Le président réélu du Burkina Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a tenu dès l'annonce de sa victoire un discours rassembleur, lançant des appels du pied à l'opposition. Celle-ci se réserve "le droit d'utiliser les voies légales de recours pour traiter des irrégularités relevées".
Le président burkinabè réélu Roch Marc Christian Kaboré a promis, jeudi 26 novembre, une "concertation permanente" pour "construire un Burkina Faso meilleur", lors d'une intervention de quelques minutes après l'annonce de sa réélection au premier tour par la Commission électorale.
"Je mettrai tous mes efforts pour que dans la concertation permanente, dans l'échange […], nous puissions ensemble travailler à la paix et au développement de notre pays", a-t-il déclaré au siège de campagne de son parti, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), à Ouagadougou.
"Dans une élection, il y a un vainqueur et des gens qui ont perdu. Mais cela ne doit pas nous détourner du fait que nous sommes tous des Burkinabè, aspirant à construire ensemble un Burkina Faso meilleur pour l'ensemble des populations", a-t-il ajouté.
"C'est une victoire […]. Il y a la joie que nous avons au cœur, mais c'est également une responsabilité importante : celle d'être le président de tous les Burkinabè sans exception", a-t-il poursuivi, tendant ainsi la main à l'opposition qui a menacé de ne pas reconnaître les résultats après avoir dénoncé des fraudes.
"Tout ce qui concerne les questions sécuritaires, de réconciliation nationale, de développement, l'amélioration des conditions de vie des populations sont des questions pertinentes auxquelles nous allons nous atteler très rapidement", a-t-il promis.
"Je souhaite qu'ensemble nous puissions bâtir notre patrie dans la paix, la sécurité et le développement pour tous", a-t-il conclu.
L'opposition crie à la fraude, mais entend "préserver la paix"
Selon les résultats encore provisoires, Roch Marc Christian Kaboré a été réélu avec 57,87 % des suffrages devant Eddie Komboïgo (15,84 %), candidat du parti de l'ex-président Blaise Compaoré, dont le régime fait l'objet d'une nostalgie croissante. Considéré jusque-là comme le chef de l'opposition, Zéphirin Diabré n'arrive qu'en troisième position, avec (12,46 %) devant Kadré Desiré Ouédraogo, ancien Premier ministre de Blaise Compaoré.
Sans fournir de preuves, l'opposition avait affirmé à la veille du scrutin de dimanche qu'une "fraude massive" était en préparation, menaçant de ne pas reconnaître "des résultats entachés d'irrégularité".
Jeudi, elle a affirmé prendre "acte des résultats provisoires proclamés par la Ceni, se réservant "le droit d'utiliser les voies légales de recours pour traiter des irrégularités relevées", a déclaré à la presse au nom de l'opposition, Tahirou Barry, ancien ministre, arrivé 5e avec 2,19 % des suffrages.
Selon l'opposition, de "nombreux dysfonctionnements et irrégularités ont altéré la sincérité du résultat", dont "les violations du code électoral, notamment la non observation de la compilation manuelle, les fraudes massives, les modifications illégales du nombre et de la cartographie électorale, les achats de conscience".
L'opposition politique a également "réaffirmé sa volonté renouvelée de préserver la paix, la stabilité et la sécurité au Burkina Faso en plaçant l'intérêt supérieur de la Nation au dessus de toute autre considération".
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