En RDC, les Nations unies s'inquiètent de la disparition depuis plus d'un an d'une soixantaine de mineurs, essentiellement des filles, kidnappées et réduites en esclavage sexuel ou domestique au Kasaï. Malgré des missions sur le terrain et des informations livrées aux autorités locales sur les lieux où ces femmes et enfants pourraient être détenus, ils n'ont toujours pas été libérés.
L'affaire remonte à avril 2017. A l'époque, des témoins alertent la mission de l'ONU au Congo sur des enlèvements de civils par les milices Bana Mura. Dans leur contre-offensive contre les miliciens Kamuina Nsapu, les Bana Mura attaquent toute une série de villages en territoire de Kamonia au Kasaï. Ils auraient alors enlevé une soixantaine de mineurs lubaphones soit 49 filles, 15 garçons et 2 femmes adultes selon des sources onusiennes. Près d'une centaine, femmes et enfants confondus, selon la société civile.
Fin décembre 2017, la mission de l'ONU au Congo envoie un courrier à la représentante spéciale de Joseph Kabila chargée de la lutte contre les violences sexuelles pour vérifier ces informations. Elle saisit le chef d'état-major général de l'armée.
Début 2018, les trois experts internationaux chargés par l'ONU d'enquêter sur les violences qui déchirent les Kasaï depuis plus d'un an récoltent eux aussi des témoignages qui font état de l'enlèvement de très jeunes femmes et d'enfants. Quelques-unes ont réussi à s'enfuir et racontent avoir été détenues dans des fermes, victimes d'esclavage sexuel ou de travail forcé.
En janvier et en juin, les Nations unies fournissent aux autorités congolaises une liste des lieux où ces mineurs pourraient être détenus, mais aucune libération n'a lieu. Y aurait-il un manque de volonté politique ? L'ONU, les organisations des droits de l'homme et un groupe de chercheurs disent tous avoir documenté des liens entre ces milices Bana Mura et des officiers FARDC ou des autorités locales.
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Anonyme
En Juillet, 2018 (09:50 AM)Participer à la Discussion