A défaut de s'être entretenu avec les autorités françaises lors de son séjour à Paris cette semaine, le président rwandais a rencontré vendredi 27 février l'ancien président Nicolas Sarkozy. L'information, publiée sur le compte Twitter de la présidence rwandaise, a été confirmée samedi dans l'entourage de M. Sarkozy, qui parle d'une rencontre privée. Le président rwandais était en France pour une réunion sur Internet et le haut débit, dans le cadre de l'Union internationale des télécommunications (UIT) à l'Unesco, où il copréside la commission sur le haut débit.
Paul Kagame a rencontré Nicolas Sarkozy vendredi en fin d'après-midi. Une rencontre qui intervient alors que les relations entre Paris et Kigali se sont de nouveau tendues après que le président rwandais a accusé la France, juste avant la 20e commémoration du génocide en avril, de participation directe dans les massacres de 1994, ce qui avait poussé la délégation française à annuler sa venue à l'événement au Rwanda.
Depuis, il n'y a eu qu'une seule rencontre entre le président Kagame et un officiel français de haut niveau, à savoir Laurent Fabius. C'était à Libreville en mai dernier. Le chef de la diplomatie française avait demandé des explications sur les déclarations du président rwandais. Paul Kagame avait alors promis d'envoyer une lettre au président François Hollande. Côté français, on assure ne rien avoir reçu depuis lors.
Sarkozy et Kagame, une relation de confiance
Rien n'a filtré de la rencontre entre MM. Sarkozy et Kagame. Selon le service presse du président de l'UMP, elle a eu lieu à l'initiative du chef de l'Etat rwandais. Le tête-à-tête a eu lieu à l'hôtel parisien de Paul Kagame, précise-t-on. Dans l'entourage de Nicolas Sarkozy, on s'en tient à souligner que lorsqu'il était à l'Elysée, Nicolas Sarkozy avait construit des relations de confiance avec le président du Rwanda.
En 2010, M. Sarkozy avait été le premier et seul chef d'Etat français à se rendre au Rwanda depuis le génocide. Sur place, il avait reconnu « des erreurs d'appréciation ». Même s'il n'avait pas présenté les excuses attendues, cette visite avait marqué un réchauffement dans les relations diplomatiques entre Paris et Kigali. Lors de la visite de Paul Kagame à Paris cette semaine, les autorités rwandaises ont insisté sur le fait qu'il s'agissait d'une rencontre de l'Unesco. Paris avait souligné qu'aucune entrevue avec des officiels français n'était prévue pendant le séjour du chef d'Etat rwandais. François Hollande et Laurent Fabius étaient d'ailleurs tous les deux à l'étranger cette semaine.
Cette rencontre avec Nicolas Sarkozy serait-elle un signal du président rwandais adressé à Paris ? Faux, rétorque un officiel rwandais qui, toutefois, estime qu'il y a « des chances non négligeables que Sarkozy revienne aux affaires en 2017, ce qui aurait un impact positif » pour les relations entre les deux pays. « Quant à la brouille, je pense qu'elle est plutôt derrière nous », assure cet officiel. Samedi matin, dans un entretien accordé à France 24, le président rwandais avait d'ailleurs assuré qu'il n'avait pas de problème particulier avec la France et qu'il serait heureux de s'y rendre à n'importe quel moment.
Nicolas Sarkozy et sa « diplomatie parallèle »
Côté français, cette actualité est en tout cas une nouvelle manifestation des relations au sommet que Nicolas Sarkozy essaie d'entretenir depuis sa défaite en 2012. A l'Elysée, on banalise néanmoins : « Ce n'est pas la première fois qu'il voit des chefs d'Etat », note-t-on. Et si Nicolas Sarkozy rencontre à son hôtel le président rwandais, « c'est son problème », balaie encore l'entourage de François Hollande. L'Elysée choisit officiellement d'ignorer ce qu'on a appelé « la diplomatie parallèle » de Nicolas Sarkozy au lendemain de sa défaite.
Dès l'été 2012, l'ex-président battu aux élections s'était fendu d'un communiqué critiquant la passivité de François Hollande face à la guerre civile en Syrie. Il n'a depuis lors cessé d'entretenir son réseau avec les grands de ce monde restés au sommet du pouvoir. Il avait ainsi rencontré Vladimir Poutine trois jours avant la visite du président russe à Paris. Mais Nicolas Sarkozy s'est en revanche cassé les dents récemment en Allemagne : Angela Merkel a refusé de le recevoir à la chancellerie pour éviter toute mauvaise manière vis-à-vis de François Hollande. C'est donc au siège de la CDU, le parti de Mme Merkel, que fut reçu le président de l'UMP.
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En Mars, 2015 (18:07 PM)soyons fier ososns a present prendre notre propre destinè en main
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