La Somalie est en pleine crise politique. Depuis plusieurs jours, le Parlement est divisé entre partisans du président de l’Assemblée et le Premier ministre. La tension a culminé avec le déploiement de la police militaire au Parlement.
Le président de l’Assemblée nationale, Mohamed Osman Jawari, fait face une fronde massive des députés. Les élus lui reprochent officiellement d’abuser de son pouvoir et de faire obstruction à une réforme constitutionnelle. Les élus ont déposé une motion de défiance contre lui. A une voix près, ils ont échoué à le destituer.
Mohamed Osman Jawari a contre-attaqué, disant qu’il préparait une motion contre le Premier ministre qu’il accuse d’être derrière ces attaques. Des membres de la police militaire ont alors été déployés dans et autour de l’Assemblée. Mohamed Osman Jawari a dénoncé une tentative de coup d’Etat.
« C’est la plus grave crise depuis l’arrivée du gouvernement, il y a un an. Elle est d’autant plus sérieuse qu’elle est militarisée et les forces armées sont divisées sur la question », explique Rashid Abdi, chercheur à l’International Crisis Group.
Les racines du conflit sont peu claires, entre rivalités politiques, claniques, voire financières.
« Derrière, on a aussi la crise du Golfe. Les Emirats et le Qatar tentent d’influencer », estime Rashid Abdi.
Le Sénat tente une médiation. ONU, Union africaine, Union européenne, Suède, Italie, Royaume-Unis et Etats-Unis ont appelé au calme. Le président Farmajoo a annulé un déplacement au Qatar et, par ailleurs, les cérémonies pour fêter l’an un du gouvernement ont été reportées.
Une nouvelle motion contre le président de l’Assemblée doit être organisée prochainement. Se disant menacés de mort, des députés ont demandé que le vote se tienne dans le bâtiment ultra protégé de la force africaine Amisom.
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