Cher lecteur, vous avez remarqué que vous ne pourrez aujourd’hui allumer une télévision ou une radio sans tomber à pic sur les retransmissions de la présidentielle américaine. L’âpreté du duel entre le Président sortant Barack Hussein Obama et son challenger républicain Mitt Romney fait le piquant de la chose.
La versatilité des opinions dans « swing States », les États hésitants, rend très indécise cette compétition. Chez les Africains, la sympathie pour Barack Obama est manifeste. Sa victoire, il y a cinq ans, avait été fêtée jusque dans les bleds les plus reculés du continent. Parce, quelque part, rien ne pourra empêcher un Africain de dire que c’est un fils de l’Afrique qui s’est retrouvé à la tête de l’État le plus puissant du monde, même si Barack Obama est un citoyen américain comme tous les autres.
Il ne s’agit pas ici de dresser le bilan des actions de Barack Obama en faveur de l’Afrique, laissons ce travail à certaines chaînes de radio occidentales qui vont toujours chercher la petite bête quand elles font leur moisson d’informations sur l’Afrique. Il n’y a donc pas lieu de parler d’une désillusion des Africains concernant ce premier mandat du premier président noir des États-Unis. A son arrivée à la Maison blanche, Barack Obama n’avait pas été bien servi par le sort. Le monde venait d’entrer dans une récession suite à la crise financière partie de Wall Street, l’antre du capitalisme financier américain. Élu par des Américains pour régler les problèmes des Américains, il avait du pain sur la planche. Ce que l’on ne mentionne pas beaucoup dans cette présente campagne, c’est que si ce n’étaient les mesures qu’il a dû prendre pour sauver l’industrie américaine et refaire marcher l’économie américaine sur ses deux jambes, les téléspectateurs du monde entier n’auraient pas eu droit à la parade républicaine vantant les mérites de l’entrepreneur américain. Que Barack Obama n’ait eu que le temps de jeter un regard furtif sur l’Afrique est un péché véniel que les Africains lui pardonnent de bon cœur. Ils le font d’autant plus volontiers qu’il a définitivement détruit le mythe de l’incapacité de l’homme noir. Avec son entrée à la Maison blanche, c’est la fin d’une malédiction de l’homme noir qui se signait devant la scène du monde. Il est des hommes comme cela, sorti de l’ordinaire, à qui le fatum confie des missions exceptionnelles.
Obama est de ceux-là. Ce qui importe aujourd’hui, c’est sa parousie. Nous empruntons ce terme barbare au vocabulaire eschatologique de l’Église. La parousie dans le langage biblique est la seconde naissance du Christ annonçant la survenue du royaume des cieux. Nous utilisons cette parabole biblique pour dire que si Obama parvient à passer le cap de cette seconde investiture, c’est un autre homme qui va diriger l’Amérique. Il prouvera ainsi qu’il n’est pas seulement un accident de l’histoire. Il pointera certainement avec plus d’insistance son regard sur l’Afrique. Obama est conscient des attentes que les Africains formulent à son égard. Beaucoup d’entre nous n’ont pas compris son propos à Accra disant que l’Afrique n’a pas besoin d’un homme fort mais d’institutions fortes. Quand le Président américain prononçait ses mots, il sentait bien le poids des espérances que les fils d’Afrique portaient à son égard. Cette parousie d’Obama sera donc assurément un moment de vérité entre l’Afrique et un de ses fils.
De nouveaux rapports entre le continent noir et les États-Unis sont à prévoir. Obama aura les coudées franches pour faire au moins mieux que son prédécesseur George Bush qui, quoiqu’on puisse penser de sa politique, a été l’un des présidents américains qui ont le plus fait pour l’Afrique. Il n’avait pas la bouille sympathique d’un Bill Clinton et ne provoquait aucune sorte d’expression chez les Africains. Mais au registre des actes, avec le Millenium challenge account, il s’en est bien sorti. Les analystes ont l’habitude de dire qu’entre Démocrates et Républicains, il n’existe pas de différence majeure quant à la politique à appliquer envers l’Afrique.
Ceci est vrai quand il s’agit des autres candidats. Concernant Barack Obama, et pour cette élection-ci particulièrement, la conviction doit être faite que sa mission ne peut s’arrêter à ce mandat si court pour tout ce qu’il y avait à faire. Comme dans une prémonition, il faut se dire qu’il lui reste une part de mission à accomplir dans le monde. Que le lecteur ne soit pas outré par le ton messianique de cette chronique. C’est la nature de l’enjeu qui requiert une telle posture.Alors prions aujourd’hui pour Barack Hussein Obama.
4 Commentaires
Hilo
En Novembre, 2012 (14:25 PM)Electionusa
En Novembre, 2012 (14:25 PM)Diablus
En Novembre, 2012 (16:00 PM)Selou
En Novembre, 2012 (21:22 PM)Participer à la Discussion