Le ministre sénégalais de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Papa Abdoulaye Seck, a plaidé, mardi à Dakar, pour une action urgente en faveur de l’agriculture familiale sénégalaise, soulignant que cette attitude devrait lui permettre d’exploiter davantage ses atouts pour ‘’un Sénégal émergent’’.
''Le gouvernement est convaincu du rôle que les exploitations familiales peuvent jouer pour faire subir à notre agriculture une véritable métamorphose'', a ajouté M. Seck qui installait officiellement le comité national de pilotage en vue de la préparation de l'année internationale de l'agriculture familiale (AIAF) prévue en 2014 par la résolution du 22 décembre 2011 de l'Organisation des Nations Unies (ONU).
Selon le ministre, les exploitations familiales ont de très bonnes raisons d'exister, de se moderniser, de prospérer et d'amplifier leur contribution pour l'avènement d'une agriculture sénégalaise forte.
Il a tenu, devant les organisations de producteurs ainsi que de la société civile, a préciser que son gouvernement n'est pas au stade de compréhension du rôle que les exploitations agricoles familiales doivent jouer mais plutôt ‘'comment conjuguer nos efforts, nos intelligences et moyens pour que ces types d'exploitation contribuent fortement à une autre agriculture''.
Selon, en outre, M. Seck l'heure n'est pas, pour le gouvernement du Sénégal, au choix entre agriculture familiale et agrobusiness. ‘'L'heure est plutôt à une mise en synergie de ces deux types d'exploitations agricoles dans le sens des intérêts des populations sénégalaises'', a-t-il affirmé.
Dans l'entendement du ministre, l'agriculture se développe dans la diversité et avec la diversité. En d'autres termes, il soutient qu'il faut du tout pour faire un monde, mais il faut également du tout pour que le Sénégal atteigne une sécurité alimentaire durable grâce à une agriculture productive et durable.
Cette agriculture est celle qui arrive à satisfaire les besoins du moment sans compromettre les générations futures. ‘'C'est pourquoi, a-t-il souligné, le gouvernement plaide pour un actionnariat rural en lieu et place d'un partenariat dynamique. Cet actionnariat rural doit être repéré à travers la contribution de tous les acteurs par le biais des chaînes de valeur agricoles''.
Auparavant, M. Samba Guèye, président du Conseil national de concertation des ruraux (CNCR) avait mis en exergue le caractère multifonctionnel de l'agriculture familiale.
Selon lui, cette forme d'agriculture joue un rôle important dans la préservation de la biodiversité. Sur un autre registre M. Guèye avance que ‘'l'agriculture familiale offre des solutions à la crise de l'emploi. C'est un élément essentiel du tissu social''.
Compte tenu de tous ces facteurs, le président du CNCR a plaidé pour une promotion du rôle et de la place de l'agriculture familiale dans la production de richesse au Sénégal.
3 Commentaires
Abdoulaye
En Décembre, 2013 (16:34 PM)Le problème est réglementaire. Il est surtout urgent d'abolir la loi inique sur le domaine national de 1964. Il faut faire comme en France après la Révolution, donner la propriété des terres aux agriculteurs qui les exploitent et qui parfois sont les descendants de ceux qui les ont défriché. Aujourd'hui avec la loi sur le domaine national l'attribution des terres est confiée à des fonctionnaires et l'état peut les vendre à des multinationales contre l'avis des populations dont les ancêtres cultivaient les terres depuis des temps immémoriaux. Ce n'est qu'en confiant la propriété à l'ensemble des agriculteurs que les plus productifs s'étendront, grandiront et que nous arriverons réellement à avoir des exploitations agricoles sénégalaises compétitives au plan mondial.
Techno
En Décembre, 2013 (18:15 PM)Ami
En Décembre, 2013 (19:49 PM)Participer à la Discussion