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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
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[ Contribution ] La fin d'un règne

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[ Contribution ] La fin d'un règne

Ça sent le roussi au Sénégal! Les récentes manifestations des jeunes dans les différentes artères de la vile de Dakar et dans la banlieue ont fait virer au rouge les propos prétentieux tenus par le Président de la République du Sénégal, Maitre Abdoulaye Wade. Son Excellence avait l'habitude de dire d'une manière péremptoire que les Sénégalais l'aiment et par conséquent, ils ne vont jamais descendre dans la rue. Il faut faire preuve de cécité politique et d'un manque de clairvoyance pour confondre et réduire la passivité du peuple à un amour platonique. Sa Majesté, Le Président de la République du Sénégal, devrait peut-être, méditer sur la pensée d'un célèbre homme politique Français qui disait que "quand le peuple perd espoir, sa colère finit toujours par s'exprimer."  

L'histoire des mouvements sociaux a démontré à juste raison que les peuples opprimés, même s'ils tardent à résister finissent toujours par descendre dans la rue pour traduire leur courroux en actes violents. Notre défunt Président Senghor ne nous démentira pas, car mai 68 a été une réponse cinglante des Sénégalais face aux politiques oppressives du régime néocolonial du Parti Socialiste. Son successeur, le Président Abdou Diouf n'oubliera pas de sitôt les violences urbaines qui ont jalonné la fin de son règne politique en 2000. Les événements récents des marchands ambulants au Sénégal ont fait tâche d'huile dans le bilan, jusque là relativement paisible du régime libéral du Parti Démocratique Sénégalais.

Hors du Sénégal et pas plus loin de chez nous, pour ne pas faire de la révolte du peuple silencieux, une exception Sénégalaise, nous pouvons citer le cas de la Guinée Conakry avec les émeutes contre la vie chère ; le cas notamment du Burkina Faso avec les émeutes de la faim en 2008 a Bobo-Dioulasso et à Ouhigouya.  Et pourquoi pas le cas du Mali avec les événements de Kita en juillet 2009. Les exemples sont inépuisables, ils constituent tous un signal fort des peuples qui ne peuvent plus contenir leur indignation face aux régimes despotiques qui continuent de croire que le sacerdoce du serviteur s'est de se servir royalement de la chose publique tout en laissant le peuple agonisant, agoniser en rade.

On ne dira pas que sa Majesté, notre Président a la mémoire courte pour oublier la mémoire de l'histoire pré-alternance fortement marquée par des révoltes spontanées parfois très violentes et qui ont implicitement affaibli les bases du régime socialiste d'Abdou Diouf avant qu'il ne soit achevé dans sa plus belle mort en 2000 pendant les élections présidentielles. Et pourtant tout semble indiquer que sa Majesté est victime d'une déficience récidivante de mémoire avec son âge avancé comme facteur prédisposant.

On ne dira pas non plus que l'histoire est en train de se répéter, mais plutôt que sa Majesté est en train de répéter les mêmes erreurs historiques commises par son prédécesseur.  
Le cri du cœur est vibrant dans la pénombre, mais au-delà de l'obscurité effrayante due aux coupures intempestives d'électricité, au-delà des inondations urbaines récurrentes, c'est le cri du peuple meurtri, encore plus tragique que les jours sombres qui anime ces jeunes déterminés a en découdre avec ce régime moribond du Parti Démocratique Sénégalais. 

Le bateau, le Joola avait tragiquement sombré dans les profondeurs de l'océan atlantique en 2002 laissant des milliers d'enfants orphelins, cette fois ci c'est des enfants qui sont en train de se noyer laissant des familles entières endeuillées. Dans les zones inondées, des maisons sont submergées dans les eaux laissant des centaines de familles sans abris. La santé des populations est gravement menacée par l'insalubrité et la nation est sur le point de s'écrouler, Monsieur le Président, vous êtes en train de vous la couler douce avec l'argent des contribuables dans les suites royales des hôtels les plus luxueux de la France.  
Les solutions préconisées ne sont pas à la hauteur des dégâts engendrés par les inondations. Le plan ORSEC, le plan Jaaxai, sont tous lamentablement voués à l'échec, car n'adressant pas les véritable problèmes.  

Cette fois ci ce n'est plus Barca ou Barzakh (Barcelone ou la mort), mais plutôt la meute ou la misère. Les populations sont dehors et le pays est en flamme. L'état a failli encore une fois à ses responsabilités, par conséquence, il incombe au peuple de prendre en charge sa propre destinée. L'inondation n'est que la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, le pire est à venir… Ce n'est que le début, le réveil sera brutal.  
 
 

Badara Diakhate 
b-diakhate@northwestwern.edu 
Chicago 04/09/09



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