Chères jeunes filles du Sénégal,
Je m'adresse à vous avec une conscience aiguë de la situation actuelle des femmes dans notre pays. Les chiffres sont parlants et les défis, bien que nombreux, doivent être une source de motivation pour persévérer et défier les normes.
Selon l'Institut des Statistiques de l'UNESCO, le taux d'alphabétisation des femmes au Sénégal était de 47% en 2022, contre 69% pour les hommes. De plus, d'après l'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), le taux d'emploi des femmes sénégalaises était seulement de 32,6% en 2022, comparativement à 59,8% pour les hommes. Toujours selon ce même rapport de l'ANSD, le chômage affecte davantage les femmes que les hommes, avec des taux respectifs de 31,5% et 8,7%. En ce qui concerne l'entrepreneuriat, seulement 31,3% des entreprises individuelles au Sénégal sont détenues par des femmes, selon le dernier Recensement Général des Entreprises (RGE) réalisé par l'ANSD en 2016. De manière générale, les postes de responsabilité sont souvent attribués aux hommes dans notre pays. De plus, les femmes entrepreneures rencontrent souvent des difficultés, notamment en ce qui concerne l'accès au financement et à la technologie. Les réalités sociales auxquelles les femmes sont confrontées au Sénégal sont également préoccupantes. Les filles sont victimes de violences, que ce soit à l'école ou à domicile. Combien de fois avons-nous lu des récits sur les victimes de viol ou de femmes mariées subissant des violences conjugales ? Et combien d'autres cas demeurent inconnus car ces incidents sont rarement signalés aux autorités en raison de notre propension à blâmer les victimes de viol et à réprimer les victimes de violences conjugales ? Le mariage précoce reste également un problème majeur, 31% des femmes sénégalaises ayant été mariées avant l'âge de 18 ans, selon un rapport de l'UNICEF datant de 2022.
La situation actuelle des femmes au Sénégal est quelque chose que notre cher Thomas Sankara aurait déplorée. Lui qui comprenait si bien, étant aussi éclairé qu'il était, qu'il ne peut y avoir de développement durable sans l’émancipation des femmes. Pendant son mandat présidentiel au Burkina Faso de 1983 à 1987, Thomas Sankara a mené des actions déterminantes en faveur des droits des femmes. Il a lancé des campagnes nationales pour encourager la scolarisation des filles, amélioré l'accès des femmes aux soins de santé reproductive, garanti aux femmes l'accès à la terre et aux ressources, encouragé leur participation à la vie politique, lutté contre les inégalités salariales, et combattu les violences faites aux femmes. Ces actions concrètes montrent que Sankara était un véritable visionnaire. Son héritage nous rappelle que déplorer les injustices envers les femmes n'est ni de la victimisation ni une imitation d’un quelconque féminisme européen, mais un acte courageux indispensable pour construire une société plus développée.
En attendant que nos leaders politiques et la société sénégalaise s’inspirent de Sankara en ce qui concerne les femmes, je tiens à vous rappeler que les obstacles qui se présentent actuellement à vous doivent être une source de motivation à persévérer et à défier les normes. Des femmes, à travers l'histoire, ont défié les normes et ouvert la voie à l'émancipation des femmes, bien que nous ayons encore du chemin à faire. Leur courage et leurs réalisations ont grandement contribué à faire avancer le monde. Pensez à Marie Curie, qui a dominé le monde très masculin des sciences et remporté deux prix Nobel dans un contexte où les femmes n'avaient même pas le droit de voter. Le monde bénéficie encore aujourd’hui de ses découvertes scientifiques dans le domaine de la radioactivité. Des femmes exceptionnelles comme elle nous rappellent qu'il n'y a pas de limite à ce que nous pouvons accomplir en tant que femmes.
Dans un Sénégal idéal, les femmes recevraient la même considération que les hommes, car on ne choisit pas de naître homme ou femme. Avancer vers cet idéal est une urgence et une responsabilité pour tous, hommes comme femmes, car c’est seulement ainsi que nous construirons un avenir meilleur pour tous, femmes comme hommes.
Chères jeunes filles du Sénégal, il n’y a pas de limite à ce que vous pouvez accomplir, même si le monde vous dit autrement.
Adji Bousso Dieng
Professeur à Princeton
Chercheur en IA à Google DeepMind
Fondatrice et Présidente de The Africa I Know
Jeune Sénégalaise de la diaspora
Je m'adresse à vous avec une conscience aiguë de la situation actuelle des femmes dans notre pays. Les chiffres sont parlants et les défis, bien que nombreux, doivent être une source de motivation pour persévérer et défier les normes.
Selon l'Institut des Statistiques de l'UNESCO, le taux d'alphabétisation des femmes au Sénégal était de 47% en 2022, contre 69% pour les hommes. De plus, d'après l'Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD), le taux d'emploi des femmes sénégalaises était seulement de 32,6% en 2022, comparativement à 59,8% pour les hommes. Toujours selon ce même rapport de l'ANSD, le chômage affecte davantage les femmes que les hommes, avec des taux respectifs de 31,5% et 8,7%. En ce qui concerne l'entrepreneuriat, seulement 31,3% des entreprises individuelles au Sénégal sont détenues par des femmes, selon le dernier Recensement Général des Entreprises (RGE) réalisé par l'ANSD en 2016. De manière générale, les postes de responsabilité sont souvent attribués aux hommes dans notre pays. De plus, les femmes entrepreneures rencontrent souvent des difficultés, notamment en ce qui concerne l'accès au financement et à la technologie. Les réalités sociales auxquelles les femmes sont confrontées au Sénégal sont également préoccupantes. Les filles sont victimes de violences, que ce soit à l'école ou à domicile. Combien de fois avons-nous lu des récits sur les victimes de viol ou de femmes mariées subissant des violences conjugales ? Et combien d'autres cas demeurent inconnus car ces incidents sont rarement signalés aux autorités en raison de notre propension à blâmer les victimes de viol et à réprimer les victimes de violences conjugales ? Le mariage précoce reste également un problème majeur, 31% des femmes sénégalaises ayant été mariées avant l'âge de 18 ans, selon un rapport de l'UNICEF datant de 2022.
La situation actuelle des femmes au Sénégal est quelque chose que notre cher Thomas Sankara aurait déplorée. Lui qui comprenait si bien, étant aussi éclairé qu'il était, qu'il ne peut y avoir de développement durable sans l’émancipation des femmes. Pendant son mandat présidentiel au Burkina Faso de 1983 à 1987, Thomas Sankara a mené des actions déterminantes en faveur des droits des femmes. Il a lancé des campagnes nationales pour encourager la scolarisation des filles, amélioré l'accès des femmes aux soins de santé reproductive, garanti aux femmes l'accès à la terre et aux ressources, encouragé leur participation à la vie politique, lutté contre les inégalités salariales, et combattu les violences faites aux femmes. Ces actions concrètes montrent que Sankara était un véritable visionnaire. Son héritage nous rappelle que déplorer les injustices envers les femmes n'est ni de la victimisation ni une imitation d’un quelconque féminisme européen, mais un acte courageux indispensable pour construire une société plus développée.
En attendant que nos leaders politiques et la société sénégalaise s’inspirent de Sankara en ce qui concerne les femmes, je tiens à vous rappeler que les obstacles qui se présentent actuellement à vous doivent être une source de motivation à persévérer et à défier les normes. Des femmes, à travers l'histoire, ont défié les normes et ouvert la voie à l'émancipation des femmes, bien que nous ayons encore du chemin à faire. Leur courage et leurs réalisations ont grandement contribué à faire avancer le monde. Pensez à Marie Curie, qui a dominé le monde très masculin des sciences et remporté deux prix Nobel dans un contexte où les femmes n'avaient même pas le droit de voter. Le monde bénéficie encore aujourd’hui de ses découvertes scientifiques dans le domaine de la radioactivité. Des femmes exceptionnelles comme elle nous rappellent qu'il n'y a pas de limite à ce que nous pouvons accomplir en tant que femmes.
Dans un Sénégal idéal, les femmes recevraient la même considération que les hommes, car on ne choisit pas de naître homme ou femme. Avancer vers cet idéal est une urgence et une responsabilité pour tous, hommes comme femmes, car c’est seulement ainsi que nous construirons un avenir meilleur pour tous, femmes comme hommes.
Chères jeunes filles du Sénégal, il n’y a pas de limite à ce que vous pouvez accomplir, même si le monde vous dit autrement.
Adji Bousso Dieng
Professeur à Princeton
Chercheur en IA à Google DeepMind
Fondatrice et Présidente de The Africa I Know
Jeune Sénégalaise de la diaspora
12 Commentaires
Reel
En Avril, 2024 (13:15 PM)Loooool
En Avril, 2024 (13:23 PM)Gniang like Danggin
Danguine Gou Asthme
En Avril, 2024 (21:05 PM)Je suis certain que vous valez mieux que ramassis de chiffre copié et coller pour paraitre crédible. En afrique nous ne parlons ni d'Homme , ni de Femme , nous parlons famille.
Reply_author
En Avril, 2024 (13:37 PM)Reply_author
En Avril, 2024 (15:28 PM)Et s'auto-plaisir entre elles
Reply_author
En Avril, 2024 (15:31 PM)Reply_authsene
En Avril, 2024 (15:57 PM)Reply_author
En Avril, 2024 (17:59 PM)Soyez Dignes Mesdames
En Avril, 2024 (14:19 PM)Reply_author
En Avril, 2024 (18:47 PM)Alssa
En Avril, 2024 (14:48 PM)Reply_author
En Avril, 2024 (18:01 PM)Iknow
En Avril, 2024 (19:37 PM)Samba Ba
En Avril, 2024 (06:15 AM)Alioune
En Avril, 2024 (18:44 PM)J'espere que les nouveaux dirigents ne vous ont pas inquietee pour motiver votre contribution. Je sais que ce pays a combien ouvert, progressive est entrain d'hesiter and meme tester des chemins qui ne rassurent pas toujours. Mais nous nous rejouissons de constater que nous avons de braves et intelligentes femmes comme vous parmis nous. Bravo et bon courage. Le senegal a besoin de voix comme la votre.
Quantbusiness
En Avril, 2024 (20:07 PM)Bafat
En Avril, 2024 (20:16 PM)Betise Du Gouvernement Sonko 1
En Avril, 2024 (22:26 PM)Bathie
En Avril, 2024 (11:16 AM)sof ga torope
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