Au Tchad, après l’inhumation du maréchal Idriss Déby Itno, la classe politique est consultée sur l’avenir de la transition. Ce vendredi après les obsèques, deux présidents du G5-Sahel ont rencontré les acteurs politiques pour recueillir leurs avis.
La transition est dirigée pour le moment par un conseil militaire dirigée par le général Mahamat Idriss Déby, fils du chef de l’état tchadien défunt mais fortement contesté par la classe politique et la société civile.
La Coalition militaire, une alliance des plusieurs mouvements armés actifs dans le nord du pays, a exprimé dans un communiqué sa « grande préoccupation » sur la situation du pays. Son porte-parole Gassim Cherif, explique quelle est la stratégie de la coalition désormais, face au nouveau pouvoir soutenu publiquement par la France, et qu'elle juge illégal et illégitime.
Nous avons établi des contacts avec la junte actuelle, pour éviter d’arriver à une situation de guerre ouverte. Si la junte militaire ne reçoit pas cette main tendue, nous serons obligés, dans les jours et les semaines à venir, de marcher sur Ndjamena.
Le chef de la rébellion du Front pour l'alternance et la concorde au Tchad, le FACT, n'était lui pas joignable.
Des institutions de transition chargées d'organiser des élections
Deux présidents, Mohamed Bazoum du Niger et Mohamed Ould Ghazouani de la Mauritanie, ont été mandatés par leurs collègues du G5-Sahel et le président français pour écouter les acteurs politiques sur le modèle de transition qu’ils souhaitent.
Nous avons pris cette décision parce qu’il n’y a pas d'initiative de médiation politique venant d'Afrique centrale en ce moment, ont expliqué les deux chefs d’états à la trentaine de leaders politiques de l'opposition et de la majorité confondus qui ont été conviés dans un hôtel de la capitale. Parmi eux se trouvaient Saleh Kebzabo, Succès Masra, Mahamat Ahmat Alhabo (secrétaire général du PLD) ou encore Mahamat Zen Bada, le secrétaire général du parti d'Idriss Deby Itno.
Après les discussions, les médiateurs ont noté la nécessité d’un dialogue pour mettre en place des institutions de transition qui seront chargées de rédiger une nouvelle Constitution et organiser des élections.
Les conclusions de la rencontre seront transmises au Conseil militaire de transition à qui les chefs d’Etats du G5-Sahel et la France ont demandé une transition inclusive qui prenne en compte, toutes les composantes de la société tchadienne.
La France, garante du processus de transition
« Ce qui ressort des consultations du président (Macron) avec ses homologues, c'est la nécessité d'aller très vite dans une transition inclusive qui fasse de la place aux forces politiques », expliquait un de ses conseillers du président français, ajoutant « tout le monde est bien conscient que le volet civil de la transition devra avoir des pouvoirs importants et qu’il faudra avoir un équilibre satisfaisant entre le Conseil militaire de transition et le dispositif civil qui se mettra en place ». « C'est la seule voie aujourd'hui, conclut cette même source, car un processus purement militaire n'y arrivera pas ».
L’Union africaine et le G5-Sahel seront en première ligne dans ce dossier. La France jouera elle un rôle de garant.
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