Au moins 40 personnes ont été tuées et 147 autres blessées par un usage excessif et disproportionné de la force par les forces de défense et de sécurité entre le 15 et le 31 décembre 2016 à Kinshasa, Lubumbashi, Boma et Matadi, relève le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) dans un rapport publié conjointement avec la Mission des Nations unies pour la stabilisation au Congo (MONUSCO).
Ce rapport consacré aux violations des droits de l’homme dans le cadre des événements du 19 décembre 2016, date de la fin du deuxième et dernier mandat constitutionnel du président Joseph Kabila, renseigne que sur ces 40 personnes, 28 ont été tuées par des militaires des Forces armées de la RDC (FARDC), 6 par des agents de la Police nationale congolaise (PNC)et les 6 autres lors des opérations conjointes FARDC-PNC.
Toutes ces personnes, sauf deux, ont été tuées par balle, précise le rapport.
Le document note, par ailleurs, que certains manifestants ont commis des actes de violence dont le meurtre d’au moins un agent de la PNC le 20 décembre 2016.
Selon le même rapport, « la plupart des victimes étaient des civils non armés, blessés par balle au niveau des parties supérieures du corps, ce qui suggère un usage excessif et disproportionné de la force par les forces de sécurité lors d’opérations visant à contenir les manifestations ».
L’ONU s’inquiète également que les militaires soient associés aux opérations de gestion des foules qui sont normalement du ressort de la PNC alors « qu’ils ne sont ni convenablement équipés ni suffisamment formés pour ce genre d’opérations ».
Le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein demande, dans ce même rapport, au gouvernement congolais de veiller à ce que les responsables de ces violations des droits de l’homme rendent compte et soient traduits en justice.
Il demande également au même gouvernement d’adopter d’urgence la loi sur la liberté de manifestation pacifique ainsi que celle sur les défenseurs des droits de l’homme.
« Ceci est crucial pour les mois à venir durant lesquels la RD Congo se dirige vers la mise en œuvre de l’accord politique du 31 décembre 2016 » avec en ligne de mire l’organisation des élections présidentielle et législatives nationales et provinciales, estime le haut-commissaire des Nations unies.
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