Depuis plusieurs années après l’envahissement de la politique néocoloniale dans toutes ses formes d’occupation principalement dans l’art de concevoir et de bâtir, aujourd’hui encore, l’envahissement se traduit par une forme de duperie totale à travers les ONG et même les soi-disant financements subventionnés aident à mener une nouvelle forme d’occupation. En ce qui nous concerne plus précisément, on parle depuis des années de l’utilisation des matériaux locaux et au constat, ce sont les architectes étrangers financés par leurs propres Etats à travers les Fondations ou même les ONG qui nous envahissent avec leurs savoir-faire qui n’est rien d’autre qu’une expérimentation d’une nouvelle forme d’architecture qui se veut adaptée culturellement. Là où le bât blesse, c’est que tous ces projets ont pour auteur « Les pays du Nord et Asiatique » comme si nous, ici en Afrique, nos architectes n’ont pas suffisamment de connaissances ou de savoir-faire pour inventer ou produire ce même travail tendant vers une nouvelle forme d’écriture identitaire et culturelle. On aurait dit que nos architectes, nos artisans et notre main-d’œuvre locale ne sont pas assez outillés pour la création. Notre cri de cœur est que nos formateurs dans des instituts publiques et privés ou autres doivent nécessairement être appuyés pour servir de laboratoire dans le but d’impulser un nouvel élan et de pousser à l’excellence mais également être soutenus dans leurs démarches vers un développement endogène au sens large du terme (le concept de développement endogène désigne une transformation sociale qui est considérée comme une « amélioration », un progrès, et dont la nature, les finalités et les moyens demeurent sous le contrôle des acteurs qui la portent. Il s’oppose en cela à d’autres formes de développement qu’on pourrait qualifier d’exogènes et qui, en simplifiant, recoupent un ensemble de transformations sociales imposées et parachutées de « l’extérieur » sur une « population autochtone» qui en subit les effets positifs ou négatifs et qui dès lors n’a plus d’emprise pour pouvoir agir et d’autonomie sur certains pans de son existence - du moins ceux qui sont affectés par le développement-); Il faut plaider pour qu’enfin la nouvelle voie, celle de la création d’une nouvelle architecture, prenne forme chez nous et par les architectes formatés et façonnés de chez nous, sans complexe. Ces prix d’architecture doivent tous retrouver leurs sources chez nous pour qu’enfin l’originalité reste entièrement locale. Notre OFF de cette Biennale de Dakar intitulé le « Baku » au Siège de l’Ordre des Architectes du Sénégal vous offrira l’occasion d’une rétrospective du patrimoine historique des œuvres architecturales du Sénégal.
Malick Mbow, architecte commissaire de l’exposition : Le « BAKU ».
3 Commentaires
Ingenieur Polytech
En Octobre, 2024 (13:15 PM)L'architecture africaine n'est que feux de paille! aucune identité culturelle! toujours des vitrages qui étouffent nos bâtiments et qui a la longue devienne des insatiables en terme d'énergie!
intégrez le volet énergétique dans vos projets pensez vert ...
Le transfert de technologie doit se faire … d'où la nécessité de l'ouverture
Thierry Melot
En Octobre, 2024 (15:58 PM)Mm2024
En Octobre, 2024 (18:12 PM)Bravo pour la création de votre i-revue d’architecture africaine, que je découvre! Lisant que je suis abondamment cité (et partiellement détourné…) j’aimerai apporter quelques commentaires amicaux et critiques:
L’article de Malick Mbow du N° 1 est une tentative intéressante d’identifier l’existence d’un fil conducteur d’une recherche architecturale en Afrique de l’Ouest, mais la réflexion tourne court, et à mon avis faute de matériau et d’exemples…
Qui sont les personnalités de l’architecture africaine, et où sont leurs œuvres que l’on pourrait admirer? les gens ne le savent tout simplement plus!
Or l’important ce sont les œuvres , pas la couleur ni l’origine des auteurs. L’architecture est un art social… il s’adresse à tous, et forge lentement la personnalité d’un territoire et le génie d’un lieu. Les auteurs s’effacent derrière leurs œuvres, et nul n’a besoin de savoir si les maîtres d’œuvres de Saint Louis et de Gorée étaient noirs, métisses ou blancs, portugais français où sénégalais. Ce n’est d’ailleurs pas prises isolément que leurs réalisations sont exemplaires: leur caractère remarquable, qui leur vaut un classement au patrimoine mondial, prend sa source dans la cohérence de l’ensemble urbain dans son site et son époque, de la justesse d’un système constructif économe et climatique, de l’identification d’une collectivité avec sa cité.
Très étrangement, il faut aller en Suisse, à Bâle, pour découvrir une exposition d’architecture africaine sur les années post-indépendance correctement documentée et illustrée d’œuvres marquantes!
Vous pouvez lire aussi l’article sur La parenthèse entre l’architecture dite « moderne » et l’architecture dite « traditionnelle »
Pour aller plus loin , je m’étonne que M. M’bow illustre son article de projets d’auteurs aussi éloignés de l’Afrique que Zaha Hadid, Aymeric Zublena et Groupe 6, qui n’ont jamais eu à se confronter à l’aventure d’y construire!
Quant au regretté Patrick Dujarric, il n’a laissé qu’un bâtiment remarquable , et a consacré sa vie à l’enseignement et la recherche. Cela ne fait pas de lui un auteur, malgré toute l’estime que l’on peut accorder à sa personnalité brillante mais marginale.
Je crois qu’il est temps que la génération en exercice accepte de reconnaître ses vraies filiations et se confronte avec courage à un exercice de lucidité sur le travail à faire pour reconstruire un savoir faire collectif de niveau international. Ce n’est pas en vantant des ouvrages faciles et des signatures sans rigueur ni création que ce renouveau salutaire verra le jour….
Bravo encore pour vos efforts!
Thierry MELOT
Mm2024
En Octobre, 2024 (18:18 PM)février 11, 2016 @dmin Contributions
Malick MBOW contribue à la réplique de Thierry MELOT
Auto portrait – © Malick MBOW
« Dans chaque domaine d’intervention au bout du chemin on rencontre toujours son maitre ! » Thierry Melot architecte de renom ayant longtemps évolué ici, a marqué de son empreinte l’architecture au Sénégal.
Dans mon essai comparatif loin d’isoler l’architecture traditionnelle appelée le plus souvent l’architecture « africaine », je me permets d’établir un rapprochement entre cette architecture longtemps marginalisée et celle-là dite architecture moderne appelée architecture internationale.
Pour moi ces appellations me semblent révolues, aujourd’hui c’est plutôt non couleur « blanche » ou « noire » ! Mais une architecture en toute simplicité.
A la fin de mon essai vous lisez bien je dis ceci « une évidence serait la troisième voie de l’architecture.
Au-lieu de le définir comme l’architecture moderne et ou dite traditionnelle, nous nous limitons à l’appellation l’architecture « évolutive ». La troisième voie restera à l’évidence la solution de l’architecture, elle amènera à faire une architecture comme vous semblez le dire: architecture multidimensionnelle et multiculturelle, réglant définitivement les connotations souvent très limitatives au sens propre du mot parce que semblant s’arrêter sur la diversité culturelle dans la manière de concevoir.
C‘est comme si aujourd’hui l’architecture exige des frontières, alors que la plupart des architectes sénégalais, après la fermeture de l’école de Dakar, ont été formés en Europe plus particulièrement en France. Vous définissez ainsi l’architecture comme un art social : « or l’important ce sont les œuvres, pas la couleur ni l’origine des auteurs. L’architecture est un art social… il s’adresse à tous et forge lentement la personnalité d’un territoire et le génie d’un lieu ».
Je voudrais vous rassurer: ma tentative dans cette approche est loin de s’arrêter, comme vous me le faites comprendre aussi bref mais elle pose une base de début de réflexion qui peut susciter des réactions comme la sienne. En cela, je vous remercie en vous faisant comprendre qu’une suite se prépare et pour en venir j’aurais aimé que vous m’apportiez une précision sur le mot « détourné ».
Mon analyse s’appuie en partie sur les approches diverses de l’architecture « africaine ». Vous dites très exactement afin d’étayer mon argumentaire ce qui suit : Extrait de l’article la parenthèse – Le magazine A4perspectives – (Comme le rappelle Thierry Melo Architecte Français, l’un des fondateurs de l’Ecole d’Architecture de Dakar : «Le fait plastique nègre encore moins le mot nègre ne fait pas partie de mon vocabulaire mais je dois reconnaître qu’il entre dans les faits culturels ». Pour en revenir au mot « négritude » ou « l’art nègre », il relate la découverte du cubisme à partir de la sculpture africaine précisément le masque qui traduit la démarche de Picasso sur son œuvre les Demoiselles d’Avignon. Aussi bien la démarche des expressionnistes en Allemagne, les futuristes en Italie, il évoque la relation entre les peintres et les Architectes de leur temps. Cette relation a apporté un élan nouveau, un extraordinaire souffle de liberté. Ils ont pu se débarrasser d’un langage académique. Tout cet ensemble de mouvement de Peintres, d’Architectes y compris le Bauhaus ont su révolutionner l’Architecture européenne en y apportant cette plasticité tirée de la démarche des « artistes africains ». En y rajoutant le mouvement Gropius, Mies Vander Roche, Mendelsolin, Le Corbusier à travers leur plan libre, qui déboucha sur la création de cette Architecture dite contemporaine dont Nicolas Devsner appelle « l’expression de l’éternelle passion de l’occident pour le mouvement dans l’espace » et que conclut Thierry Melo en ces termes « l’éternelle passion de l’Afrique pour le rythme dans l’espace ». En ces termes, Thierry Melo dit : « l’art nègre » est d’abord conceptuel, qu’il exprime une interprétation de la réalité et non son apparence, qu’il use de symboles, la statue, l’objet, est un système de signes que Léopold Sédar Senghor définit comme « une image symbole et rythmée ».
Ce détour comporte dans sa manière de définir l’architecture comme un art universel et non un art d’appartenance.
C’est un ensemble de démarches, conceptuelles, intellectuelles, expressives qui s’imbriquent en parfaite harmonie entre elles afin d’aboutir à une concordance d’approches esthétiques et fonctionnelles.)
En tout état de cause, j’y adhère!
Pour Zublena AYMERIC bien qu’il soit très loin de chez nous, j’ai eu l’occasion et la chance d’évoluer auprès lui en tant que stagiaire puis salarié. La leçon que je peux en tirer c’est de dire que sa pratique de l’architecture bien que référencée comme une architecture d’envergure internationale, elle mérite d’être citée parmi les œuvres que l’on ne peut ignorer aujourd’hui en matière de production architecturale en France.
L’architecte Zaha Hadid première femme à avoir reçu le Prix Pritzker (c’est le Prix Nobel de l’architecture), est née le 31 octobre 1950 à Bagdad en Irak, est une architecte irako-britannique, adepte du mouvement déconstructiviste (l’esprit du déconstructiviste sont des bâtiments considérés comme l’accomplissement et l’aboutissement de toute une démarche conceptuelle).
Je dirai aussi c’est la pensée libre comme le masque « Baoulé » ethnie habitant dans le centre et l’est de la Côte d’Ivoire. Les Baoulés sont arrivés du Ghana dans le premier tiers du XVIIIème siècle.
À titre de comparaison je prends l’œuvre du peintre-sculpteur Alberto Giacometti, (né à Borgonovo dans le Val Bregaglia le 10 octobre 1901 et mort à Coire le 11 janvier 1966, il est un sculpteur et un peintre suisse). Son approche artistique offre une lecture du tracé entre le masque baoulé et l’œuvre de Zaha Hadid, bien qu’étant éloigné les uns des autres. Une similitude dans la représentation géométrique existe entre ces trois démarches conceptuelles (exemple la représentation « ovale et filiforme »). Aussi il faut le dire c’est grâce à l’architecture que cette femme a su s’imposer dans un milieu très austère, mais ouvert d’esprit « le monde des architectes ».
Une suite de réflexions de mon essai est en cours de rédaction, j’aurais l’occasion de corriger des manquements en revenant par exemple sur des ouvrages comme le Musée des civilisations des noires, l’ENAM à Dakar et autres œuvres existantes dont vous êtes parmi les auteurs.
Pour conclure je vous remercie d’avoir apporté ces critiques constructives et « amicales » qui me permettront d’améliorer mon essai « l’architecture de la troisième voie » et comme le disait Léopold Sédar Senghor l’avenir « c’est le métissage ».
CONTRIBUTION TO THIERRY MELOT’S RETORT
« In every field of intervention at the end of the way we always meet its master! » Thierry Melot renowned architect having evolved for a long time here, marked with his imprint the architecture in Senegal.
In my comparative test far from isolating the called traditional architecture most of the time the « African » architecture, I allow to establish a link enter this architecture for a long time marginalized and that one said called modern architecture structures international.
For me these naming seem to me over, today it is rather not color « white » or « black »! But architecture in all simplicity.
At the end of my essay you read well I say this » an obvious fact would be the third way of the architecture.
Instead of define it as the modern architecture and or said traditional, we limit ourselves to the naming the « evolutionary » architecture. The third way will remain obviously the solution of the architecture, it will bring to make architecture as you seem to say it : multidimensional and multicultural architecture, adjusting definitively the often very restrictive connotations in the proper sense of the word because seeming to stop on the cultural diversity in the way of designing.
It’s as if today the architecture requires borders, while most of the Senegalese architects, after the closure of the school of Dakar, were formed in Europe more particularly in France. You so define the architecture as a social art : » now the important they are the works, not the color nor the origin of the authors. The architecture is a social art… addresses to all and forges slowly the personality of a territory and the genius of a place « .
I would want to reassure you : my attempt in this approach is far from stopping, as you make me made it understand also in brief but it puts a base of the beginning of reflection which can arouse reactions as his. In that respect, thank you by making you understand that a continuation gets ready and to come there I would have liked that you bring me a precision on the « hijacked » word.
My analysis leans partially on the diverse approaches of the « African » architecture. You say very exactly to support my argument what follows: extract of the article the bracket – The magazine A4perspectives – (reminds it Thierry Melo french architecte, one of the founders of the School of Architecture of Dakar: » the fact blows up Negro even less the word Negro is not a member of my vocabulary but I have to recognize that he enters the cultural facts « . To return to the word « negritude » or the African art « there, he tells the discovery of the cubism from the African sculpture exactly mask which translates the approach of Picasso on its work the Young ladies of Avignon. As well the approach of the expressionists in Germany, the futurists in Italy, he evokes the relation between the painters and the Architects of their time. This relation brought a new moose An extraordinary breath of freedom. They were able to get rid of an academic language. The all this whole movement of Painters, Architects including the Bauhaus knew how to revolutionize the European Architecture by bringing it this plasticity pulled by the approach of the » African artists « . By adding it the movement Gropius, Crumbs Vander Roche, Mendelsolin, The Corbusier through their free plan, which resulted in the creation of this contemporary said Architecture of which Nicolas Devsner calls » the expression of eternal passion of the west for the movement in the space » and what concludes Thierry Melo in these terms » eternal passion of Africa for the rhythm in the space « .
In these terms, said Thierry Melo: » the African art » is at first abstract, that it expresses an interpretation of the reality and not its appearance, that it uses symbols, the statue, the object, is a system of signs which Léopold Sédar Senghor defines as » an image symbol and given rhythm « .
This bend contains in the way it defines the architecture as a universal art and not an art of membership.
It is a set of initiatives, abstract, intellectual, meaning that are linked in perfect harmony between them to end in a concordance of esthetic and functional approaches.)
In any case, I adhere to it!
However good Zublena AYMERIC he is very far from our home, I had the opportunity and the chance to evolve beside he as trainee then employee. The lesson that I can pull it, it is to say that his practice of the architecture although referenced as international architecture, it deserves to be quoted among the works which we cannot ignore regarding architectural production in France today.
The architect Zaha Hadid first woman to have received the Prize Pritzker (it is the Nobel prize of the architecture), was born on October 31st, 1950 in Baghdad in Iraq, is an Iraqi-British architect, follower of the movement déconstructiviste (the spirit of the déconstructiviste are buildings considered as the fulfillment and the outcome of a whole abstract approach).
I shall also say it is the thought free as the mask » Baoulé » ethnic group living in the center and is it of Ivory Coast. Baoulés arrived from Ghana in the first third of the XVIIIth century.
As comparison I take the work of the painter-sculptor Alberto Giacometti, (born in Borgonovo in the Valley Bregaglia on October 10th, 1901 and died in Coire on January 11th, 1966, he is a sculptor and a Swiss painter). His artistic approach offers a reading of the plan enter the baoulé mask and the work of Zaha Hadid, although being taken away from each other.
A similarity in the geometrical representation exists between these three abstract initiatives (example the representation » oval and threadlike « ). So it is necessary to say it it is thanks to the architecture that this woman knew how to stand out in a very austere, but open-minded environment » the world of the architects « .
A continuation of reflections of my try is in the course of writing, I would have the opportunity to correct breaches by returning for example on works as the Museum of the civilizations of the blacks, the ENAM in Dakar and other existing works of which you are among the authors.
To conclude thank you to have brought these constructive and « friendly » criticisms which will allow me to improve my try « the architecture of the third way « and as said it Léopold Sédar Senghor the future « it is the interbreeding ».
Malick MBOW architecte
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