Le document inédit de 72 pages présenté le 21 septembre par le Centre pour le développement et la prévention de l’extrémisme met également en cause le désengagement de l'État dans le Lac Tchad, créant ainsi un vivier propice au développement de la secte terroriste. Une enquête qui paraît alors que la région est le théâtre d'une recrudescence des attaques attribuées à Boko Haram depuis juin 2018.
La terreur, les prêches, la propagande... Ce sont autant de techniques de recrutements détaillées dans cette étude réalisée par trois chercheurs associés au Centre pour le développement et la prévention de l’extrémisme. Explications par son président, Ahmat Yacoub Dabio. « L'allocation piégée est une technique : ils viennent voir un père de famille, ils lui proposent un crédit d'investissement. Après, ils reviennent pour revendiquer l'argent, et s'il ne l'a pas, il doit mettre à disposition un, deux ou trois enfants pour qu'ils soient combattants. »
Au total, 2200 repentis de Boko Haram ont été entendus dans cette enquête menée dans la province du lac Tchad. Les détails Kebir Mahamat Abdoulaye, chercheur indépendant. « Le profil type d'un Boko Haram, c'est un jeune âgé de 20 à 30 ans qui a un niveau d'instruction très faible. Tout le bassin du lac Tchad est une zone économique qui n'est pas développée, il n'y a pas d'infrastructure comme les hôpitaux, comme les écoles ; tous ces facteurs encouragent le recrutement des populations civiles dans les rangs de Boko Haram. »
Pour les trois chercheurs, la présentation de l'enquête doit amener le gouvernement à aller au-delà de la réponse militaire et mettre aussi en place une politique de prévention comme la construction d'écoles autour du lac Tchad.
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Anonyme
En Septembre, 2019 (04:09 AM)Participer à la Discussion