Le 12 décembre 2024, au Centre international de conférence de Bamako s’est tenue la cérémonie de lancement des travaux d’élaboration de la politique culturelle commune des États membres de la Confédération des États du Sahel (AES). Sous la présidence de M. Mamou Daffé, ministre de l'Artisanat, de la Culture, de l'Industrie hôtelière et du Tourisme du Mali, cet événement marque un tournant majeur pour la coopération culturelle entre les pays du Mali, du Burkina Faso et du Niger. Des délégations des trois pays, ainsi que des représentants des ambassades du Burkina Faso et du Niger au Mali, ont pris part à cette initiative qui s’est déroulée à Bamako jusqu’au 14 décembre 2024.
Le Mali, le Burkina Faso et le Niger, au cœur de l’Afrique de l’Ouest, partagent une histoire marquée par des dynamiques culturelles et sociales d'une grande richesse. Les trois nations ont longtemps été des carrefours de civilisations, où se sont rencontrés et entremêlés divers traditions et héritages. L’histoire de l’Afrique de l’Ouest, à travers les empires du Ghana, du Mali et du Songhaï, témoigne de cette diversité. Ces civilisations ont favorisé des échanges commerciaux et intellectuels et ont permis une profonde circulation des idées et des pratiques culturelles. La musique, la danse, l’artisanat, la littérature et les rituels traditionnels de ces pays sont le témoignage vivant de cette interconnexion. Un socle culturel commun qui représente un lien fondamental pour les peuples de la Confédération des États du Sahel, et l'élaboration d'une politique culturelle partagée vise à renforcer ces liens à travers une coopération renforcée dans le domaine culturel.
Dans son discours d’ouverture, le ministre Mamou Daffé a rappelé l’importance de cette initiative pour la Confédération des États du Sahel. Selon lui, le projet incarne la vision commune des Chefs d’État du Mali, du Burkina Faso et du Niger, et est destiné à traduire leurs engagements collectifs en faveur de la promotion d’une identité partagée au sein de la région. Ce n’est pas seulement un acte symbolique, mais un véritable levier pour un avenir culturel commun où les échanges et la coopération ne se limitent pas à la dimension politique ou économique, mais s’étendent également à la sphère culturelle, un domaine de forte cohésion. L’objectif est de renforcer la coopération entre les trois pays en mettant l’accent sur ce qui les unit culturellement et historiquement. La coopération s’appuie sur des valeurs communes, telles que le respect des traditions, la préservation du patrimoine et l’importance de l’éducation culturelle dans le processus de développement. L’élaboration de cette politique culturelle commune permet ainsi de répondre à un besoin crucial de créer une identité régionale forte et cohérente, fondée sur des bases culturelles solides.
Le cadre stratégique élaboré lors de cette rencontre repose sur des valeurs sahéliennes et africaines, visant à positionner la culture comme un moteur de développement économique, de sécurité et de diplomatie. Parmi les axes prioritaires, on retrouve la préservation du patrimoine culturel, qui vise à protéger et promouvoir les richesses culturelles communes des trois pays, de leur histoire à leurs pratiques contemporaines, tout en mettant en valeur les particularités locales. Les industries créatives et la professionnalisation du secteur culturel, en particulier dans des domaines tels que la musique, le cinéma, le théâtre et les arts visuels, seront soutenues pour devenir des moteurs économiques créateurs d’emplois et de richesse. La mobilité culturelle est un point fondamental de cette politique, car elle vise à faciliter les échanges et les collaborations entre artistes et créateurs des trois pays, renforçant ainsi les liens culturels et favorisant l’enrichissement mutuel. Enfin, la diplomatie culturelle est mise en avant, avec l’objectif de promouvoir l’image des pays de l’AES à l’international, tout en consolidant la paix et la cohésion sociale à l’échelle régionale.
Une politique culturelle commune forte entre les trois pays est un pilier indispensable pour renforcer l’unité régionale. Non seulement elle permet de mutualiser les ressources et les savoir-faire, mais elle offre aussi la possibilité de construire une véritable identité régionale. La culture, dans ce contexte, devient un outil de renforcement de la solidarité, de la cohésion sociale et de la paix. Le ministre Daffé a souligné que le projet constitue un socle pour la création d’une identité commune. Il représente un engagement collectif des trois pays à promouvoir la diversité culturelle tout en renforçant les échanges entre les peuples. Une telle initiative favorisera l’émergence de mécanismes de coopération durable, soutenus par des partenariats avec les acteurs étatiques, privés, ainsi que les organisations de la société civile.
Les pays de l’AES, riches d’une culture diversifiée et porteuse de valeurs fortes, sont désormais appelés à s’unir autour de ces éléments communs pour construire un avenir plus solide et prospère. La culture devient ainsi une réponse aux défis économiques et sociaux de la région. Le secteur culturel est en plein essor et s’inscrit dans une dynamique de professionnalisation, avec un fort potentiel pour générer des emplois décents et soutenir le développement économique local. Cela représente, avant tout, une étape fondamentale pour le renforcement du sentiment d’appartenance à un espace commun, dans lequel les peuples du Sahel peuvent s’épanouir, ensemble.
2 Commentaires
Moi
il y a 6 jours (14:35 PM)Participer à la Discussion