En 2005, alors que « Dream from my father », le livre de Barack Hussein Obama avait fini par devenir un « best seller », un ami à New York qui savait que j’étais du Sénégal, avait tenu à me l’offrir.
Mon ami était de race blanche et originaire de l’Illinois, un Etat où Obama commençait déjà à l’époque à devenir une figure montante de la politique. Mon ami était un de ses fans et tout en me disant qu’il y avait une surprise pour moi à l’intérieur du livre, il m’affirma que si l’Amérique un jour, devait avoir un Président de race noire, il serait du genre OBAMA : quelqu’un bien au fait de son identité tout en réussissant à transcender les « écarts » qui ne font qu’approfondir la question raciale aux Etats-Unis.
Mon ami avait raison au moins sur deux choses : Il y avait bel et bien une surprise pour moi dans le livre ; c’est cette rencontre d’Obama et de la Teranga Sénégalaise. Obama est devenu le premier Président de race noire des Etats-Unis
Sans pouvoir dire si OBAMA aujourd’hui à réellement trouvé le juste équilibre, je pense que cet extrait de son livre –une partie du chapitre 15 traduit par mes soins- où il se remémore sa rencontre avec notre compatriote aujourd’hui anonyme, l’a beaucoup aidé dans sa recherche de son identité. Voilà ce qu’il écrivait :
"... Alors que je terminais mon jeu [de boule], un homme, habillé d’un pull-over de laine fine, surgissait de nulle part pour me demander s'il pouvait m'offrir un café. Il ne parlait pas anglais et son espagnol n'était, en aucun cas, beaucoup mieux que le mien, mais il affichait un attrayant sourire et une visible urgence de quelqu'un dans le besoin de compagnie. Se tenant debout en face du comptoir, il m'annonça qu'il venait du Sénégal et sillonnait l’Espagne à la recherche d’un travail saisonnier. Il me montra une vielle photo émaciée d'une jeune fille aux joues rondes et lisses qu'il gardait dans son portefeuille. Sa femme, qu’il avait dû laisser au pays, m’avait-il dit. Il ajouta, qu’ils [sa femme et lui] se retrouveraient dès qu'il aura épargné assez d’argent pour son retour. En attendant, il lui écrira assez souvent.
Nous finirons par prendre le bus de nuit ensemble et faire chemin commun en direction de Barcelone sans beaucoup nous parler, lui ; se tournant vers moi de temps en temps, tentant de m’expliquer les blagues de la vidéo en espagnol que l’on diffusait sur l’écran accroché au-dessus du siège du conducteur. Un peu avant l’aube, l’on nous débarqua devant un ancien dépôt de bus, et mon ami me guida vers un épais palmier qui avait pris racines au bord de la route. De son sac, il sorti une brosse à dents, un peigne et une bouteille d'eau qu'il me tendit gracieusement. Dans la brume du matin nous nous lavâmes [nos visages] avant de hisser nos sacs sur nos épaules pour se diriger vers la ville.
Quel était encore son nom? Je ne m’en souvenais plus maintenant, juste pour dire qu’il était ; un de ces affamés parti loin de leur terroirs, un de ses nombreux enfants des ex-colonies- Algériens, Antillais, Pakistanais- qui maintenant, réussissaient avec ingéniosité à organiser leur propre invasions pour franchir les barricades de leurs anciens maîtres. Et pourtant, alors que nous marchions vers le « Ramblas », [centre-ville de Barcelone] j’eu le sentiment que je le connaissais aussi bien que je connaissais n'importe quel homme; que, venant de deux extrémités opposées de cette planète, nous effectuons en quelque sorte, le même voyage. Lorsque finalement nous nous séparâmes, j'étais resté planté dans la rue pendant un long moment , observant son image svelte, jambes arquées, rétrécir dans le lointain, une partie de moi souhaitant aller avec lui dans une vie de routes ouvertes et autres matins bleus, une autre partie se rendant compte que ce souhait était aussi un romantisme , une idée, aussi partiels que l’était mon image du « Vieux homme »[mon père] ou mon image de l'Afrique.
Cela dura jusqu'à ce que je me rendis compte du fait que cet homme venant du Sénégal m'avait acheté un café et m'a offert de l'eau, et ceci n’était pas un « rêve » mais une réalité, et que peut-être c'était tout ce dont chacun de nous avait le droit de s’attendre: une rencontre fortuite, une histoire commune, un acte d’une petite gentillesse " ( Barack Obama, « Rêve de mon Père », 2004)
Puisse-t-il en être ainsi pour ce voyage qu’il se prépare à effectuer au pays de la Teranga
Antoine Faye
Analyste des Politiques Publiques
Spécialiste du lien Energie/Changement Climatique
10 Commentaires
Mar
En Mai, 2013 (09:02 AM)Abidjan
En Mai, 2013 (09:18 AM)Quellerace?
En Mai, 2013 (09:28 AM)Illuminating
En Mai, 2013 (09:46 AM)Wilo
En Mai, 2013 (10:14 AM)Frff
En Mai, 2013 (10:14 AM)Well Said !!
En Mai, 2013 (11:24 AM)Très bien dit, j'ai lu ce livre en version anglaise, un cadeau de mon grand frère, plus d'une dizaine de fois et j'avoue que tu as très bien traduit cette scène où Obama rencontrait ce sénégalais en Espagne. Je disais il y'a quelques jours à un collègue que Obama connaissait le Sénégal mieux que beaucoup ne le pensent car ayant très tôt rencontré un fils de ce pays alors qu'il ne rêvait même pas devenir un jour Président..et je l'ai aimé depuis ce jour. Excellente contribution dear !!
The Truth
En Mai, 2013 (11:36 AM)Test
En Mai, 2013 (18:01 PM)5. Toute femme, au contraire, qui prie ou qui prophétise, la tête non voilée, déshonore son chef: c'est comme si elle était rasée.
6. Car si une femme n'est pas voilée, qu'elle se coupe aussi les cheveux. Or, s'il est honteux pour une femme d'avoir les cheveux coupés ou d'être rasée, qu'elle se voile.
7. L'homme ne doit pas se couvrir la tête, puisqu'il est l'image et la gloire de Dieu, tandis que la femme est la gloire de l'homme.
8. En effet, l'homme n'a pas été tiré de la femme, mais la femme a été tirée de l'homme;
9. et l'homme n'a pas été créé à cause de la femme, mais la femme a été créée à cause de l'homme.
10 C'est pourquoi la femme, à cause des anges, doit avoir sur la tête une marque de l'autorité dont elle dépend.
11 Toutefois, dans le Seigneur, la femme n'est point sans l'homme, ni l'homme sans la femme.
12 Car, de même que la femme a été tirée de l'homme, de même l'homme existe par la femme, et tout vient de Dieu.
13 Jugez-en vous-mêmes: est-il convenable qu'une femme prie Dieu sans être voilée?
14 La nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas que c'est une honte pour l'homme de porter de longs cheveux,
15 mais que c'est une gloire pour la femme d'en porter, parce que la chevelure lui a été donnée comme voile?
16 Si quelqu'un se plaît à contester, nous n'avons pas cette habitude, non plus que les Églises de Dieu.
Les Epîtres de Paul, 1Corinthiens, chapitre 11 versets 4 a 16
Termeinaproprié
En Mai, 2013 (21:43 PM)eh, Obama, les Africains qui ont quittés leurs pays ne sont pas des "affamés"
Ce sont des immigrés qui se battent pour leur famille.
J'ai lu ce bouquin, c'est un bon texte
Sinon, on te souhaite bon séjour au Sénégal
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