Dans une réflexion précédente, je clamais urbi et orbi la survie de l’Afrique face à la pandémie du COVID-19 que je considère comme une crise sanitaire mondiale aux effluves multisectoriels. Une situation qui a fini d’installer choc et effroi dans les consciences collectives et de convaincre le plus humano-sceptique de la nécessité de recentrer les relations internationales autour, exclusivement, despréoccupations humaines et non des considérations culturelles, économiques et hédonistes.
L’humanité est frappée d’un sceau oscilloscope qui marque les différentes péripéties de son histoire. A chaque étape de sa chronique, des hommes et des femmes ont su remettre les pendules de la science et des technologies à l’heure des expérimentations autour des valeurs communes que partagent les peuples de part et d’autre de l’Atlantique, des Caraïbes et du Pacifique.
Pour rappel, la seconde guerre mondiale a fait soixante millions de victimes civiles et militaires et des lendemains socio-économiques incertains. La crise des années 30 serait à l’origine de son éclatement. Il fallait donc, pour reconstruire le monde, lever le protectionnisme à outrance des Etats et border la politique monétaire. Le fonds monétaire international (FMI), la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et l’accord général sur les droits de douane et le commerce (GATT), sont autant de mécanismes et procédures pour remettre en selle le monde sur une nouvelle jument aux atours du libéralisme et de la stabilité des monnaies nationales. Il faut ajouter à ces institutions : l’organisation des nations unies (ONU), cette grosse machine aux dossiers inextricables et à l’utilité contestable.
Du local au global, de l’obscurantisme occidental au terrorisme des ayatollahs en passant par les turpitudes de l’élite africaine, pour en arriver aujourd’hui au COVID-19, les galops endiablés de cette belle pouliche ont conduit le monde à l’arrêt et la suprématie du mal sur le bien. Le monde doit se remettre de sa foliemais l’Afrique doit renaitre de ses déboires, de ses ignominies et de sa torpeur.
Mesdames et Messieurs les chefs d’Etats africains, reprenez courageusement vos responsabilités et permettez que je vous transmette les gémissements et frémissements de vos peuples en disgrâce. Ils ont dit entre autres :
- Au faîte de cette crise du COVID-19, l’Italie n’a pu obtenir l’aide de ses voisins de l’union européenne (UE), la France et l’Allemagne. C’est la preuve par neuf que les Etats n’ont que des intérêts à défendre, ceux de leurs peuples. Mettez les mécanismes qu’il faut pour protéger vos entrepreneurs et leurs entreprises. Investissez à fond dans l’éducation et la formation de nos enfants. Construisez les infrastructures sanitaires de base nécessaireen les dotant de plates formes médicales de dernière génération. Que serions-nous devenus si le taux de pénétration épidémiologique avoisinait celle des Etats-Unis d’Amérique. Face à l’ennemi, apprenons à compter sur nous-même en toute circonstance et à tout lieu avant tout appel aux vertus du vivre ensemble.
- Il nous a plu de constater qu’il était possible, avec la volonté de tous, de faire prévaloir les fonctions régaliennes de nos Etats. Mettez fin aux gaspillages, gabegies etbamboulas des africains lors des cérémonies ostentatoires, manifestations grotesques et inutiles. Libérez les espaces publics en mettant de l’ordre dans nos trottoirs et infrastructures marchandes.
- Mettez les conditions idoines pour une production agricole intensive. Apprenez vos peuples à consommer ce qu’ils produisent. les soldes de nos balances commerciales et de paiement ne s’en porteraientque mieux. Les préférence et consommation locales ne doivent pas être de vains mots. Permettez nos agriculteurs de travailler les terres de leurs ancêtres et de nourrir l’Afrique.
- Mettez un terme à l’endettement chronique du continent. Pour faire face à cette crise du COVID-19, son excellence le président Macky SALL a fait une plaidoirie pour l’annulation de la dette publique africaine et le réaménagement de la dette privée de nos pays.Cette demande n’est pas inédite, en 2005 déjà les pays africains avaient demandé et obtenu l’annulation de leurs dettes. Hélas quinze (15) ans après le ratio de la dette publique au PIB du Sénégal par exemple frôle le critère de convergence de l’Union Economique Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Il urge, par conséquent, de procéder à un endettement modéré au profit d’une vaste mobilisation de nos ressources internes pour le financement de nos économies.
- Dans le même sillage, mettez un terme à l’évasion fiscale.Cette manne, une immunité fiscale indue, est évaluée, par les experts, à environ quatre-vingt (80) milliards de dollars. Une telle fortune peut contribuer largement au financement des activités économiques des pays africains.
Mesdames et Messieurs les chefs d’Etats africains, vos administrés m’ont confié un chapelet de lamentations au point que j’en oublie mais la pensée de Napoléon HILL résume à suffisance le message qu’ils voudraient vous transmettre : « La peur est l’outil d’un démon créé de toutes pièces par la main de l’homme. La confiance en soi est à la fois l’arme créée de ses mains pour vaincre ce démon et l’instrument qui compose les symphonies d’une vie triomphante (…) »
0 Commentaires
Participer à la Discussion