Au plus fort de la crise politico-judiciaire, Ousmane Sonko a révélé, dans une réponse à Idrissa Seck, qu’il mange du ‘’beignet dougoub’’ le matin. Le lendemain, il a été difficile de se procurer ce produit à Dakar. Les inconditionnels du leader du Pastef ont tout acheté. Récemment, pendant la campagne électorale pour les législatives de 2024, on voyait Sonko mâcher quelque chose en public. À la suite des interrogations sur le caractère mystique ou pas, le patron des patriotes a révélé que c’est son médecin qui lui a demandé de prendre des pastilles pour ne pas perdre la voie durant cette campagne décisive. Une belle publicité pour l’entreprise productrice, puisque les jeunes se sont encore rués vers les pastilles.
Ces deux exemples montrent à suffisance la capacité d’influence dont dispose Ousmane Sonko sur la jeunesse. Et c’est justement l’importance pour l’actuel Premier ministre de jouer les influenceurs en faveur du consommer local. Chef d’un gouvernement de souveraineté nationale, Sonko a de quoi s’appuyer sur lui-même pour la réussite du consommer local.
Certes, lui et le président Diomaye ont déjà commencé à travers les costumes africains, mais il serait bon d’identifier des produits stratégiques pour en assurer la promotion. Je pense notamment au riz, une denrée fortement consommée au Sénégal. Ce serait une bonne publicité que de voir Ousmane Sonko déclarer, même sous forme de blague, qu’il prend son déjeuner avec du riz local. Tout en préparant sa machine à communiquer à assurer le service après vente. Il peut faire également la même chose avec un produit artisanal, surtout à travers un mobilier de maison ou de bureau.
Ces deux produits sont non seulement une question de souveraineté, car le Sénégal en importe beaucoup, mais aussi ça recoupe une question centrale pour ce régime à savoir l’emploi des jeunes. En boostant la production du riz et tout ce qui est agrobusiness, le gouvernement se donne les moyens de créer beaucoup d’emplois dans un secteur qui demande une grande quantité de main-d’œuvre.
Ce qui est valable pour l’agrobusiness (l’horticulture en particulier) l’est aussi pour l’artisan. Ce secteur fait face à une forte concurrence des mobiliers importés. Ce qui limite son potentiel en création d’emplois. Sur ce point, Sonko peut agir à la fois en citoyen, mais aussi en Premier ministre. Par exemple, il peut faire la promotion des chaussures locales (Ngaye, Médina…) en tant que leader de Pastef et puis acheter des mobiliers de bureau chez un artisan en tant que PM.
Macky Sall avait déjà fait un pas en imposant le riz local à chaque fois que l’État met la main à la poche. «J’ai été clair : plus de riz importé, en tout cas pour la solidarité nationale ainsi que les cérémonies religieuses où l’État intervient. (…) L’armée, les sapeurs-pompiers, la police, la gendarmerie, les internats publics devront s’approvisionner en productions locales», avait-il ordonné.
Il avait également essayé de trouver un moyen pour mettre les commerçants à contribution. «Celui qui vend du riz importé est aussi obligé de commercialiser le riz local (…) Il faut que l’on conditionne l’importation à un minimum de riz local», ajoutait-il. Du côté de l’artisan, il avait également défini un quota pour les artisans.
Au total, il y avait donc pas mal d’initiatives, même si le suivi laisse à désirer. Cependant, la rupture attendue avec Sonko est de taille. Macky avait une approche normative, Sonko peut avoir une approche séductrice grâce à son aura, sans que cela n’exclue une touche normative pour lever certains obstacles.
8 Commentaires
Clair
il y a 3 semaines (13:09 PM)As-tu relu ton article ?
Tu as dit les inconditionnels de Pastef et tu veux les associer au reste de la population qui n'en fait partie.
Soyez plus rigoureux et arrêtez la guitare.
@adnan.importateur
Gérer un état est différent de gérer un parti politique. Sonko n'est pas le premier ministre de Pasteef mais celui de tous les sénégalais.
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