L’interdiction d’accès des Tunisiennes aux vols d’Emirates airways et au territoire émirati provoque une vive émotion en Tunisie. À l'origine, la politique de Tunis envers les islamistes et le dossier libyen.
C’est le sujet du moment en Tunisie. Depuis le vendredi 22 décembre, la mesure prise par les Émirats arabes unis à l’encontre des voyageuses tunisiennes ne cesse de nourrir la controverse. Discriminatoire, insultante envers la Tunisie et ses femmes, contraire aux règlements internationaux…les Tunisiens ne décolèrent pas.
Le ministre des Affaires étrangères émirati, Anwar Gargash, a précisé que l’interdiction temporaire imposées aux femmes tunisiennes d’embarquer sur les vols en direction des Émirats arabes unies (EAU) était une précaution sécuritaire. Selon les renseignements émiratis, une femme détentrice d’un passeport tunisien devait exécuter un attentat à Dubaï. Mais aucun document en ce sens n’a été présenté aux autorités tunisiennes qui s’offusquent de la décision injustifiée émiratie et du peu d’égard fait à leurs citoyennes. En réaction, la Tunisie a fermé ses aéroports à tous les vols d’Émirates Airways.
Relations perturbées
Conséquence : une situation chaotique au niveau des aéroports, des Tunisiens bloqués à Dubaï et une vive tension entre la Tunisie et les Émirats. Depuis 2011, avec l’entrée en scène des islamistes dans le paysage politique tunisien, les relations tuniso-émiraties connaissent des hauts et des bas avec de régulières suspensions d’octroi de visas aux Tunisiens dont 30.000 résident aux EAU.
Le député du Front populaire, Amr Amroussia, dénonce « des représailles politiques » tandis que des sources proches du gouvernement tunisien parlent « de pressions » exercées par Abou Dhabi sur Tunis. Selon elles, les EAU souhaitent que la Tunisie cesse de ménager Doha et Riyad et prenne fait et cause dans la crise du Golfe.
Libye, le grand désaccord
Mais le désaccord concerne surtout le dossier libyen. Dubaï aurait voulu que la la diplomatie tunisienne apporte un franc soutien au maréchal libyen Khalifa Haftar ; une position inacceptable pour les islamistes d’Ennahda, proches du courant de la faction rivale, « Fajr Libya », et surtout impossible pour la Tunisie, qui a contracté des prêts importants avec le Qatar depuis 2011.
La détérioration des relations tuniso-émiraties date de 2011. Les Émiratis avaient été hostiles au « printemps arabe », d’autant qu’il a fait émerger les islamistes en Tunisie et attribué un rôle essentiel au Qatar. Opposés aux Frères musulmans, ils ont également désapprouvé la position tunisienne, qui privilégiait les milices de « Fajr Libya » au gouvernement de Tobrouk et soutenait l’ancien président égyptien, Mohammed Morsi, comme l’avait clamé, en 2013 l’ancien président tunisien Mocef Marzouki à la tribune des Nations-Unies.
À cette époque, en signe de représailles, les EAU avaient rappelé leur ambassadeur à Tunis. Il a fallu tout l’entregent du chef du gouvernement, Mehdi Jomaa, en 2014, pour retrouver des relations plus apaisées mais fragiles.
Une alliance mal vue
Les autorités émiraties ont été aussi outrées qu’un juge d’instruction en charge d’une affaire de corruption dans le projet immobilier de la société Sama-Dubaï émette, en 2015, un mandat contre le prince de Dubaï, Mohammed Ben Rachid Al Maktoum, pour l’entendre dans cette affaire.
Mais c’est surtout au régime actuel que les Émiratis en veulent. En 2014, ils avaient largement appuyé la candidature de Béji Caïd Essebsi et de son parti Nida Tounes aux législatives et à la présidentielle. Mais ils n’ont pas apprécié qu’une fois élu, ce dernier nous une alliance avec les islamistes d’Ennahda.
1 Commentaires
Anonyme
En Décembre, 2017 (09:37 AM)A la décharge de seneweb c'est une coquille de jeune afrique ou à la faute de "copier-coller"
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