« Il faut supprimer la Délégation à l’entrepreneuriat rapide (DER). À défaut, il l va falloir la rénover. C'est une structure politicienne et entrepreneuriat et rapide ne riment pas ensemble ». C'est l'avis d'El Hadj Ibrahima Mbow, président de l’Union citoyenne Buntu-Bi devant le "Jury du dimanche".
Cette structure héritée de l’ancien régime et qui est aujourd’hui dirigée par Aida Mbodj n’est pas la solution à la problématique de l’emploi dont souffrent les jeunes aujourd’hui, selon l’invité d'iRadio. Face au "Jury du dimanche", El Hadj Ibrahima Mbow soutient qu’il faut créer, une vraie banque, parce que la DER passe tout son temps à recouvrer des dettes. « Il faut une banque du secteur informel qui va permettre aux jeunes de voyager parce qu’ils auront des prêts. Quand on met l'accent sur la gouvernance économique, c'est que nous devons être un pays capable de financer ces jeunes, de les encadrer et de leur permettre de s'épanouir économiquement dans le pays, mais aussi d’aller et venir en toute responsabilité », dit-il.
S’y ajoute, toujours selon lui que, la Banque nationale de développement économique (BNDE) le Fonsis, le Fongip, on ne les entend pas, en réalité. Il fait cependant noter tout de même que la Caisse des dépôts et consignations fait du bon travail en prenant des actions.
« Moi j'ai bien apprécié d'ailleurs quand les partis politiques sont allés pour déposer les chèques de caution, ils ont aménagé pas mal de choses et ça, c'était quand même très positif en termes d’accueil. C'est des bonnes dynamiques. Mais je dis aujourd'hui, il y a énormément de choses qui ne vont pas dans l'école, dans la santé, dans le pouvoir d'achat, mais aussi dans l'immigration aérienne ».
Par ailleurs, il dira que le Sénégal est un pauvre pays très mal noté. Il fait face à de grands chantiers qui méritent qu'on travaille avec la dynamique d’équipe. La jeunesse souffre parce que victime d’une crise qui a duré. Elle est assignée à résidence, elle ne peut pas voyager comme les autres jeunesses des pays développés parce que peut-être qu’ici chez nous, les responsables ne font pas ce qu'ils devaient faire, c'est-à-dire qu'il y a beaucoup de corruption et de mal gouvernance. Il y a au moins 300 jeunes qui entrent ou qui frappent à la porte où le marché de l'emploi ici au Sénégal, ce n’est pas facile à régler. Pourtant, la jeunesse est vaillante, elle veut et cherche des solutions, il faut faire en sorte qu’elle joue des rôles. C’est d’ailleurs pourquoi il faut rendre hommage à nos jeunes, pas les blâmer, mais les écouter. Ce sont des jeunes qui sont extrêmement ambitieux, qui ont envie de réussir sur le plan économique, qui ont envie de servir leur nation et qui sont très courageux parce qu'ils prennent des risques démesurés. Il faut leur dire que traverser les océans, ce n'est pas la solution. Prendre le désert aussi, ce n’est pas la solution. Passer par le Nicaragua, tout ça, c'est mortel, c'est un péril ».
Pour Ibrahima Mbow, il faut les former, permettre à ces jeunes d'aller à l'étranger comme les autres jeunes du monde. Il faut que nos élites politiques, quand ils sont dans les sommets internationaux, discutent avec les autres chefs d'État pour qu'il y ait des jeunes qui partent pour la formation, pour l'emploi. Quand un jeune est dans une famille pauvre, n'est pas formé, n'est pas instruit, n'est pas qualifié, on lui donne un minimum vital pour sa survie, il est dans l'informel alors qu'il voit ses collègues qui sont arrivés d'étranger qui ont réussi.
C’est dans ce contexte que « la création des richesses et l'industrialisation avec une bonne qualification de nos jeunes, qu'ils soient des chefs d'entreprise, qu'il y ait une banque qui les accompagne. Naturellement, il faudrait que cette solution vienne d'eux-mêmes, qu'ils comprennent que c'est important de partir pour le savoir, pour la culture, pour les richesses, conclut-il.
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