Le temps de la nature, thème retenu pour la Journée mondiale de l'environnement 2020, comme pour conjurer le sort de cette crise qui frappe avec violence la planète. Le monde d'avant s'est découvert faible, démuni, désarmé, face aux impacts des bouleversements anthropiques.
Toutefois, de nouvelles portes s'ouvrent. L'urgence écologique nous exhorte à protéger le peu qui nous reste, et d'emprunter sans hésiter le chemin de la transition.
Question centrale, Suffisait – il d'une grave crise sanitaire pour donner sens à la conscience environnementale ? Analyse.
Rompre avec la dépendance alimentaire et réduire nos capacités de charge dans la nature. Arrêter l'économie pour sauver nos vies, poncif soutenu par les modélisateurs, scientifiques, climatologues, écologistes, météorologues… qui n'ont cessé de nous alerter sur la manifestation et multiplication des phénomènes "cas pires", si nos modes de productions et de consommations ne changent pas.
La rupture brutale des chaines d'approvisionnement doit convaincre des pays comme le Sénégal, à faire du combat post-Covid une occasion pour rebooter les alternatives locales et solidaires. Avec des décisions qui doivent se prendre dans le Baol, le Sine-Saloum, ou en Casamance au lieu de Madrid, New York, ou Brussels. D'intégrer la paysannerie sénégalaise dans les centres de décisions et privilégier les circuits courts. Condition ultime pour la protection de nos terres arables. Mais aussi et surtout, de travailler sur des intrants accessibles et moins nocifs pour la microbiologie des sols. De préserver nos forêts, avec tout ce qu'elles regorgent comme mine d'or, en terme de pharmacopée et d'équilibre écosystémique organiser des marchés dédiés à l'écoulement et à la transformation des produits locaux dans différentes communes, afin de mettre à grand échelle ,l'ouvrage sur le métier au nom de l'entreprenariat vert.
Déprogrammation de logiciel, passage obligé
Il faut se mettre à l'évidence, tous les plans et programmes qui portent le choix de nos leaders ont moisi. Ce serait indigne de revenir là-dessus, du moins le devoir de mémoire de ce vécu nous oblige à proposer autre chose.
Elaborer des stratégies pour faire face c'est bien, mais proposer une nouvelle doctrine ou idéologie c'est encore mieux.
L'avant Covid s'était la dépossession, la déshumanisation, l'exploitation, la pollution à outrance, la tromperie, au nom du libéralisme ambiant source d'inégalité et d'économie "inutile". Cette mise en situation nous a démontré le degré d'impréparation de nos pays. Un sacré hiatus avec la redécouverte de nos possibilités humaines. Qui va impliquer plus de considérations pour nos artisans, nos paysans, nos commerçants, nos transporteurs, nos personnels de santé, nos éboueurs…
Aujourd'hui, la bonne nouvelle est que nous connaissons l'origine de nos malheurs. Et ce sont Les principes jumeaux si je peux me permettre, du développement durable, à savoir la prévention et la précaution (protocole sanitaire, plan d'urgence) qui portent l'ensemble des solutions du monde. Nous suggérant aussi qu'en cas de situation de normalité, effectuer des exercices, des simulations, des modélisations, tirer des leçons est vital pour se projeter dans la durabilité.
Mme Khady Camara
Journaliste Environnementaliste
Présidente Association Vacances Vertes
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