Amadou, grand frère, j’essaie, moi la petite frangine de toujours, de revivre en mémoire les quatre décennies passées comme une étoile filante de notre vie.
A la sortie de l’école normale, tu avais décidé d’aller te cultiver et aider dans les villages, communautés rurales, sous-préfectures et préfectures du terroir.
Chemin faisant, tu as mis en pratique toutes tes connaissances au grand bonheur de tes élèves à jamais reconnaissants.
Fort de tes preuves et de ton enrichissement culturel, tu reviendras à Dakar pour te frotter au monde moderne, participer à différents niveaux aux débats, colloques, forums, et autres rencontres culturelles et universelles.
J’avais retrouvè un frère!
Merci de t’être souvent rappelè au bon souvenir de mon père trop tôt rappelé à Dieu et de me relater des faits gravès dans ta mémoire de jeune à Dagana de nos enfances successives.
- Me reviennent nos rencontres familiales, nos vives altercations, brimades et rires qui finissaient toujours par un “sacré Amadou” en choeur.
- Me reviennent nos sorties, rencontres amicales, retrouvailles culturelles ou sportives souvent animèes de discussions houleuses et confrontations intellectuelles qui se terminaient par un “qui aime bien, chatie bien, frangine.”
- Me reviennent les diffèrentes dures épreuves, subies, où main dans la main, épaule contre épaule, nous endurions, impuissants ,ensemble nos souffrances et douleurs imposèes.
Que de temps ont passé!!!
- Me revient le souvenir de notre séjour à New York, ponctuè à la cadence des hivers rudes et des étés chauds et humides auxquels nous essayions en vain de nous habituer.
Heureux, tu ne l’étais qu’ entourè d’amis et de parents et ta joie inégalèe se lisait dans ton visage radieux comme un enfant.
Partis en Floride vous aurez, Annette et toi, réussi un coup de maître en reçevant gracieusement et royalement ta famille, tes amis vivant ou de passage aux USA: ma fille et moi ouvrant cette ronde généreuse de Fort Lauderdale à Palm Beach.
- A ma famille Guèye, qui t’a vu, naître, grandir, évoluer mondialement, pour partir sur la pointe des pieds sans crier gare, tu seras à jamais graver dans nos pensées et mémoires.
- A Maimouna, tes fils, un vide irremplacable s’est installé à jamais dans leurs coeurs.
- A Annette, ma soeur à l’amour insatiable pour toi, au dévouement sans conditions et à la bonté de coeur sans égal, je ne saurai qualifier ta lourde perte et ton engagement loyal et sans répit de vingt ans.
- A tes amis d’ici et d’ailleurs, amis de bons et mauvais moments, tu auras laissè un goût amer d’inachevè.
- A tes lecteurs, aujourd’hui orphelins de tes satires,de tes leçons et critiques, tu ne seras plus au rendez-vous hebdomadaire.
Critique d’art, littéraire et social, narrateur satirique et conteur, philosophe de notre temps, tu auras, comédien de toujours, tirè ta belle révérence au milieu de l’océan Atlantique séparant ton Afrique natale de ton Amérique adoptèe.
“Sacrè Amadou” en choeur diront tes soeurs de toujours!!!
Me manqueront nos longues conversations au retour de tes voyages, exprimant ton grand bonheur avec ton petit fils, tes impressions bonnes ou mauvaises de notre cher Sénégal.
“ Une belle plume s’est cassèe”
Tu me lançais souvent cette phrase avec une reproche fraternelle, aujourd’hui je te la retourne avec regret et tristesse, le coeur rempli d’impuissance, mon frère.
Que la terre du Sénégal, de l’Afrique que tu as tant aimèe et adulèe et dont tu étais si fier te soit légère!!! Repose en paix, mon frère.
Que DIEU le tout puissant t’accueille au Paradis!!! Amine!!!
Ta soeur Fatimata Sy
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