Le 31 décembre 2024, à l'aube de la nouvelle année, le président de la Transition du Mali, le Général Assimi Goïta, s’est adressé à la nation dans un discours poignant. Après une année 2024 pleine de défis, marquée par des crises mondiales et des tensions internes, il a voulu dresser un bilan détaillé et exposer les perspectives pour l’avenir du pays. En débutant son allocution, il a exprimé sa gratitude envers Allah, saluant le courage et la détermination du peuple malien face à l’adversité. 2024 avait été une année de résilience, mais aussi de progrès significatifs en matière de souveraineté, de sécurité et d’économie.
L’année 2024 avait été placée sous le signe de l’incertitude. La crise sécuritaire, qui secoue le pays depuis plusieurs années, n’avait pas disparu, mais la volonté politique et les efforts déployés par les autorités maliennes étaient évidents. Les Forces armées maliennes les « Fama », avaient intensifié leurs opérations sur tout le territoire, particulièrement dans le nord, où des actions décisives avaient permis de démanteler des cellules terroristes. Dans la région de Kidal, des opérations spéciales avaient permis de neutraliser certains des chefs les plus redoutés de groupes extrémistes. Les victoires étaient rendues possibles grâce à la coopération renforcée entre les forces maliennes et leurs partenaires régionaux et internationaux. Mais malgré les succès, le président a insisté sur la nécessité de renforcer les capacités d'anticipation, de redéployer les forces et de restaurer les services sociaux dans les zones reconquises, un chantier qui allait s'intensifier en 2025.
Le président a également évoqué les réformes institutionnelles mises en œuvre dans le pays pour renforcer la gouvernance et la souveraineté nationale. Parmi les réalisations majeures de l'année, il a cité la lutte contre la corruption et la gestion transparente des ressources publiques. Des rapports clés du Bureau du Vérificateur général et de l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite ont servi de base à l’instauration de mesures visant à assainir la gestion des finances publiques. En juillet, une session spéciale de la Cour d’assises avait permis de juger plusieurs grandes affaires d’enrichissement illicite, marquant un tournant décisif dans la lutte contre la corruption.
Sur le plan économique, l’année 2024 a été marquée par des avancées notables pour assurer la souveraineté économique du Mali. Dans un contexte de crise économique mondiale, l’État a réussi à stabiliser ses finances et à redynamiser les secteurs clés de l’économie. Le gouvernement a notamment pris le contrôle de parts stratégiques dans des entreprises comme la Banque Nationale de Développement Agricole (BNDA) et Moov Malitel, consolidant ainsi sa présence dans les secteurs des télécommunications et des services bancaires. Une enveloppe de 346 milliards de FCFA a été allouée pour soutenir le secteur privé et aider à réduire la dette intérieure et renforcer la résilience économique du pays.
Le secteur minier, un pilier essentiel de la croissance future, a connu une révolution avec l’ouverture de la mine de lithium de Goulamina, l’une des plus grandes au monde. Le projet génère des recettes annuelles de plus de 1 000 milliards de FCFA, et constitue également un levier majeur pour le financement du développement national. De plus, le Mali a révisé ses conventions minières selon le Code minier 2023, assurant ainsi une meilleure contribution des ressources naturelles au développement du pays.
Cependant, la crise énergétique persistante demeure un défi majeur. Malgré des progrès, comme le lancement de plusieurs projets de centrales solaires à Sanankoroba, Safo et Tiakadougou, la demande en électricité reste largement supérieure à l’offre. Le président a souligné que ces initiatives, bien qu’encourageantes, nécessitent encore des efforts accrus pour garantir une couverture énergétique suffisante à travers tout le pays.
La culture, pilier de l’identité malienne, a également été au cœur des préoccupations de l’année écoulée. Le président a annoncé que 2025 serait l’année de la culture, une initiative visant à revitaliser les valeurs traditionnelles et à promouvoir le patrimoine artistique du Mali. Le Programme national d’éducation aux valeurs, lancé en avril 2024, avait pour objectif de renforcer la cohésion sociale et d’inculquer les principes de patriotisme et d’unité à la jeunesse malienne. L’initiative vient compléter d’autres efforts de renforcement de l’identité culturelle, contribuant ainsi à la construction d’une nation plus unie et fière de son histoire.
Sur le plan diplomatique, le Mali a continué de renforcer ses liens avec ses voisins et partenaires régionaux. La création de la Confédération des États du Sahel, avec le Burkina Faso et le Niger, a marqué un tournant géopolitique majeur. Cette initiative a renforcé la coopération en matière de sécurité, d’économie et de développement, visant à relever les défis communs de la région. Le président a exprimé sa conviction que cette intégration régionale serait essentielle pour garantir la stabilité et la prospérité du Sahel.
Dans ses derniers mots, le président a appelé à l’unité nationale, soulignant que la transition nécessitait l’engagement de tous les Maliens pour réussir les réformes entreprises. "C’est ensemble que nous relèverons les défis de demain", a-t-il affirmé, réitérant son engagement à poursuivre la lutte pour la souveraineté et l’indépendance du pays. Selon lui, les efforts collectifs du peuple malien seraient la clé d’un avenir de stabilité, de prospérité et de souveraineté pour le pays.
Ainsi, tandis que 2025 se profile, le président du Mali a réaffirmé sa confiance dans l’avenir, mettant en avant les progrès réalisés et les défis à venir. La transition malienne semblait s’engager dans une nouvelle phase, avec des perspectives de renouveau économique, culturel et politique, et l’espoir que les Maliens continuent de faire front ensemble pour construire un avenir meilleur.
2 Commentaires
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il y a 2 jours (19:34 PM)Alors en 2024 face à une guérilla, il est impossible de ne pas pouvoir organiser d'élections. Quand vont ils comprendre que ce coup d'état est simplement une arnaque de plus.
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