“The hottest places in hell are reserved for those who in times
of great moral crises maintain their neutrality.”
Le 19 Mars 2000 a été la consécration de la lutte de tout un peuple pour la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance. La victoire du candidat du Front pour l’Alternance et l’acceptation sans conditions du président Diouf de sa défaite ont été un moment de grande fierté nationale. Fierté d’avoir montré à la face du monde que l’Afrique était aussi capable de grandeur démocratique dans la transparence et la paix. Le Sénégal faisait rêver le reste du continent. Du Cap Vert à la Corne de l’Afrique, du Cap à Tripoli en passant par Accra, le Sénégal confirmait son exception : la vitrine démocratique d’une Afrique otage de régimes dictatoriaux et corrompus.
Hélas, prés d’une décennie plus tard, la vitrine s’est craquelée et le rêve brisé sur les récifs de l’exercice boulimique du pouvoir. A la place, un vrai cauchemar ! Abdoulaye Wade, en qui nous avions placé un immense espoir de changement radical, a délibérément choisi de pervertir le sens véritable du mandat qui lui a été confié. Faut-il le rappeler clairement, Il était double ce mandat : la fin de la gabegie, du clientélisme et de la corruption, mais aussi et surtout le règne de l’Etat de droit. Les fruits n’ont malheureusement pas tenu la promesse des fleurs. Non seulement le régime de l’Alternance a maintenu et renforcé les dérives les plus abjectes que nous reprochions au régime socialiste, mais pire encore, il a ouvert de nouvelles frontières insoupçonnées de la décadence morale et politique ; d’abord par un culte de la personnalité qui témoigne d’une mégalomanie caractérielle, et ensuite par une gestion patrimoniale et familiale de l’Etat.
A la lecture des actes posés jusque-là, il ne fait plus aucun doute aujourd’hui que Abdoulaye Wade ambitionne de régner sur notre cher pays pendant encore 40 ans par le biais d’une dévolution dynastique du pouvoir sous-tendue par le triptyque de la Wade Doctrine : la corruption, l’intimidation et la fourberie. N’avait-il pas d’ailleurs confié à un journaliste français qu’il préférait comme régime politique la monarchie éclairée ? En fait, il nous avait quand même avertis. Notre tort a été de ne l’avoir pas pris au sérieux, étant encore sous le coup de l’ivresse du 19 mars.
La logique du régime est toute simple. Quelques « réalisations » perfidement attribuées au prince héritier serviront à lui forger une image de grand bâtisseur et à saupoudrer l’énorme pillage systématique des ressources de l’Etat. Les grandes familles religieuses étant tenues en laisse, le peuple fataliste ne bougera point en cas de fraude électorale. La meute politico-intellectuelle aboiera, la caravane Njomboor passera.
Cette perspective, il faut l’avouer, est effrayante, très effrayante même ! Elle appelle résolument de notre part une résistance farouche à la mesure du mépris insultant dont fait montre chaque jour le régime des Wade. La dernière sortie du président concernant la clef de répartition des retombées financières de la Statue de la Renaissance Africaine a fini de convaincre les plus sceptiques d’entre nous que l’ère des gesticulations frénétiques et de la palabre stérile est définitivement close. Tout a été déjà dit, écrit, commenté. JOG JOTNA NAK!
C’est pourquoi, nous appelons tous les compatriotes à un sursaut citoyen et responsable pour arrêter cette hydre politique. Le combat, c’est maintenant ! En 2012, les dés seront déjà jetés. La mission du mouvement JOG JOTNA est triple :
- le respect de l’Etat de Droit ;
- la promotion de la Bonne Gouvernance ;
- l’échec du Projet Monarchique.
Dans cette optique, les Sénégalais de la diaspora doivent assumer pleinement et entièrement leurs responsabilités comme remparts inébranlables contre l’arbitraire. Cette diaspora-là ne saurait se dérober au risque de rater le train de l’histoire. Et la neutralité n’est certes pas une option. Entendons-nous bien, nous n’avons aucunement la prétention de mener seuls le combat démocratique à la place de nos concitoyens résidant au Sénégal, mais plutôt de réaliser une jonction intelligente des forces patriotiques pour faire face au péril autocratique qui guette notre pays.
La marche pacifique du 26 décembre à Dakar s’inscrit dans cette logique et n’en est que le premier jalon. Notre objectif est de mobiliser 1 000 (mille) Sénégalais de l’Extérieur et 1 000 000 (un million) de participants dans le calme, l’ordre et la discipline. La marche partira de la PLACE DE L’OBELISQUE pour se terminer au PALAIS PRESIDENTIEL afin de remettre au Président de la République notre plateforme citoyenne qui s’articule autour des points suivants :
- La dissolution du Sénat et du Conseil Economique et Social,
- La réduction de la taille du gouvernement à 20 (vingt) membres,
- La restitution des terres confisquées au bénéfice des affidés du régime,
- L’indépendance totale de la Justice et la fin de l’impunité,
- Une concertation nationale sur le système éducatif sénégalais,
- Une Commission d’Enquête indépendante sur la Gestion de l’ANOCI,
- Une Commission d’Enquête Indépendante sur les accusations contenues dans la lettre-réponse du Président à l’opposition.
- La fin des coupures intempestives d’électricité,
- Le règlement définitif de l’épineuse question des inondations dans la banlieue dakaroise,
- La lutte contre la corruption, la gabegie et la mafia politico-affairiste,
- La fin de la gestion patrimoniale et monarchique de l’Etat,
- L’arrêt immédiat des manipulations de la Constitution et du Code Electoral.
A cette marche, nous convions la société civile sénégalaise ainsi que le citoyen lambda préoccupé par la politique du bord de l’abîme qui risque de saper dangereusement les fondements de la République. Car, la liberté disait Camus, n’est pas un cadeau qu’on reçoit d’un Etat ou d’un chef, mais un bien que l’on conquiert tous les jours, par l’effort de chacun et l’union de tous.
Le Sénégal vaut bien ce combat!
Pour le Mouvement Citoyen JOG JOTNA
Elimane Mbengue, Portland, Oregon USA
Racky Diop, Camas, Washington State USA
contact@jogjotna.org
www.jogjotna.org
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