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Afrique

RDC : devant le Congrès, Joseph Kabila reste vague sur son avenir politique

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Joseph Kabila, président de la RDC, le 25 septembre 2014 à New-York.

Dans son discours annuel sur l'état de la nation, Joseph Kabila, président de la RDC, a promis ce mardi que la Constitution du pays serait respectée dans toutes ses dispositions. Ses détracteurs, eux, le soupçonnent de vouloir négocier un troisième mandat...

« À tous ceux qui semblent se préoccuper à longueur de journée de mon avenir politique, je tiens à dire, tout en les remerciant, que la RDC est une démocratie constitutionnelle : toutes les questions pertinentes relatives au sort des institutions et de leurs animateurs sont réglées de manière satisfaisante par la Constitution », a martelé, le mardi 15 novembre, le président Joseph Kabila devant les deux chambres du Parlement congolais réunies en Congrès.

En l’état actuel de la Constitution du pays, Joseph Kabila dont le second et dernier quinquennat arrive à terme le 19 décembre, ne peut plus briguer de nouveau mandat.

Mais l’accord politique conclu le 18 octobre avec une frange de l’opposition congolaise l’autorise à conduire la période transitoire jusqu’à l’organisation de la présidentielle, reportée à avril 2018. Cette clause de l’accord s’appuie sur une disposition constitutionnelle, diversement interprétée, qui voudrait que le Président actuel reste en fonction jusqu’à l’installation effective du nouveau Président élu.

« La Constitution sera respectée »

Problème : le Rassemblement, principale plateforme de l’opposition congolaise, ne l’entend pas de cette oreille. Rangé derrière Étienne Tshisekedi et Moïse Katumbi, ce regroupement politique n’a toujours pas signé l’accord politique du 18 octobre, et soupçonne Joseph Kabila de concocter une modification ou un changement de la Constitution pendant la transition, afin de pouvoir se représenter à un troisième mandat.

N’ayant jamais été violée, la Constitution sera toujours respectée.

« Pourquoi il [Kabila] ne dit pas clairement qu’il ne sera pas candidat à sa propre succession ? » lance un membre du Rassemblement qui craint que le Président sortant n’initie un référendum après le « glissement » du calendrier électoral.

« N’ayant jamais été violée, la Constitution sera toujours respectée et ce, dans toutes ses dispositions », a rétorqué Joseph Kabila dans son discours sur l’état de la nation.

Pour le chef de l’État congolais, « la préoccupation majeure, la seule qui soit légitime, devait donc être et demeure plutôt celle de savoir quel avenir nous voulons offrir au Congo et aux Congolais ».

La RDC vue par Kabila

Dressant un « tableau sombre » de la RDC à son arrivée au pouvoir il y a 15 ans, Joseph Kabila a rappelé qu’il avait trouvé un pays « en lambeau », « divisé en quatre morceaux ». Dans toute la partie orientale, « des groupes armés faisaient la loi sur presque la moitié du territoire nationale, se substituant aux pouvoirs publics devenus l’ombre d’eux-mêmes », a-t-il déclaré.

« Au plan politique, le processus de démocratisation était en panne, les partis politiques et les associations de la société civile assujetties à des sévères restrictions de fonctionnement, le dialogue politique bloqué. Il n’y avait aucun schéma électoral en perspective », a-t-il poursuivi avant de relever entre autres que tous les indicateurs macro-économiques étaient au rouge et que l’inflation avait même atteint en 2000 le niveau de 511 %.

Depuis, à encore le président Kabila, plusieurs progrès ont été enregistré sur tous les plans. En conséquence, « le pays a renoué avec la croissance économique qui, avant la présente crise économique internationale (…), avait frôlé les deux chiffres », a-t-il souligné, saluant au passage le « travail remarquable » du Premier ministre sortant, Matata Ponyo. Son successeur sera désigné « incessamment », a glissé le chef de l’État. Cette nomination du nouveau chef du gouvernement devait intervenir 21 jours après la signature de l’accord du 18 octobre.

Un discours d’au revoir ?

« Le président Kabila a plus parlé du passé que de l’avenir : il est revenu longuement sur le bilan de ses 15 années au pouvoir. C’est un signal pour dire qu’il se met à la porte de sortie », a commenté Patrick Muyaya, député du Parti lumumbiste unifié (Palu), allié de la coalition au pouvoir.

Pour cet élu de Kinshasa, « pour la première fois, Joseph Kabila a posé la question sur son avenir et y a répondu : en soulignant que son avenir est réglé par la Constitution, le président veut tout simplement dire qu’il sera sénateur à vie à l’issue de la période transitoire qui va conduire le pays vers des élections » en 2018.



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