Le verdict est tombé hier à propos du scrutin du 24 février dernier. La première leçon à tirer de cette élection qui a tardé à donner son vainqueur comparativement aux dernières élections durant lesquelles le nom du président était connu le soir même serait de reprendre le slogan et non moins cri de ralliement de nos frères Gambiens face au refus de Yaya Jammeh de jouer franc jeu : « Senegal has decided ». Les Sénégalais ont donc choisi. Ils renouvellent leur confiance au président sortant, Macky Sall. Un bail de cinq ans qui appelle à une nouvelle démarche, voire une toute nouvelle posture : Une gouvernance nouvelle surtout.
Le président Macky Sall, en gagnant avec un taux de plus de 58 %, peut se prévaloir d'un taux très confortable pour un passage au premier tour. Et d'une majorité absolue certes, mais qui appelle à une réflexion. Même si en démocratie, c'est la majorité, fût-elle d'une seule voix qui décide, il y a lieu de noter que la lecture en profondeur du vote du 24 février indique l'existence d'une ligne de fracture entre les Sénégalais pour diverses raisons. Cette ligne n'est pas à ignorer et mérite d'être traitée pour relever les défis qu’elle soulève sur le sillon du mandat à bien mener. Une ligne à effacer pour plâtrer et guérir la fracture.
La première quête du président Sall doit être de donner des gages et garanties d’un mandat à mener dans une perspective d’œuvrer à un climat apaisé et une paix sociale. La volonté de l’opposition de ne pas introduire de recours tout en rejetant les résultats ne feront que légitimer l’action du président s’il œuvre dès l’entame de son mandat à réconcilier les Sénégalais avec eux-mêmes. Les ponts et passerelles du dialogue seront difficiles à emprunter, mais tout le génie du premier des Sénégalais sera d’emblée de trouver les voies et moyens de faire un mandat apaisé, épargné de certains soubresauts et contestations qui, comme une tare congénitale, polluent l'environnement politique et brouillent la volonté présidentielle de paix.
Si le président a su et pu maintenir à un niveau acceptable le panier de la ménagère en stabilisant les prix des denrées de première nécessité, œuvrer à faire accéder les Sénégalais au minimum vital (accès à l’eau, à l’électricité, aux routes…) par son Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc), et son Programme de modernisation des villes (Promovilles), ou encore le Programme d’urgence de modernisation des axes et territoires frontaliers (Puma), à doter à certaines familles démunies de bourses familiales…, il a fait l’objet, maintes fois, de critiques par rapport à la gouvernance. Or, cette dernière est, de nos jours, un baromètre et un indicateur de premier plan pour apprécier de la pertinence des politiques des pays en développement. La charge que charrie la gouvernance est très lourde et englobe nombre d’agrégats qui ne sont pas toujours réunis. La justice, la reddition des comptes, la bonne tenue des deniers publics, la moralisation de la vie politique, le consensus sur les règles de la vie politique… entrent dans la mesure de la gouvernance.
Pour son deuxième et dernier mandat, le président Macky Sall doit aussi annihiler et faire taire toute invite où volonté de l’amener à un troisième mandat telle que semble l’ouvrir la perspective de certains juristes. Et de certains de ses partisans. Il doit être sans équivoque sur la question.
Un autre challenge, de taille, est de réhabiliter les institutions de la République longtemps malmenées par une politique politicienne, mais surtout par la conviction de nombre de citoyens d’une absence d’autorité. En le faisant, l’on aurait tous la conviction qu’il siffle la fin de la récréation dans une cour où tout un chacun semble faire ce que bon lui semble sans pour autant avoir à rendre compte.
Seul le peuple sénégalais est sorti vainqueur du scrutin. Et l’on gouverne avec ses hommes, dit-on. A défaut de se séparer de certains qui ont souvent pollué l’air aux Sénégalais, le président gagnerait, pour rester davantage dans la postérité, à mettre au cours de ce mandat en avant des profils aux compétences reconnues pour la conduite des affaires de la cité. Loin de choix partisans qui n’apportent pas l’impulsion requise aux nombreux chantiers et urgences à prendre en compte.
La postérité exige qu’il puisse mettre de l’ordre dans ses rangs. Probablement à préparer un successeur.
L’opposition sénégalaise devrait, pour ne pas rater le train des prochains scrutins, s’atteler à se préparer déjà. La politique de la tabula rasa ne servira absolument à rien. C’est ainsi qu’elle devra répondre à toute main tendue du président. Discuter, rediscuter des règles de parrainage, s’accorder sur le fichier électoral… bref du dialogue politique sont un impératif pour les différents segments de l’opposition pour ne plus subir encore un coup Ko.
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9 Commentaires
Ndiaye
En Mars, 2019 (18:45 PM)Manou
En Mars, 2019 (18:54 PM)la communauté wolof n'est pas une ethnie, elle dépasse ce cadre, c'est une nation.
ce n'est qu'un avis.
Operation Baku, Bissau.
En Mars, 2019 (18:57 PM)Macky Korr Marieme Faye
En Mars, 2019 (20:21 PM)I was rooting for Macky and I am congratulating him for his reelection.
However, Macky needs to take into account the lessons learned from the 2/24/19 presidential election.
Apaiser le climat social, etre le President de tous les senegalais, et analyser les raisons notamment du vote des jeunes en faveur de Sonko.
L'opposition comme le camp presidentiel doivent faire preuve de maturite, de depassement en se reunissant autour de l'essentiel et eviter les tessanteh ou querelles dignes de 2 menageres dans une borne Fontaine.
Les taches qui nous interpellent en valent la Peine pour un Senegal un et Indivisible.
Wassalam
Idy Transhumant Confrerique
En Mars, 2019 (20:31 PM)D
En Mars, 2019 (01:09 AM)Participer à la Discussion