Le paysage politique sénégalais est en pleine turbulence. Ces derniers jours, les démissions s'accumulent au sein des partis, révélant une crise de confiance qui mine les fondations mêmes de ces formations. Le Parti démocratique sénégalais (PDS), cette vieille maison libérale, est particulièrement touché. De nombreux hauts cadres prennent la porte, laissant présager une instabilité qui pourrait s'avérer fatale.
L'Alliance des forces de progrès (AFP), dirigée par Moustapha Niasse, n'échappe pas à cette dynamique. Les échos provenant de l’intérieur du parti sont alarmants : un responsable démissionnaire a même ironisé en affirmant qu'il « n'existe plus personne là-bas ». Une assertion qui traduit un désespoir palpable et souligne l’ampleur de la désaffection au sein des partis traditionnels.
À l’Alliance pour la République (APR), le vent de la révolte souffle également. De nombreux membres, lassés de la direction de Macky Sall, se tournent vers Amadou Ba, renforçant les lignes de fracture au sein du parti qui vient de boucler 12 ans au pouvoir. Même la coalition Taxawu Sénégal, de Khalifa Sall, n'est pas épargnée, avec près d'une trentaine de cadres qui ont récemment quitté le navire.
Mais qu'est-ce qui motive ces départs en cascade ? À y regarder de plus près, il semble que les raisons soient avant tout politiques, liées à des ambitions personnelles. La règle non écrite est simple : être placé sur une liste électorale en position favorable, sinon démissionner pour « convenances personnelles ». Une situation que tous connaissent, mais que peu osent remettre en question.
Cette réalité met en lumière un aspect cynique de la politique sénégalaise : une quête de pouvoir souvent plus intéressée que désintéressée. L’adage « Moi ou personne d'autre » résonne comme une vérité amère dans ce climat où les ambitions individuelles semblent primer sur l’intérêt collectif.
Face à cette situation, il est temps pour les acteurs politiques de réfléchir à leur responsabilité. La démission de cadres ne fait pas seulement écho à des luttes internes ; elle interroge aussi la capacité des partis à fédérer autour d’un projet commun. La politique doit être plus qu’une simple danse des ambitions personnelles. À l’heure où le pays fait face à des enjeux cruciaux, le besoin de cohésion et d’engagement collectif n’a jamais été aussi pressant.
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En Octobre, 2024 (18:16 PM)Participer à la Discussion