Plusieurs partis politiques ont appelé ce mardi au report des municipales prévues le 17 décembre prochain. Il s'agit des premières élections locales depuis la révolution de 2011, sept ans tout juste après l’immolation de Mohamed Bouazizi.
Huit partis – dont Afek Tounes, membre de l’actuel gouvernement, et Al Badil, présidé par l’ancien Premier ministre Mehdi Jomaa – ont publiquement demandé mardi le report des élections municipales à « une date ultérieure ».
En cause, selon Yassine Brahim, chef d’Afek Tounes : les « doutes sur la capacité de l’Isie (l’instance chargée d’organiser les municipales) à organiser ces élections dans des conditions les plus favorables ».
« C’est une opinion partagée par huit partis », a poursuivi le leader d’Afek Tounes, précisant que « fin mars nous paraît une bonne date » pour les municipales. Selon lui, ces élections ne peuvent se tenir sans, auparavant, combler les postes vacants au sein de l’Isie et sans, également, l’adoption au Parlement d’une loi électorale permettant l’organisation administrative et financière des municipales.
Ces déclarations surviennent alors que le président Béji Caïd Essebsi doit émettre un décret appelant les électeurs à participer aux municipales d’ici le 9 septembre.
L’Isie et Ennahdha tiennent au maintien de la date
Le président de l’Isie, Chafik Sarsar, une personnalité respectée ayant mené à bien les élections législatives de 2014, avait démissionné avec fracas en mai, de même que deux autres membres de l’instance. Chafik Sarsar avait alors laissé entendre qu’il ne pouvait plus travailler de manière « transparente » et « impartiale ».
L’Isie, tout comme le mouvement islamiste Ennahdha, considéré par des observateurs comme étant le parti « le plus préparé » aux municipales, tiennent pour leur part au maintien de la date prévue.
Ces premières élections locales depuis la chute de la dictature en 2011 concerneront les 350 municipalités du pays. Elles doivent permettre d’ancrer le processus démocratique à l’échelle locale, mais aussi d’améliorer le cadre de vie des Tunisiens, qui ont vu les constructions anarchiques proliférer et les ordures s’entasser sur les trottoirs.
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