L'Union européenne a décidé lundi 29 mai d'infliger des sanctions individuelles à neuf responsables de l'appareil sécuritaire de République démocratique du Congo, dont trois ministres ou anciens ministres du régime Kabila, pour de "graves violations des droits de l'Homme".
Neuf hauts responsables congolais sont désormais interdits de voyage dans l’Union européenne, et leurs avoirs y ont été gelés. Ces sanctions ont été prises lundi 29 mai par le Conseil Européen « en réponse aux entraves au processus électoral et aux violations des droits de l’homme qui y étaient liées ». C’est l’appareil sécuritaire congolais qui est visé à travers cette décision.
Parmi les responsables sanctionnés figurent le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, actuellement en Chine, Kalev Mutondo, directeur de l’Agence nationale du renseignement (ANR), Ramazani Shadari, vice-Premier ministre et ministre de l’intérieur et de la sécurité, Jean-Claude Kazembe Musonda, ancien gouverneur du Haut-Katanga, Alex Kande Mupompa, Gouverneur du Kasaï central, Évariste Boshab, ancien vice-Premier ministre et ministre de l’intérieur et de la sécurité, Gédéon Kyungu Mutanga ancien chef de milices et deux commandants de brigades, Muhindo Akili Mundos, commandant de la 31e brigade des FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo), et Éric Ruhorimbere, général de brigade.
L’UE cherche à déstabiliser la RDC, comme la Libye ou l’Irak
Ces noms viennent grossir la liste de sept personnes déjà soumises aux même sanctions depuis décembre 2016 parmi lesquelles on trouvait Célestin Kanyama, commissaire de la police nationale congolaise ou encore le commandant de la garde républicaine, Ilunga Kampete. Suite à cette première liste, le gouvernement congolais avait qualifié « d’illégales» les sanctions. Aujourd’hui, s’il n’a pas encore réagi officiellement, un responsable proche des autorités accuse l’UE de chercher à « déstabiliser la RDC, comme la Libye ou l’Irak », rapporte l’AFP.
Les sanctions interviennent au moment où l’UE reste « gravement préoccupée par la détérioration de la situation en RDC » et que la « crise dans le Kasaï a atteint une ampleur exceptionnelle sur le plan à la fois sécuritaire, humanitaire et des droits de l’Homme », selon le communiqué publié à Bruxelles.
Depuis septembre 2016, la région du Kasaï (centre du pays) est secouée par la rébellion de Kamwina Nsapu, chef traditionnel tué en août lors d’une opération militaire après s’être révolté contre les autorités de Kinshasa. Selon l’ONU, ces violences ont fait plus de 400 morts et causé le déplacement de 1,27 million de personnes.
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