Ainsi donc voici venu le temps des catacombes pour la presse sénégalaise ? Utopie ne peut être plus absurde. La presse est accusée de tous les péchés d’Israël. « Qu’elle rende gorge ! » s’époumonent les militants fanatisés. « Qu’elle paye rubis sur l’ongle ! » feule la tutelle, chargée de porter l’estocade. « À l’échafaud ! » vomissent les haters les plus venimeux. De Bara Diouf à nos jours, ce tsunami de haine passionnelle et pestilentielle est sans précédent. Se pose alors, la question simple en journalisme.
POURQUOI ?
Tous les professionnels responsables, animés de bonne foi, applaudissent à tout rompre, la volonté de mettre de l’ordre dans le secteur de la presse. L’application intégrale du code de la presse en est une étape importante. Cette demande a été formulée, répétée et réitérée par l’écosystème. Mais, à parler franc, les actes et propos qu’avance le nouveau régime vont à l’encontre d’une volonté de réglementer le secteur. Vraisemblablement, nous assistons à la mise en œuvre du Projet de démolition de la presse sénégalaise. Le président de la République élu après des années enfiévrées, ne devrait pas se laisser entraîner dans cette démarche vacharde et revancharde. Comme il ne devrait pas se laisser tenter par des éléments de langages qui abaissent sa posture présidentielle. À raison, le candidat Bassirou Diomaye Faye avait donné le ton : « on ne peut pas continuer à éponger la dette fiscale de la presse, parce que c’est un encouragement de la fraude fiscale, et la fraude fiscale est une infraction ». Sauf que, bien qu’étant « une fausse solution à un vrai problème » la décision a été discrétionnairement prise par son prédécesseur, le président Macky Sall. Instruction donnée dans la lettre n°00619 PR/MSG/sp du 20 mars 2024, rendue publique. Libre au président Bassirou Diomaye Faye d’opposer son véto, aux dépens du principe de la continuité de l’état et du souffle de vent frais tant espéré après des années tumultueuses. Je ne crois pas que le code d'éthique « Jub Jubal Jubanti » soit l’équivalent d’un puritanisme gouvernemental et d’un légicentrisme effréné.
Dans la vie d’une nation, l’’arbitrage du président de la république sera plusieurs fois sollicité. Il arrivera ce moment où se pose devant lui la théorie de « l’éthique de conviction et l’éthique de responsabilité ». Lui, le « repère et le recours » des Sénégalais. La presse haletante se fait entendre, parce qu’elle a le micro, mais le feu couve partout. Il est seulement vrai que dans bien des secteurs, les travailleurs sont en combinaison ignifugée. Jusqu’à quand ? Car tous crient au secours, investisseurs étrangers et locaux, dans l’expectative. L’économie sénégalaise est encore exsangue à cause de la spirale belliqueuse, alimentée par des professionnels de l’adversité permanente. « BA KAGNE ?» Sortir de cette mêlée belliciste est le premier acte d’un « dialogue rénové avec la presse » tel que le président Faye l’a prôné en conseil des ministres du 14 août 2024. Pour se consacrer aux vrai défis, le moment est venu d’agiter le drapeau blanc dans cette guerre inavouée que le régime mène à la presse privée notamment. Quant au service public, jeté aux orties hier, son micro est léché aujourd’hui avec délectation. Avec l’emballement de l’explorateur découvrant une terre inconnue, certains découvrent le bel outil que le service public a toujours été. Le climat délétère entre le pouvoir et ses ennemis imaginaires, est une prolongation des relations heurtées entre le pastef et la presse.
La presse privée ne quémande ni la pitance, ni l’obole, elle réclame des « mesures de redressement appropriées » à l’instar de toutes les entreprises qui doivent au fisc. Le dire « THI NDIECK s’il le faut » n’est ni une supplication encore moins une adjuration. Certes, les acteurs de la presse ne sont pas au-dessus de la loi, en même temps, tous les journalistes ne sont pas des misérables de toutes les misères pour être traînés dans la boue. De dignes sénégalaises et sénégalais ont librement choisi le journalisme par amour du métier et pour servir le pays. Depuis le 24 mars 2024, ce débat pollue l’espace public et sa première victime est la confiance entre institutions et citoyens. Ces derniers sont ballotés aux rythmes des controverses.
La presse privée n’est pas l’ennemie de la démocratie
L’épée du sicaire est brandie. Le fourreau est même jeté. L’objectif inavoué de cet acharnement est de neutraliser ces entreprises indésirables à ses yeux; des sociétés que des capitaines d’industries comme Elhadj Ndiaye ou Youssou Ndour ont bâti des décennies durant. Dans le paysage médiatique, quel grand nom de la presse n’a pas collaboré avec Youssou Ndour et le groupe futurs médias GFM, fleuron incontestable de la presse sénégalaise ? Dans le landerneau politique, quel acteur ne s’est pas bousculé au portillon du GFM, fer de lance de la liberté d’expression ? Grâce à Youssou Ndour, des centaines de jeunes sénégalais gagnent, dignement leur vie au groupe futurs médias. GFM, que des croque-morts embusqués piaffent d’impatience de passer à sa mise en bière. Malgré les menaces, les invectives, les quolibets, les intimidations puériles, les infâmes gloses, les manipulations grotesques, les épigrammes insensées, les suspicions abjectes, le sarcasme désobligeant, Youssou Ndour travaille, en silence. Ne comptez pas sur sa lassitude. Sans flagornerie aucune, Youssou Ndour est Sirius dans le ciel du Sénégal. Désirer l’éteindre est une chose, l’atteindre en est une autre. Adulé ou haï, sa renommée internationale fend les générations comme la proue du navire, les flots de la mer. Au Sénégal, la polarisation est telle, que les groupes de presse sont sommés de choisir leur camp. Futurs médias a choisi celui de la liberté et de la responsabilité, depuis deux décennies. À l’honnêteté, il faut admettre que, GFM a joué un rôle prépondérant dans les deux dernières alternances au Sénégal. Alertes comme des suricates du désert, nos reporters ont sillonné les bourgades les plus reculées du pays, pour recueillir le témoignage qui fera mouche et délivrer la bonne information, le bon résultat, en 2019 comme en 2024. Personnellement, j’ai eu la chance et le privilège, d’être présent sur les plateaux de soirée électorale. GFM, ma chapelle que j’assume fièrement, a contribué à la victoire du 24 mars 2024 sans laquelle, il n’y aurait plus le Sénégal… Des amis m’ont reproché d’avoir été trop péremptoire, en insistant sur la large avance du candidat Bassirou Diomaye Faye. « LOUNÉ FANG, KÈNE DOUKO DIEKH » fut ma réponse. Avec mes collègues, Souleymane Niang et Abdoulaye Cissé, nous n’avions qu’une seule boussole : la liberté la démocratie. Cette nuit-là, le slogan du Washington post adopté en 2017 a résonné dans nos têtes : La démocratie meurt dans les ténèbres et la presse est toujours là pour apporter la lumière.
S‘informer à quoi bon ?
Ce titre de l’un des opuscules de la collection ALT est à propos dans le contexte de guerre des récits que vit le monde, notre région en particulier. Une zone de plus en plus convoitée par les grandes puissances. Et, l’information est l’enjeu de la bataille mais aussi le lieu de la bataille. De ce fait, comment peut-on prôner ou défendre la souveraineté, en affaiblissant la presse ? La volonté « d’assainir » le secteur contraste avec la fragilisation des journalistes professionnels, détenteurs de la carte de presse nationale. Des journalistes tournés sans cesse en dérision. Or, dans le domaine de l’information, tous les messages ne se valent pas parce que tous les émetteurs n’ont pas le même statut. De Gutenberg à Zuckerberg, « l’accélération du secteur de l’édition a permis de passer d’un monde où l'info était rare à un monde où elle est surabondante, multiple, protéiforme et présente en permanence ». C’est à ce niveau que l’expertise du journaliste est décisive. Elle aide à faire la distinction entre : les fakes news (information fausse, chargée en ressort émotionnel délibérément fabriquée pour la faire ressembler à une information crédible), la désinformation (information biaisée utilisée à des fins de propagande), et la mésinformation (information inexacte relayée par quelqu’un de bonne foi). Sans une presse forte, professionnelle et solide dans les guérites, le Sénégal s’expose à la « dissolution des forces de la défense nationale » par les fausses nouvelles ou les informations tendancieuses. Voilà pourquoi, vouloir jeter la presse dans les catacombes est une funeste entreprise.
Cherif DIOP, Journaliste
28 Commentaires
Hé!
En Août, 2024 (15:34 PM)Cherif Tfm
En Août, 2024 (15:45 PM)Réponse Au Petit Hé, Le Seul
En Août, 2024 (16:27 PM)Moff
En Août, 2024 (20:09 PM)Fallait écrire dans un style normal.
Dakar Matin
En Août, 2024 (20:46 PM)On ne vous demande de décrocher la lune diantre!
Reply_author
En Août, 2024 (22:11 PM)Je vous comprends mais vouloir faire porter vos problèmes de fisc au nouveau régime est vraiment malhonnête je crois que l'administration fiscale contrôle en général les entreprises sur cinq ans sauf s'il ont besoin des demandes d'information. Donc si je comprends bien vos problèmes avec le fisc remonte à l'année 2022. Fallait juste proposer à l'administration fiscale une demande de moratoire et payé. Mais je pense que la chute du régime a été brutal pour GFM.
Le conseil que je vous donne arrêté de vous lamenter faites une demande de paiement échelonné. C'est mieux
Merci
Mom Sunu Rew
En Août, 2024 (01:20 AM)Reply_author
En Août, 2024 (05:41 AM)Reply_author
En Août, 2024 (07:04 AM)Les étudiants de première année en droit le savent. Peut être que les journalistes l'ignorent.
Si c'est le cas, ça devient préoccupant.
Reply_author
En Août, 2024 (11:27 AM)Sénégalais
En Août, 2024 (15:54 PM)Rester toute l'année sur les plateaux pour nous parler politique et des sujets buzz, bref rien d'intéressant, la paresse d'aller sur le terrain pour une investigation sérieuse va vous fagociter. A bon entendeur.....
Unjourviendra
En Août, 2024 (16:11 PM)Issa
En Août, 2024 (16:16 PM)Quel est le problème de la presse????????
C’est très très simple: les groupes de presse prélèvent l’impôt sur les salaires de leurs employés et la tva sur les publicités et autres prestations. Ces sommes sont à verser à l’état du Sénégal mais cette presse met tout cet argent dans ses caisses. Il faut pas avoir peur des mots, c’est un détournement de deniers publics.
Est ce parce que Youssou Ndour a créé des emplois qu’il a le droit de détourner l’argent public???
D’ailleurs Elh ndiaye que vous avez cité à été très clair: rendez l’argent d’autrui.
Chérif Diop sait très bien que son groupe GFM a reçu l’aide à la presse en toute illégalité car il ne remplit pas les conditions: être en règle avec le fisc.
Je finis pas cette belle assertion de Aristote dans Éthique à Nicomaque: « on peut bien avoir de l’affection pour ses amis et pour la vérité mais la moralité consiste à donner la préférence à la vérité ».
Si GFM paie sa dette qu’il ne conteste pas, je ne vois pas ce qui peut lui arriver après ça.
Je pense que les auteurs de fraude fiscale doivent être traduits devant les tribunaux, comme tout délinquant.
.
Idy
En Août, 2024 (16:16 PM)Elle a tout fait pour empêcher l'alternance du 24 Mars.
Demandez à vis collègues de Emedia. Ils diffusaient de faux résultats.
Celà comment vous l'appelez ?
Désolé mais le peuple est en avance sur vous
Hugo
En Août, 2024 (16:22 PM)Tout comme parler de GUTEMBERG à l'ère de la 3ème MONDIALISATION C'est NABA.
Il y a moins de 3 mois, tu voyais comme Antoine de PÉKESSE de Djihadistes et autres Forces OCCULTES que " tu lorgnais " pour le Sahhaba MOUSSA.
La météo te jouait un mauvais tour et tu ne comprend pas que exploiter les jeunes Reporters et faire le Délinquant fiscal était dans l'ordre naturel d'un Pouvoir partisan:
▪Cigale et Fourmi ou ▪Corbeau et Renard
Niaga
En Août, 2024 (16:27 PM)Mags Maguette
En Août, 2024 (16:33 PM)Moi, j'ai plutôt lu quelqu'un qui cherche à s'attirer les faveurs de son boss !
Tchim ! même pas digne !
Kalz
En Août, 2024 (17:32 PM)Il ne s'agit pas ici ou il ne devrait pas s'agir ici d'un concours d'orthographe mais d'idées sur cette crise.
On attend toujours et encore de la presse, sur cette crise, une proposition de sortie de crise.
Les insultes insupportables ne passeront pas. Faire main basse sur les prélèvements socios n'est rien de moins qu'un détournement.
Mor
En Août, 2024 (17:44 PM)Lebaolbaol Tigui
En Août, 2024 (18:05 PM)Kedire
En Août, 2024 (18:19 PM)Lebaolbaol Tigui
En Août, 2024 (20:08 PM)Bouba
En Août, 2024 (18:53 PM)Absurde Et Insensé
En Août, 2024 (19:21 PM)PAYEZ VOS IMPOTS !!! C'EST TOUT.
Les pratiques mafizuses sont terminées et vous devez vous y faire. Le Sénégal de Diomaye et Sonko est à l'ère du Jub, jubbal Jubanti.
Vouloir se victimiser alors qu'on ne vous demande que de contribuer au développement du pays en payant simplement vos impôts.
Mais la culture, M Diop et M yoro Dia,
Ce n’est pas la pédanterie et l’alignement de citations
Citoyen
En Août, 2024 (00:04 AM)Ismaila Patte D'oie
En Août, 2024 (00:51 AM)Type
En Août, 2024 (01:00 AM)Il défend son bifteck et puis c'est tout.
Il faut semblant d'être malin mais il n'a pas le courage de ses idées '
Il essaie de diluer les turpitudes de GFm dans une Lexique obscurs et très sophiste sans être sophistiquée.
C'est insupportable ce genre de balivernes.faire obstruction au sujet de la dette fiscale et sournoisement déplacer le problème dans un débat sur la liberté et la démocratie.
Bien tenté mais loupé...
Une e-mission pour la télévision de l'Omission de la compromission de la soumission de l'abstraction de la digression et de la prétention pour la corporation et enfin une bonne commission chaque mois pour sa petite ration.
Colorings
En Août, 2024 (02:45 AM)La simple question Que les citizen se pose est pour qui vous vous premed?
Tafa
En Août, 2024 (09:35 AM)Souleymane Mbodji
En Août, 2024 (12:18 PM)Dof-diop
En Août, 2024 (16:45 PM)Participer à la Discussion