Il est malsain, véritablement infect de vouloir se donner une virginité morale et politique sur les drames humains. Sur les drames de ses compatriotes.Sur la détresse des Sénégalais de l’extérieur qui font, depuis un certain nombre d’années et partout où ils se trouvent, face à du racisme généralisé, parfois légalisé, parce que les verrous qui empêchaient leur libre expression publique ont sauté avec la libération de la parole haineuse des partis d’extrême droite.
«Au nombre des choses capables d’ébranler les hommes, il y a le souci des autres» : Albert O. Hirshman
De la France, pays des «Droits de l’Homme» -Blanc- au légendaire terre d’accueil qu’a été l’Eburnie, les étrangers sont, désormais, ouvertement malmenés, stigmatisés, arrêtés, expulsés, violentés et parfois tués. Et cela n’est un secret pour personne.
Faut-il, alors, que l’imagination, jadis, fertile -et le verbe pertinent; même si c’était dans le mensonge, la manipulation, et la diffamation- du chroniqueur soit aride qu’il doive se ronger les ongles et penser devoir communiquer sur tout et son contraire. Et espérer, ainsi, pouvoir faire croire à l’autorité –qui n’avait été épargné d’aucune de ces insanités dont lui seul avait le secret dans ses chroniques sur Internet- qu’il fait du bon boulot ? Et est aimé par la diaspora?
Faut-il qu’un homme doive avoir un riche vocabulaire, l’insulte facile, montrer toute l’étendue de sa rouerie, tenir en piètre estime les mal-pensants et n’avoir pas son pareil pour tenter de désacraliser tout ce qui l’était dans ce pays –sous Abdoulaye Wade- pour qu’il se permette de commenter à tout vent; y compris ses propres écrits et déclarations, au lieu d’agir comme doivent le faire les gouvernants?
Faut-il faire sa communication sur un drame humain, une tragédie, la mort brutale de jeunes hommes et femmes partis du Sénégal dans l’espoir de changer la vie des leurs, la détresse indicible de compatriotes abandonnés partout -et de tous les temps- par une représentation consulaire sinon inexistante, inefficace, pour espérer séduire le Président Macky Sall?
Faut-il dire que «les Sénégalais du Maroc sont les mieux traités du royaume», bien que les images et les témoignages en provenance de ce pays soient effroyables, que la famille du jeune Fodé Diouf -tué à Abidjan par un FRCI- a menti pour plaire au camp présidentiel ?
Et par là -peut être- au petit peuple senewebien avec qui sa rupture est consommée depuis?
Pourquoi faut-il être membre du camp présidentiel pour ne pas comprendre que des milliers de Sénégalais, à travers le monde, sont dans le désarroi le plus absolu, que des drames dont on ne guérit jamais, qui détruisent le tissu familial surviennent tous les jours dans notre communauté à l’étranger; touchant des enfants qui, bien que nés loin de leur pays d’origine, ne pensent et rêvent que du Sénégal; même si, hélas, ils ne le connaitront jamais.
Des enfants qui, faut-il vous le rappeler Monsieur, faute de l’assistance de l’Etat du Sénégal, sont, parfois, pris en charge par les services de l’aide sociale à l’enfance dans des pays où ça existe –comme en occident- pour en faire des hommes sans repères. Des écartelés, étrangers partout ils iront, plus tard.
Faut-il simplement être proche du palais pour comprendre que les milliers de Sénégalais disséminés un peu partout à travers le monde ne sont que des menteurs, que leurs pays d’accueil les traitent bien, que le roi du Maroc – jadis «amant de Karim Wade» (Dëg Deug sur Seneweb)- serait devenu un saint qui «aime tellement le Sénégal qu’il a décidé de ne parrainer que l’association des Sénégalais du Maroc (sic)».
Faut-il simplement avoir l’esprit et l’égo torturés et être un orateur-manipulateur d’esprits simples, capable de faire s’esclaffer des oisifs incultes du pouvoir des médias pour ne voir que des «jaloux -contre (sa) nomination (sic)- à chaque fois qu’une voix discordante s’est élevé contre la sienne?
Il faut vraiment en vouloir à la terre entière pour ne pas voir en chaque Sénégalais de l’extérieur un frère, une sœur, un compatriote parti chercher de quoi faire vivre les siens. Il faut franchement être l’incarnation de Satan, être sans âme, pour ne pas être saisi d’effroi, de colère, de révolte face à la catastrophe humanitaire qui frappe des milliers de jeunes Sénégalais à l’étranger.
A vouloir faire fortune sur le drame des hommes, ont fini par arriver au sommet de sa carrière. Mais on fini seul, terriblement isolé.
3 Commentaires
Ndout
En Décembre, 2014 (16:51 PM)Alioune Diouf
En Décembre, 2014 (21:35 PM)Vivre a l'etranger c'est etre, de maniere permanente, seul au milieu d'une societe qui a du mal a t'accepter parceque tu es trop different.
L'etranger n'est pas l'Eldorado.
Merci Mr Toure d'avoir evoque le calvaire des senegalais vivivant a l'etranger avec tant d'energie a Travers des mots bien choisis qui en disent long.
Diop
En Décembre, 2014 (11:45 AM)Participer à la Discussion