Les évêques catholiques ont invité lundi à Kinshasa les nouveaux dirigeants de la République démocratique du Congo (RDC) à "rompre radicalement avec les antivaleurs" des régimes précédents en assurant une bonne gouvernance et un Etat de droit. "Nous invitons les nouveaux gouvernants à rompre radicalement avec les antivaleurs des anciens régimes et à donner des assurances concrètes d'une meilleure gouvernance", a déclaré le porte parole de la conférence épiscopale de la RDC (Cenco), l'abbé Donatien Nshole, au cours d'une conférence de presse.
En faisant cette recommandation aux nouveaux dirigeants, "les évêques leur donnent la chance de réussir, les évêques ne sont pas là pour leur échec (...) Le pays a besoin d'un nouveau leadership où l'homme Congolais sera au centre" des préoccupations des autorités, a ajouté l'abbé Nshole. Les évêques appellent entre autres à l'établissement d'un État de droit, à la sécurisation des frontières et la pacification des zones en proie à l'insécurité et à la présence des groupes armés, à la bonne gouvernance et à la lutte contre la corruption.
Relation tendue depuis 2011
En RDC, les relations entre l'Église catholique et le régime de l'ancien président Joseph Kabila s'étaient tendues depuis 2011. Les évêques contestaient la crédibilité de l'élection présidentielle donnant M. Kabila vainqueur cette année-là. M. Kabila a dirigé la RDC de 2001 à 2018. Son successeur, l'ancien opposant Félix Tshisekedi a été investi le 24 janvier après la présidentielle du 30 décembre 2018. Après la publication par la Commission électorale des résultats provisoires de ce scrutin, la Cenco avait estimé que ces résultats ne correspondaient pas aux données collectées par ses 40.000 observateurs.
Priorité à l'Etat de droit
Un autre opposant, Martin Fayulu qui revendique la victoire avec 60% des voix conteste la victoire de M. Tshisekedi et réclame "la vérité des urnes" en invoquant les données de l'observation électorale de l'Église catholique. Le président Tshisekedi a fait de l'instauration d'un État de droit l'une de ses priorités du quinquennat.
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