Le parlement du Zimbabwe a approuvé une augmentation vertigineuse des frais que devront payer les futurs candidats à la présidentielle, qui passent de 1.000 à 20.000 dollars américains, une décision jugée jeudi discriminatoire par l'opposition.
"Ces frais de candidature, qui discriminent les citoyens en fonction de leur statut économique et excluent les pauvres et les personnes à la marge, violent la Constitution", a déclaré jeudi à l'AFP Fadzayi Mahere, porte-parole du principal parti d'opposition, la Coalition des citoyens pour le changement (CCC, Citizens Coalition for Change).
Des élections présidentielle et législatives sont prévues le 23 août dans ce pays d'Afrique australe.
Le président sortant Emmerson Mnangagwa, 80 ans, est accusé de museler toute voix dissidente. Successeur en 2017 de Robert Mugabe, il avait été élu président l'année suivante (50,8%) à l'issue d'un scrutin marqué par des violences. Il sera opposé au leader de la CCC, Nelson Chamisa, avocat et pasteur de 45 ans.
Les candidats aux élections législatives et sénatoriales devront pour leur part payer 1.000 dollars contre seulement 50 dollars en 2018.
Les partis d'opposition affirment que la forte hausse du prix du ticket d'entrée pour se présenter à ces différents scrutins favorisent le parti au pouvoir, le ZANU-PF, qui dispose selon eux de davantage de ressources financières.
Le Zimbabwe avait déjà adopté le 1er juin une loi dite "patriotique" criminalisant toute "atteinte à la souveraineté et à l'intérêt national": un texte "terrible" et aux contours flous, selon l'opposition et des ONG, qui craignent des dérives liberticides avant les élections générales.
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