ABIDJAN - Une grande peur s`est emparée jeudi d`Abidjan, où des rafales d`armes automatiques et des tirs d`arme lourde ont retenti par intermittences durant la journée, tandis que certains secteurs étaient livrés aux pillages.
"On s`est enfermés dans la chambre, ça tire très fort puis ça s`arrête", a raconté à l`AFP, la gorge nouée par l`angoisse, une habitante de Cocody (nord), quartier chic abritant la résidence du président sortant Laurent Gbagbo et la télévision d`Etat RTI.
La situation restait à la nuit tombée des plus incertaines, et il était la plupart du temps impossible de dire qui tirait, des forces armées loyales à M. Gbagbo, de miliciens ou des insurgés soutenant Alassane Ouattara, reconnu chef d`Etat par la communauté internationale.
Depuis le milieu de la matinée, les rues de la turbulente métropole avaient été désertées. Le quartier du Plateau, dédié à l`administration et aux affaires et où est situé le palais présidentiel, s`est rapidement vidé. Et l`immense silence qui régnait était troué régulièrement par des détonations, des coups de feu ou des rafales.
L`absence totale de forces de l`ordre dans une grande partie d`Abidjan laissait la voie libre aux pillards dans la capitale économique qui comptait avant la crise post-électorale cinq millions d`habitants, dont beaucoup vivent dans la pauvreté.
La "Zone 4", secteur du quartier de Marcory (sud) réputé pour sa vie nocturne et ses commerces, et où vivent de nombreux expatriés, a été la cible de pillages.
La force militaire française Licorne a dû y déployer une cinquantaine d`hommes pour dissuader les bandes de voyous.
"On est à la maison, on entend des tirs, on ne sait pas exactement ce qui se passe mais il paraît qu`il y a des gens qui ont pillé un glacier, et puis il y a des hélicoptères de la Licorne qui survolent la zone", a déclaré une habitante du secteur.
"On ne sait pas ce qui se passe, on a peur", a dit un autre. Dans le quartier populaire de Koumassi, un témoin a vu des jeunes regagnant leur domicile, chargés de ventilateurs et d`autres matériels.
A Cocody, de jeunes hommes revenaient d`un hypermarché en emportant avec eux des matelas, des appareils électro-ménagers et de la nourriture, selon un résident.
Pour un Français installé depuis des années à Abidjan, "si l`ordre ne revient pas rapidement, ça va être l`enfer cette nuit".
4 Commentaires
Moi
En Mars, 2011 (20:48 PM)Serigne Bass
En Mars, 2011 (20:50 PM)Bless Rasta
En Mars, 2011 (20:54 PM)Le Critique
En Mars, 2011 (22:01 PM)Ma hantise est surtout qu'il y ait tentation de vengeance: car de 2000 à 2002 surtout, beaucoup de dioulas et habitants du nord de la Rci ont dispru ou liquidé par les escadrons de la mort , composés de la garde rapprochée de Simone et Laurent Gbagbo! Certains sont bien connus et toujours en service!
Il ne faut pas que l'Histoire se répéte car les tueries ont commencé en Rci le soir de l'investiture de Gbagbo en 2000!
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