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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Contribution

A mes chers camarades du SAES : Par devoir Ramadanesque

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Dr Elhadji Mounirou NDIAYE, économiste Université de THIES.

Mes chers camarades,

Je commence d’abord par souhaiter un bon mois de Ramadan à tous les musulmans. Ce moment est donc bien propice aux réflexions que je veux partager, par devers nous, à toute la communauté scientifique du Sénégal. Puisque ce mois béni de Ramadan est un moment de partage, de pardon, de solidarité, de communion et de dépassement.

J’en appelle donc à notre esprit de croyance, de patriotisme et de citoyenneté pour inviter à toutes démarches pouvant permettre de décrisper la situation qui prévaut actuellement dans l’enseignement supérieur. Le prophète Mouhammad (PSL) disait : « Si vous voyez quelque chose d’anormale, agissez pour que cela change, à défaut d’actions, parlez ou à défaut de paroles condamnez avec votre cœur ». Loin de moi, une quelconque intention ou sentiment d’aversion vis-à-vis de la plateforme revendicative du SAES, qui est couchée sur une démarche responsable empreinte de négociations, de compréhension et de patience jusqu’ici.

J’ai bien souscrit à l’ensemble des nobles aspirations véhiculées dans la plateforme initiée depuis 2011 appelant le gouvernement à plus de considération vis-à-vis des universitaires du pays. Cette lutte a abouti à la réforme des titres qui, malgré les retards, a été finalement appliquée à compter de juin 2016 ; de même que l’amélioration des indemnités liées au logement des enseignants-chercheurs pour laquelle le gouvernement a tenu promesse sur le calendrier des augmentations validées. Le gouvernement a également reculé sur plusieurs aspects décriés dans la Loi Cadre et la Loi d’Orientation. Ces différents acquis montrent que le SAES est un syndicat qui se porte à merveille et d’une coriacité redoutable. Ils prouvent en même temps que le gouvernement a pu pourvoir, en différé, aux principales promesses qu’il a tenues vis-à-vis du SAES. Il se trouve que la plupart des revendications sont d’ordre économique et que le temps économique va plus vite que le temps politique, il faut l’avouer.

L’autre revendication à laquelle j’accorde personnellement une importance vitale, est celle qui nous vaut les perturbations actuelles, à savoir, la retraite. Il est certes anormal, que des universitaires ayant consacré toute leur vie active à leur pays et à la formation de ses élites, se retrouvent avec des pensions de retraite dérisoires au point même de susciter une déchéance psycho-sociale chez certains de nos collègues retraités. Cela est absolument une situation inacceptable à corriger et le SAES a mené un noble combat qui s’est soldé par une promesse dont l’application sera une grande révolution : une pension égale à 85% du dernier salaire net.

Le mouvement de grève de ces derniers jours réclamant la validation de cet acquis trouve donc sa normalité face à un gouvernement qui fait diversion sans réelle volonté de résoudre le problème. Il s’agit d’une promesse et la promesse est culturellement une dette chez nous. Et quand vous devez une dette que vous ne pouvez tenir que dans la difficulté, c’est à vous de demander une restructuration. La grève du SAES est donc justifiée de ce point de vue. Et le gouvernement doit revoir sur sa mauvaise proposition d’augmenter drastiquement les cotisations et d’exclure les universitaires qui sont à moins de 15 ans de la retraite.

Cependant, on peut comprendre l’attitude du gouvernement, qui compose avec plusieurs corps de fonctionnaires, lesquels n’attendant que l’issu de cette revendication du SAES pour sonner une débandade syndicale incontrôlable. Il faut en outre reconnaître que la validation d’une telle promesse requiert des projections fiables qui déterminent l’impact à long terme des pensions des universitaires sur les Fonds de retraite. Pour cela, il faut une modélisation économétrique qui tiennent au moins compte des variables que sont le niveau des contributions et leur évolution, le nombre de bénéficiaires et leur évolution ainsi que l’espérance de vie moyenne des universitaires.

Le SAES est un syndicat structuré et il est à jour par rapport aux cotisations de ses membres. A mon humble avis, les enjeux et les défis liés à la retraite fait que cette question méritait un traitement plus scientifique dans le cadre d’un système exemplaire d’intelligence syndicale qui, avec le support des multiples laboratoires universitaires, permettrait de préparer des dossiers de revendication plus persuasives. Je pense que le SAES a des moyens pour financer de telles activités de recherche qui aiderait le gouvernement à bénéficier à chaque fois d’un adossement scientifique d’acceptation de ce que les enseignants du supérieur lui réclament.

Mes chers camarades,

Je reconnais que c’est au gouvernement de reformuler une proposition conforme à ses promesses et à nos aspirations. Mais, en tant qu’élites scientifiques de ce pays, nous devons adopter un comportement syndical exemplaire ayant vocation à inspirer les autres. Montrons au peuple sénégalais qu’il peut nous faire confiance et aux dirigeants de ce pays que nous pouvons mieux qu’eux avoir un esprit citoyen de dépassement. Nous pouvons revoir nos aspirations à la baisse : par exemple une retraite constituant 60% du dernier salaire net, applicable Erga Omnes avec 50 000 FCFA de cotisation en plus.

Après tout ce que nous avons obtenu jusqu’ici et sachant que le gouvernement finira toujours, en différé, par satisfaire l’essentiel de nos revendications, évitons d’impacter inutilement le calendrier universitaire et la tenue du bac, sans oublier que nous allons vers une période électorale pour laquelle il nous faut pondérer encore d’autres retards.

Ce mois est un mois sacré qui nous appelle au meilleur comportement. Le prophète Mouhammad (PSL) disait que « la terreur s’endort et Allah (SWT) maudit quiconque la réveille ». A fortiori dans ce mois béni de Ramadan. Et je finis par cette note de Aristote : « Lorsque l’intérêt particulier prend le pas sur l’intérêt général, chacun d’eux se mue en son correspondant inacceptable – respectivement la tyrannie, l’oligarchie, la démocratie ». 

Si certaines formulations ont choqué, je m’en excuse et je rends grâce à Allah (SWT) pour tout ce qui est correcte dans ce récit. En vous souhaitant bon courage.

Dr Elhadji Mounirou NDIAYE, économiste.

Université de THIES



17 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2017 (17:18 PM)
    A BON ENTENDEUR SALUT.

    DISCRIMINER LE BOYCOTT DU BAC DU MOT D'ORDRE DE GRÉVE DE LA MÊME FAÇON QUE LE SAES NE VA PAS BOYCOTTER LES HÔPITAUX PAR SES MILITANTS INTERNES DES HÔPITAUX, PROFESSEURS DE MÉDECINE ET AUTRES
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  2. Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2017 (17:32 PM)
    Cher collègue,

    Faites votre politique de partisan et laissez nous défendre cette noble cause.

    Avec des intellos comme vous, on n'entrera jamais dans l'histoire.

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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2017 (18:05 PM)
    waane rekk.appelle le gouvernement aussi à honorer ses engagements par devoir "ramadanesque" :emoshoot:  :fbhang: 
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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2017 (18:15 PM)
    En tout cas le gouvernement doit tenir sa promesse....vu qu il l à faite...
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    Auteur

    Un Vieux Enseignant Scandalisé

    En Juin, 2017 (18:29 PM)
    Docteur, un peu de retenue. Rappel historique. Si le SAES n'existait pas, et ne s'était pas engagé dans de longues luttes pour faire revaloriser le statut des enseignants du Supérieur, vous n'auriez jamais choisi de venir faire carrière à l'Université, avec le niveau de salaire que vous avez aujourd'hui. Pour votre information, l'assistant touchait à peine 100000 F, avec une indemnité de logement de 25000F, et le professeur titulaire en fin de carrière touchait à peine 700000F. C'est suite à une longue grève de 70 jours, avec coupure de salaire en plein mois de Ramadan en 1985-86 si je ne m'abuse, que l'ISRF a été arraché au Gouvernement d'alors, pour gonfler le salaire des universitaires. C'est suite à d'autres combats que le traitement dont vous bénéficiez aujourd'hui a été obtenu. Alors, ne maîtrisant certainement pas l'histoire de l'Université sénégalaise et de son mouvement syndical, gardez vous de certaines considérations qui peuvent justement faire mal en plein mois de Ramadan
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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2017 (18:59 PM)
    Ces profs d'université deviennent de vrais racailles : ils multiplient les cours à droite à gauche pour ramasser le maximum d'argent , ne font aucune recherche , ont un niveau tres loin de leurs collègues occidentaux et n'ont aucun soucis de leurs élèves ! ils devraient etre le fer de lance de la nation alors qu'ils ne sont que des sangsues avident d'argent......
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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2017 (20:19 PM)
    sOUHAITONS QUE SON APPEL TROUVE UNE OREILLE ATTENTIVE DE LA PART DES ENSEIGNANTS
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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2017 (20:25 PM)
    il me semble que 'étude dont il parle a été faite et que c'est en combinant cette étude du saes qui demande à cotiser plus(comme la loi le leur permet) et à supprimer l'écrêtement qui leur est injustement appliqué et ses propres études que le gouvernement a fait la proposition de 85% au SAES.

    maintenant si le gouvernement après avoir engagé la responsabilité du peuple sénégalais veut faire volte-face en imposant aux enseignants des ponction de 20% par mois sur leur salaire il y a de quoi se poser des questions

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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2017 (20:28 PM)
    Ah....



    Cette contribution est encore celle d'un adhérent du SAES en manque de reconnaissance et de sollicitation médiatique.



    Si vous veniez aux AG comme tout bon militant vous sauriez que:



    Ce sont les études commandées par le SAES auprès d'experts sur la retraite qui ont servi de base au Gouvernement qui, après étude, nous a proposé les 85% en 2016



    De plus vous pourriez aussi donner votre avis sur les mots d'ordre et les stratégies de lutte.



    Enfin en tant qu'économiste vous pourriez également proposer vos services pour mener une étude complémentaire sur la question de la retraite.



    Mais votre "contribution" soulève une question:



    Pourquoi parler du SAES maintenant et ici pour critiquer les actions menées et la stratégie, alors que vous avez la possibilité de venir en AG et de changer les choses?



    Camarade, un conseil relisez les textes de votre syndicat, vous manquez sérieusement de formation syndicale...



    Syndicalement un doyen

















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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2017 (20:53 PM)
    C'est parce que vous êtes jeune loin de la retraite , vous ne vous sentez pas concerné ! solidarité tout de même avec vos aînés et puis les années passent , vous verrez , ce sera alors votre tour .Comme vous êtes du corps c'était plus intelligent et judicieux d'en discuter directement avec le SAES et alors vous allez vous compte que ce que nous demandons est non seulement légitime mais aussi raisonnable
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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2017 (22:28 PM)
    Cultivons notre jardin.

    Dommage qu'il n y a plus de patriotisme dans ce pays.

    Je pense que quelque soit la légitimité d'une revendication elle ne doit pas nuire aux intérêts supérieurs de la nation. Boycotter le baccalauréat serait une catastrophe pour notre système éducatif national.
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    Auteur

    Un Doyen Dépité

    En Juin, 2017 (23:06 PM)
    Docteur, heureusement que le SAES existe et s'est toujours battu depuis 1984-85, pour améliorer la situation des universités et des universitaires au Sénégal. Sinon, vous ne seriez pas là pour faire le buzz. Il a fallu une mobilisation historique du SAES, avec coupure de salaire en plein mois de Ramadan en 1984-85 (oui), pour arracher au Gouvernement l'ISRF et donner une petite dignité à des enseignants qui l'époque touchaient à peine 100000 francs en début de carrière, et environ 700000 s'ils atteignaient la titulature de chaire. Que dire de l'indemnité de logement qui n'était que de 25000f, et qu'une lutte comme celle que vous dénoncez a réussi à relever. Alors Docteur, essayez de connaître l'histoire de l'université sénégalaise et de son mouvement syndical. Cela vous permettra de mieux comprendre le salaire que vous touchez à la fin de chaque mois, et qui semble nettement vous suffire pour préparer vos vieux jours
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    Auteur

    Nay Léér

    En Juin, 2017 (07:28 AM)
    Deux verités essentiels dans l'université sénégalaise :



    - les profs sont vraiment mampayés



    - ils ne font pas le devoir qui leur revient, former une élite, pas publications pas de cours actualisés pour nombre de profs de fac.



    S'AJOUTE JUSTE QUE LES RECRUTEMENTS NE SONT PAS TRANSPARENTS

    QUE DU COPINAGE D'OU DES PROFS INCOMPETENTS ET SANS ENVERGURE

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    Auteur

    Abdoulaye

    En Juin, 2017 (10:10 AM)
    Vous universitaires en quoi vous êtes les élites de ce pays ? Matériel et / ou spirituel ? Vous êtes à la petite section d'un cursus spirituel. Mesurez vos paroles et vos ambitions, car beaucoup de sénégalais rient quand ils vous entendent parler. Vous pouvez etre une élite matérielle dans un domaine alors que vous êtes de parfaits ignorants dans l'ensemble des domaines qui composent notre univers.
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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2017 (11:30 AM)
    Les indemnités ne sont pas prises en compte dans le calcul de la pension de retraite , le calcul se fait uniquement sur le salaire de base ce qui fait que la pension est intenable , la revendication du SAES est donc normale
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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2017 (14:54 PM)
    Ce qui me désole c'est d'entendre des fonctionnaires de ce niveau dire que leurs pensions sont faibles alors qu'étant en activité, ils ont la possibilité de souscrire à une retraite complémentaire et ainsi assurer un futur plus rayonnant.

    J'ai entendu un jour, un Professeur d'université se plaindre du fait qu'il ne pouvait acquérir une maison et souhaitait bénéficier des prêts DMC pour pouvoir construire ; je n'en revenais pas.

    Quand des policiers, gendarmes, instituteurs etc. avec des revenus cinq à dix fois moindres parviennent à se bâtir un toit , il y'a de quoi se poser des questions.

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    Auteur

    Anonyme

    En Juin, 2017 (16:43 PM)
    Est-ce que le signataire de ce texte est réellement un universitaire?????



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