la musique africaine ne s’intéressent à rien d’autre que ce qu’ils tirent de l’Afrique! Réclamer ce respect n’est pas synonyme de refuser de collaborer avec les autres, c’est faire reconnaître son identité propre et sa contribution à ce que le Président Senghor appelait « la civilisation de l’Universel ».
La Mise A Niveau :
Certes il s’agira de créer une catégorie/label appellée Musique Africaine, mais aussi conscientiser les développeurs de logiciels, et techniciens de la numérisation (enregstrement digital) de reconnaître ces changements et en tenir compte lors du « tagging » de ces enregistrements. Il s’agira de s’assurer que le « metadata » contienne toutes les informations relatives à l’enregistrement telles que le numero de la piste, le titre, le compositeur, le label, l’orchestre… et qu’il soit en conformité avec les changements proposés.
Plan D’Action :
Je vous invite à réfléchir à la question et à contribuer à la définition des actions à mener, et du plan d’action pour réussir ce pari.
Pour ma part, j’estime qu’accomplir une mission de cette envergure nécessitera à mon avis au moins trois réunions de concertation: une à Dakar, une au Congo, et une en Afrique du Sud.
Trois représentants seront choisis pour coordonner les différentes activités. L’un de ces représentants connaîtra parfaitement l’industrie musicale en Europe.
Apres ces rencontres, une action plus globale sera entreprise en direction de l’UNESCO, institution internationale chargée de la sauvegarde du patrimoine universel mondial qui ne s’arrête pas aux sites historiques.
La musique africaine mérite la même reconnaissance que celle qui a été donnée par l’UNESCO au jazz.
Background:
Je suis un Sénégalais qui a crée une émission de musique Africaine et qui s’est battu pendant dix sept ans en qualité de volontaire avant de voir mon émission « Bonjour Africa » acceptée sur la satellite de la Nationale Public Radio (NPR) pour une distribution nationale aux USA
Pendant tout ce temps, j’ai enseigné la musique Africaine dans l’une des plus grandes universités des USA, Duke University. Les différentes interviews des stars de la musique Africaine, le rôle que je joue dans les festivals de musique en tant que MC m’ont donné une réelle compréhension du business de la musique.
AGIR POUR DEFENDRE NOTRE IDENTITE AFRICAINE
Producteur et Présentateur de Bonjour Africa
Barrometre1@gmail.com
8 Commentaires
Butt
En Juin, 2012 (10:52 AM)Nation
En Juin, 2012 (12:05 PM)on partage votre avis et on soutient votre combat
j’espere que notre ministre de la culture Youssou Ndour vous lis
Diouf Nioxo Bay Samba
En Juin, 2012 (12:17 PM)Libass77
En Juin, 2012 (12:19 PM)Ndiaye France
En Juin, 2012 (12:52 PM)merci
Pakhaly
En Juin, 2012 (01:33 AM)IL en est aussi de meme sur le concept de musique traditionnelle et musique moderrne .
qu en pense les professionnelles que vous etes .
Ali Farka
En Juin, 2012 (12:03 PM)Je vais te donner un exemple parmis tant d'autres:Ali Farka Touré a toujours produit de la musique pure africaine.
Quand tu me dis foure tout je te comprends pas du tout.
Beaucoup de maisons de disques dans leurs sites ils mettent music afriacaine desfois Manding.Je comprends ton opinion car tu es un Sénégalais.Moi aussi je suis sénégalais comme toi mais labas ce qu'ils font c'est du griotisme,chanté des hommes pour avoir de l'argent(comme Thione Seck,Pape Diouf...je peux prendre une heure à écrire cette liste d'artistes au Sénégal.)Donc je dis que les Africains qui font de la vrai musique sont classés "Music africaine".Ma main sur le coran,un Pape Diouf ou Viviane ne sera jamais produit par une maison de disc digne de ce nom.Car on sait meme pas ce qu'ils font si c'est de la musique ou du cacaphonie sans fin.
Ali Farka était dans un village,il a senti qu'il est fatigué donc il s'est dit qu'il va resté dans son village Niafounké.Alors qu'il devait enrégistré un cd.Sa maison de disc Worlds Circuit a débarqué tout un logistique impressionnant dans son simple village.Car ces derniers savent qu'ils que cet homme fait de la MUSIQUE AFRICAINE et cet album enrégistré dans son village nom seulement des disc d'or mais des Grammy Awards.
Sémou démal gua apprendre encore la music.Il n'est pas dit qu'on est animateur qu'on maitrise tout en music...
Sans
En Juin, 2012 (13:29 PM)Participer à la Discussion