Depuis quelques jours, le Rwanda célèbre les 30 ans du génocide des Tutsi perpétré en 1994. Le pays de Paul Kagamé cherche à exorciser les démons qui ont abouti à une tentative d’extermination de Rwandais par d’autres Rwandais. C’est ainsi que des stratégies multiples sont déroulées pour réunir les victimes (directes ou familles) et leurs bourreaux.
Au même moment, le Sénégal semble se lancer dans une quête d’alliance avec le diable. Dans notre pays, on semble inviter les démons de la division à prendre quartier. Si ce n’est pas sur l’ethnie, c’est alors sur la religion et parfois même le territoire. Il y a quelques jours, le président Bassirou Diomaye Faye s’est rendu à Touba et Tivaouane, deux foyers religieux. Pour beaucoup, ces deux déplacements mettent fin au débat sur le rejet des confréries par les nouvelles autorités, notamment le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko qui seraient contre l’islam soufi.
Avant ces visites, le président Faye a été fortement critiqué parce qu’il n’est pas allé voir ces autorités religieuses immédiatement après son élection. Il était même dit qu’il ne voulait pas donner la main à ces guides spirituels. Maintenant que c’est fait, d’aucuns estiment que ce débat est clos. En réalité, il n’en est rien. Durant tout le quinquennat de Bassirou Diomaye Faye, cette question va revenir en permanence. Le président, son PM et les membres du Pastef seront épiés sur ce point. Les moindres gestes et paroles seront analysés et interprétés de diverses manières.
D’ailleurs, ce débat ne date pas de l’élection de Bassirou Diomaye Faye. Depuis des années, certains ont tout fait pour présenter Pastef comme un parti de salafistes, des anti-soufis. Le journaliste et éditorialiste Madiambal Diagne a beaucoup puisé dans ce registre dans ses écrits hebdomadaires, surtout au temps de la forte tension politique. Certains médias occidentaux ont parlé de proximité avec le Qatar, toujours dans ce registre.
Alors même que cette polémique s’enflait, une autre s’est invitée : la religion du ministre de l’intérieur, Jean Baptiste Tine, chargé du culte. Certains se demandaient comment un ministre chrétien allait gérer les fêtes religieuses dans un pays à 95% de musulmans. Non seulement on oublie que le pays a été dirigé pendant 20 ans par Senghor, un chrétien convaincu, mais aussi le Sénégal a connu sous Diouf un ministre de l’Intérieur catholique en la personne d’André Sonko. Cette méconnaissance de l’histoire est à corriger par le système éducatif qui apprend aux Sénégalais à connaître plus les autres qu’eux-mêmes. Mais ça, c’est un autre débat.
En attendant que des thèmes sérieux et d’intérêt national soient débattus, le Sénégal passe d’une question délicate à une autre question tout aussi sensible. En effet, durant les 12 ans de Macky Sall au pouvoir, l'ethnicisme a été au cœur des débats. D’où le concept ‘’neddo ko bandounisme’’ du Pr Malick Ndiaye. Il faut dire aussi que l’ancien régime a beaucoup tiré sur la fibre ethnico-linguistique.
Certains ministres ont même cherché à privilégier le pular sur le wolof lors d'interviews avec la presse. Les bastions électoraux qui étaient une réalité politique bien avant Macky Sall glissaient peu à peu vers des considérations ethniques et régionalistes. Avec le départ de Macky Sall du pouvoir, on pensait en finir avec ce jeu dangereux. Mais voilà qu’on passe d’un débat sur l’ethnie à un autre sur la religion.
Le tout sans compter la violence extrême connue pendant des années sur le champ politique et qui a fortement divisé les Sénégalais. C’est à croire que certains veulent tenter autre chose que notre cher commun vouloir de vie commune. Et pourtant, il suffit de regarder dans certains pays voisins et d’autres de la sous-région pour comprendre que les Sénégalais ont intérêt à œuvrer ensemble pour l’unité et la cohésion nationale. Nous ne gagnerons rien à inviter le diable à s’installer chez nous et nous diviser. Le Rwanda qui l’a connu cherche à comprendre comment c’est arrivé mais surtout comment l’exorciser définitivement. Ne prenons pas le chemin inverse !
22 Commentaires
Amadou
En Avril, 2024 (12:44 PM)Un ministre peul n'a pas le droit de parler sans sa langue ?
C'est peine perdu on abandonnera jamais notre langue au profit du wolof car on est pas des wolofs.
Dieu nous a donné une langue et on l'a parlera si vous êtes pas content c'est votre problèmes .
Grand Merci a nos Grands parents d'avoir si bien pensées
aucune valeur?
Zero
En Avril, 2024 (10:57 AM)Reply_author
En Avril, 2024 (13:53 PM)Azele
En Avril, 2024 (11:23 AM)Durant cette période, l'ancien président Macky Sall a été vivement critiqué pour avoir favorisé les membres de son ethnie au détriment des autres groupes. Les nominations gouvernementales ont souvent été partiales, avec une surreprésentation des membres de son ethnie. De même, le choix de son successeur a été perçu comme une continuation de cette préférence ethnique.
Ces pratiques ont exacerbé les tensions interethniques et ont érodé le tissu social du Sénégal. De plus, des menaces ouvertes ont été proférées à l'encontre des autres ethnies en cas de désaccord politique. Le cas du sinistre Moussa Bocar Thiam est toujours présent dans nos esprits.
Personnellement, j'ai toujours été troublé par ces pratiques et j'ai exprimé mon désaccord au sein d'un forum que je partage avec des amis. Malheureusement, mes prises de position n'ont pas toujours suscité de réactions ou de débats constructifs au sein du groupe.
Avec l'avènement de nouveaux dirigeants progressistes, il est primordial de rompre avec ces pratiques d'ethnocentrisme politique. Nelson Mandela disait que "pour être libre, c'est vivre d'une manière qui respecte et renforce la liberté des autres". En dénonçant ouvertement ces pratiques, nous pouvons contribuer à la construction d'un Sénégal où chaque voix est respectée, quelle que soit son origine ethnique.
Ensemble, en promouvant des valeurs d'égalité, de justice et de respect mutuel, nous pouvons œuvrer pour un Sénégal plus inclusif et uni. Il est temps de tourner la page sur le passé et de travailler ensemble vers un avenir où la diversité est célébrée et où chaque citoyen a sa place légitime dans la société sénégalaise.
Les finances publiques sont pas faites pour récompenser tel ou tel tahira c'est pour l'ensemble des sénégalais et chaque région aura sa part.
Par contre pour devenir président de la république il faudra une loi ,être exclusivement de nationalité sénégalaise et d'origine sénégalaise et au mois trois générations de progénitures qui sont sénégalais !
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En Avril, 2024 (13:55 PM)Reply_author
En Avril, 2024 (17:02 PM)Reply_author
En Avril, 2024 (19:30 PM)Kassé
En Avril, 2024 (11:25 AM)Senegal
En Avril, 2024 (11:39 AM)Reply_author
En Avril, 2024 (11:54 AM)Vous ne parviendrez jamais a diviser ce pays
Multipliez vos postes par milliers meme
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En Avril, 2024 (13:49 PM)Ils ont juste fait de l'hypocrisie leur meilleure arme.
H;if F
En Avril, 2024 (12:35 PM)On a vu le groupe foutanké à l'oeuvre durant 12 ans khamadi arrogant badola ils seront tous poursuivis et liquidés un a un vous verrez
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En Avril, 2024 (17:16 PM)Africain
En Avril, 2024 (13:10 PM)pourquoi on ne parle jamais de l'ethnicisme des autres cet article est un Appel a peine voile a la haine voire au lynchage physique du peul qui fait fantasmer beaucoup et apparait en permanence dans le langage de certains esprits faibles
sachez que ce pays n'appartient a personne et que le privilege de le diriger n'est l'apanage d'aucune ethnie pour le reste essayez voir
Vex
En Avril, 2024 (14:11 PM)Bou trac bi commencé baniouy leinn di yobou rebeuss boufi beine peul waah car bay Macky di leinn fal poste yeup nioko ci donn diapalé.
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En Avril, 2024 (23:34 PM)Reply_author
En Avril, 2024 (23:35 PM)Participer à la Discussion