Et si le mode de scrutin était un moyen pour certains de se maintenir au pouvoir ? Seuls 9 pays africains élisent leur président en un seul tour. 34 autres possèdent des lois électorales qui consacrent le scrutin présidentiel à deux tours. Mais parmi ceux-là, certains candidats ont réussi le passage en un tour haut la main. Analyse et cartographie.
Parmi les 54 États du continent, 9 pays procèdent à une élection présidentielle en un seul tour, ce qui implique qu’il suffit d’une majorité relative pour remporter le scrutin. Si certains pays, comme la Mauritanie, le Soudan ou le Cameroun, ont opté pour le tour unique dès l’adoption de leur Constitution au moment des indépendances, d’autres ont modifié les lois fondamentales par la suite.
En effet, ce mode de scrutin moins exigeant favoriserait à priori le président sortant ou son successeur désigné. À l’approche de la présidentielle de 2011, la Constitution de la RDC a été modifiée pour introduire le scrutin à un tour. Le chef d’État congolais sortant, Joseph Kabila, a ainsi pu éviter un second tour et s’est fait réélire avec (seulement) 48,9 % des voix. Auparavant, c’est le président togolais Gnassingbé Eyadéma qui avait procédé au même type de modification en 2002. Même constat au Gabon. Omar Bongo Ondimba a promulgué la révision constitutionnelle en 2003, s’assurant une réélection en 2005 et rendant probablement plus aisée celle de son fils Ali Bongo Ondimba en 2009.
Deux tours dans la loi, un tour dans les faits
Malgré ces modifications apportées dans quelques pays, le scrutin à deux tours demeure tout de même le mode d’élection le plus répandu sur le continent. Mais sur les 34 États qui le pratiquent, seuls 12 ont procédé effectivement à un second tour lors de leur dernière présidentielle, faute de majorité absolue obtenue dès le premier tour. Antidémocratique ? Pas au Nigeria, par exemple, où le président sortant Goodluck Jonhathan a été battu en un seul tour par son opposant Muhammadu Buhari, qui a obtenu 53,96% des voix en mars 2015.
À l’inverse, des soupçons d’irrégularités entachent d’autres élections remportées en un tour. Au Zimbabwe, par exemple, où Robert Mugabe, au pouvoir depuis 1987, a été réélu en 2013 avec 61% des voix…
1 Commentaires
Anonyme
En Juillet, 2015 (21:12 PM)Participer à la Discussion