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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
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[ Contribution ] Dakar Plateau : Autopsie d’une Section Communale assassinée

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[ Contribution ] Dakar Plateau : Autopsie d’une Section Communale assassinée

 Le fait historique et politique sénégalais dit de l’alternance du 19 Mars 2000,  à l’instar du reste du Sénégal, a provoqué de graves mutations politiques à Dakar Plateau.
 En effet, l’alternance du 19 Mars 2000, a ouvert l’espace politique aux espaces citoyens, et de ce fait inauguré l’ère de la crise du parti politique en tant que dépositaire d’un certain monopole du débat politique.
 Toutefois, aussi grave que fut cette situation, si elle avait été gérée dans le sens de la justice et  l’intérêt  supérieur de notre parti, le Parti Démocratique Sénégalais, je suis sûr  et certain que, capitalisant une trentaine d’années d’existence, la Section Communale de Dakar Plateau aurait pu, comme elle le fut d’ailleurs pendant plusieurs années, au sein de la Première Fédération, entre 1987 et 2000,constituer dans un tel contexte, un modèle de transcendance, de mutation d’une entité politique appartenant à un parti d’opposition africain, tel le PDS qui a du faire un long  chemin  avant d’arriver au pouvoir par la voie…royale des urnes.
 Je prends l’année 1987 comme point de départ parce qu’elle correspond à l’année à laquelle, le PDS, en tant que machine de mobilisation politique, tel  le phoenix,  a pu renaître de ses cendres, après le départ de leaders à forte personnalités comme Me Doudou NDOYE, les regrettés  Fara NDIAYE et Puritain FALL (Paix à leur âme) la plus grave défection notée fut celle de Sérigne DIOP, en 1986, si mes souvenirs sont bons.
     Ce qui restait du PDS,  fut convoqué en congrès au Cinéma El Mansour de Grand Dakar, pendant la période de l’hivernale de 1987, sous la houlette du regretté Boubacar  SALL- le Lion –du-Cayor….
  Le reste on le sait, une nouvelle direction fut mise en place pour aller aux élections de 1988, autour de Boubacar Sall, Maitre Ousmane Ngom,Alioune Badara NIANG, Marcel Bassène, Moussa DIEDHIOU, Cheikh Tidiane Toure…la liste est longue !...j’en oublie peut-être,  avec de nouvelles ( ?) recrues comme, Talla Sylla (leader dans le milieu étudiant, membre de la Coordination des Etudiants de Dakar )  Jean Paul Dias, Idrissa Seck .
Ce dernier, que l’on présentait à l’époque comme sorti de Sciences Po de Paris , prit une part active aux activités de propagande avant les élections de 1988 en animant  une série de conférences (dont une au Pavillon A),sortit  une publication sous le titre de l’Option,et quelques temps avant , la naissance du  Journal SOPI.
  Mais la force du PDS à l’époque etait qu’il fonctionnait non seulement avec une direction bien étoffée, mais en plus elle avait une réelle assise populaire…avec des sections et des fédérations qui marchaient.
La Section de Dakar Plateau, transformée en Section Communale en 1996, fait partie de ces maillons essentiels dans la mobilisation des masses.
  Elle fut animée avec brio par Madame Diary Fall, et son fils Mohamed Fadel Gaye, avec au niveau local, en direction des élections de 1988,  des jeunes comme Abdoulaye Diallo, et le doyen Mbaye Tall,au niveau de Mbott ,  Khalifa DIOP, Makhtar Samb, Thieyacine Dièye,à Kayes Findiw et Darou Salam, Moussa NDIAYE, Mamadou YAYA Bathily(Responsable à l’époque au niveau local de l’UJTL),  à Hock-Sans-Fils, le regretté Mamadou NDIONE, Abdourahmane Diallo, Oumar Couloubaly à Reubeuss.
Alors, au lieu de laisser cette Section Communale porter un combat, pour un renouveau démocratique au niveau local, des pratiques qui n’honorent pas leurs auteurs ont d’abord  entravé l’essor de cette entité.
Ensuite, des bras assassins de « frères de parti » ont porté des coups mortels.
 Tel, un médecin légiste, nous essaierons d’identifier les causes de cette mort.
Première cause, la haine absurde du Frère Secrétaire General National et de  ses proches contre les instances locales en général, et en particulier contre le Secrétaire General de la Section de Dakar Plateau.
Sur ce point, il faut dire les choses telle qu’elles se présentent, sans faiblesse ni peur : depuis 2001, tout juste au lendemain de l’alternance, toute la direction du PDS était comme liguée contre les militants authentiques de Dakar Plateau, c\'est-à-dire, contre ceux-là même qui faisaient face aux brimades, à la répression, pendant les années de braise…ceci parfois au prix de leur carrière, voire au prix  de leur liberté.
Je veux dire qu’avec un silence complice le Secrétaire General National  a laissé faire.
Il aurait pu bénéficier d’une indulgence, celle de ne pas avoir été informé, mais l’acte accablant que le Frère Secrétaire General Abdoulaye WADE a eu à poser aux élections de  2002 fut de demander au Secrétaire General de la Section, Mohamed Fadel Gaye, de renoncer à sa candidature au profit de Farba Senghor.
Cette directive tomba comme un coup de massue, dans un contexte de tension politique interne au PDS, où le militant de base attendait du Frère Secrétaire General une position de neutralité…la déception fut grande, mais elle n’entama pas la détermination.
Et ceci, même lorsque dans un premier temps, la direction demanda la tenue d’élections primaires pour régler les rivalités internes (curieusement) à la coalition Sopi 2002 au lendemain de la victoire aux élections locales.
Ces fameuses primaires, tenues à l’Hôtel Ngor Diarama, dirigées par Pape Diouf, avaient vu la victoire du camp de Fadel GAYE, mais la Direction du PDS refusa dans un second temps de respecter et faire respecter, ce verdict de la base, qui est seule souveraine. Elle laissa  l’indiscipline et la chienlit s’installer.
Qu’à cela ne tienne  Fadel Gaye, par une nette victoire au suffrage indirect, devint deuxième Maire de Dakar Plateau.
Depuis lors, ceux qui pensaient que la messe était dite, et que, jusqu’aux prochains renouvellements, le patron de la Section Communale PDS de Dakar Plateau,  était placé en orbite pour travailler tranquillement se trompaient.
En vérité on en était là parce que simplement, la fameuse Théorie de la « majorité d’idées », ce qui me semble, du moins selon ma position de simple militant de base, être une erreur d’appréciation du Frère Secrétaire General National, suivi en cela, par les instances dirigeantes du Parti, était passée par là.
En effet, de hauts responsables comme le Professeur Iba Der Thiam, avec tout le respect que je dois à cet homme et Ahmed Khalifa Niasse, que les militants des années de braise n’ont pas oublié, pour avoir farouchement combattu le PDS, ont essayé de donner corps à cette théorie en parlant d’un parti qui serait construit autour d’une Union pour la Majorité Présidentielle, genre UMP de France ...Laughing out Loud (L.O.L) !...diraient les jeunes internautes.
Au juste, dans ce registre, où en est-on avec le projet de Parti Liberal Sénégalais ?
Je doute sérieusement de la pertinence d’un tel projet, car le PDS correspond à une réalité historique, sociologique voire affective que les prestigitations et autres incantations d’un Idrissa Seck, de l’activisme débordant d’un Ahmed Khalifa Niasse ou de ce prétendu  Directoire( ?) qui dirige le Parti ne sauraient remplacer.
Je mets quiconque au défi de construire sur les cendres de ce parti qu’on a tué,  une force politique aussi solide que le PDS de 1978 à 2001.
Mais ce qui précède ne constitue pas les seuls coups mortels portés à la Section Communale de Dakar Plateau :deuxième cause de la mort de cette section.
En effet, durant tout le temps que le Secrétaire General National a opposé un silence complice face au sort peu glorieux infligé  à la Section Communale  de Dakar Plateau, les instances de Direction, en particulier, la Direction des Structures du PDS ont été saisies et à maintes reprises, du cas de Dakar Plateau où, par infraction, un transhumant, et un leader surgi de nulle part, à la faveur de l’alternance, et d’une proximité avec la famille du Président de la République ont entamé, sous prétexte d’une massification du Parti, laquelle en réalité ,masquait une entreprise clientéliste et opportuniste d’implantation au Plateau…
Tout se passe comme si ,les auteurs de ce complot avaient en tête que, la Commune de Dakar Plateau qui a la réputation d’être immensément riche ne pouvait être laissée aux mains de ces personnes  qui étaient depuis toujours engagées au niveau local .
Et que le PDS avait le vent en poupe, en plus les moyens de l’État, selon le raisonnement tenu, ses nouveaux maitres devaient décider de tout.
Le plus grave c’est que tous les responsables  Nationaux, en particulier ceux de  Dakar, à l’exception de Moussa SY, ont gardé le profil bas devant ce coup de force.
Mais c’était, ne pas connaitre les réalités sociopolitiques complexes dans cette partie de la capitale Sénégalaise.
Les militants du PDS qu’on a écartés dans ce coup de force étaient dans la localité tel le poisson dans l’eau, donc une telle entreprise ne pouvait être que vouée à l’échec.
Et le réveil, j’imagine a dû être dur pour certains… au lendemain du 22 mars 2009.
Enfin, on ne saurait terminer sans faire notre autocritique, nous, les militants de Dakar Plateau.
Nous portons tous sans exception, une lourde responsabilité dans ce qui est arrivé.
 En effet, en 2002, nous avions gagné unis et de haute lutte, la mairie de Dakar Plateau.
Nous avons servi de référence pour beaucoup de localités dans notre refus du coup de force, concilié avec une discipline de parti à toute épreuve.
Pour preuve, en ces temps incertains, où l’arme du chantage est à la mode, la presse rapporte régulièrement les manifestations souvent violentes, voire carrément anti républicaines des populations d’une localité ou d’une autre en guerre contre le Chef de l’Etat qui aurait limogé ou insuffisamment promu un fils de leur terroir.
Depuis 2000, malgré la proximité géographique avec les plus grandes institutions de l’Etat, aucun élément de la Section PDS régulière de Dakar Plateau n’a jamais participé à de telles manifestations.
Et de la « positivation » d’un tel référentiel, devait éclore un militant de type nouveau, discipliné mais sans faiblesse, en même temps soucieux et respectueux des sollicitations de la base, laquelle s’élargissait d’ailleurs du simple fait qu’on disposait d’un levier de commande comme la Commune de Dakar Plateau.
 Nous avons alors installé en notre sein, la division, les calculs et positionnements de bas étages…
 Comme disait le penseur,  notre véritable nature se révéla, lorsqu’on  nous  jeta les graines du pouvoir à partager.
Or, à la verité, avions-nous à partager ces graines ? N’avions-nous pas, à les semer plutôt et à en entretenir les jeunes pousses pour espérer une très belle moisson ?
Notre groupe a perdu une partie du temps qui lui était imparti pour son magistère  dans des batailles fratricides, sans être capable de transcender ses divisions.
Nous avons ouvert des brèches dans nos fortifications et ceux qui nous craignaient pour notre unité ont commencé à espérer.
 Ils nous ont fait  rater nos investitures.
Au finish, nous avons été battus à plate-couture aux élections locales de 2009…
La grandeur consiste dès lors, à en tirer les conséquences, à relever la tête, à se relever tout court.
Car, au fond, les élections du 22 mars 2009, n’épuisent pas les combats de cette vie.
Regardons l’avenir, il y aura encore des combats, il y aura toujours des combats, et aussi dignes les uns que les autres d’être portés, qu’on y aille à mille, à cent, a dix, voire individuellement, peu importe.
Mais, que ceux qui ont assassiné la Section Communale P.D.S de Dakar Plateau méditent sur ces paroles : un parti politique digne de ce nom est un cadre, une organisation  créée sur la base de l’autonomie de la volonté des militants.
 Il survit et se renforce grâce à une dynamique interne de justice, de démocratie.

Moussa NDIAYE,
Ancien Secrétaire Administratif
de la Section Communale
 PDS de Dakar Plateau (de 1987 à 1996)



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