Au Tchad, le député et ancien chef de l’opposition, Saleh Kebzabo, risque des poursuites judiciaires, selon un courrier du ministre de la Justice à l’Assemblée nationale dont RFI a eu connaissance. D'après ce document, l’opposant aurait tenu des propos incitant à la haine et à perturber la quiétude alors qu’il demandait au cours d’une réunion politique à des jeunes agriculteurs de s’organiser pour protéger leurs champs contre les éleveurs.
Saleh Kebzabo s’est rendu coupable le 22 décembre dernier de propos portant atteinte à la paix et à la tranquillité publique. C’est en tout cas ce qu’affirme un courrier signé du ministre de la Justice tchadien daté du 28 décembre et envoyé au président de l’Assemblée nationale.
Si le courrier du garde des Sceaux est approuvé par les députés, une procédure de mise en accusation sera déclenchée contre l’ancien chef de file de l’opposition mais sans garantie de poursuites judiciaires.
Ce qui serait reproché à Saleh Kebzabo, c’est de s’être rendu le 22 décembre dernier, dans la province de Tandjile, où un affrontement a opposé des agriculteurs et des éleveurs après la dévastation d’un champ.
Des propos jugés attentatoires à la paix
L’ancien chef de l’opposition a préconisé aux jeunes de se donner les moyens de protéger les champs de leurs parents face à l’incurie des autorités. Des propos qui ont été jugés attentatoires à la paix par le pouvoir.
Les affrontements entre agriculteurs ont connu une recrudescence ces dernières années, montrant davantage l’incapacité de l’administration à régler des conflits liés à l’accès aux ressources naturelles.
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