Jusque tard dans la nuit de jeudi à vendredi, les délégués du camp des signataires de l'accord du 18 octobre et ceux du Rassemblement procédaient aux derniers réglages du compromis politique trouvé entre le président Joseph Kabila et l'opposant Étienne Tshisekedi. Sauf coup de théâtre, la signature de l'accord doit avoir lieu ce vendredi.
Tout s’est accéléré dans la soirée. Alors que le gouvernement du nouveau Premier ministre Samy Badibanga était en train d’être investi à l’Assemblée nationale, le camp du président congolais, Joseph Kabila, a lâché du leste au Centre inter-diocésain de Kinshasa où ont repris depuis le 21 décembre des pourparlers directs pour une sortie de crise en RDC.
Dans la matinée pourtant, rien n’indiquait qu’un accord pourrait intervenir entre les deux camps, celui des signataires de l’accord du 18 octobre (Majorité présidentielle et une frange de l’opposition congolaise) et le Rassemblement, le principal regroupement de l’opposition constitué autour d’Étienne Tshisekedi et Moïse Katumbi.
« On a évité le pire »
« Le camp Kabila refuse même d’admettre que l’après 19 décembre [date de la fin officielle du second mandat du chef de l’État congolais, ndrl] ouvrait la voie à une période intérimaire ou une transition. Ils préfèrent parler de la continuité de l’exercice du pouvoir », s’agaçait un expert du Rassemblement. Mais pas pour longtemps car les lignes ont finalement vite bougé.
« On a évité le pire », a confié à Jeune Afrique une source proche du dossier à l’issue d’une longue journée de tractations. « Ce fut intense, voire violent, entre les différents protagonistes. Mais au final, aux premières heures de ce vendredi [23 décembre], la fumée blanche est apparue. Malgré les difficultés, les bases d’une garantie d’alternance dans quelques mois sont enfin là », a-t-elle ajouté.
Clauses du futur accord
Contrairement aux conclusions de l’accord du 18 octobre avec une partie de l’opposition conduite par Vital Kamerhe, Joseph Kabila a accepté qu’il soit clairement stipulé dans le nouvel accord qu’il ne briguera pas un troisième mandat, selon certaines indiscrétions. Le président congolais s’est également engagé à ne pas initier un quelconque changement de la Constitution dans ce sens durant la période qui s’ouvre après le 19 décembre.
D’après nos informations, le Rassemblement obtient la création du Conseil national de transition que la plateforme a toujours réclamée. « Les discussions buttent encore sur l’appellation de cet organe, mais son existence et ses missions de suivi de l’application de l’accord que nous allons signer aujourd’hui [23 décembre] sont actées », a confirmé un expert du Rassemblement qui prend part aux négociations.
Cette future institution d’accompagnement de la démocratie – d’aucuns souhaitent qu’elle soit dénommée Conseil de surveillance et de suivi de l’accord – sera présidée par un leader du Rassemblement, probablement par le président de son conseil des sages… Étienne Tshisekedi, 84 ans.
Selon l’accord trouvé, le poste de Premier ministre reviendrait également au Rassemblement. Et la moitié des ministres du gouvernement proviendrait de cette plateforme.
Présidentielle en 2017, exit Badibanga ?
Qu’adviendrait-il de Samy Badibanga, le chef du gouvernement nouvellement investi ? « Dès le moment où tout le monde s’est accordé à dire que son gouvernement sera éphémère, je crains qu’il ne soit pas maintenu après la signature du nouvel accord », glisse une source au sein du Rassemblement.
En revanche, le président Joseph Kabila reste en place jusqu’à l’élection de son successeur. Le prochain gouvernement aura une année à partir de la signature de l’accord pour organiser la présidentielle, soit d’ici fin 2017.
Le cas Katumbi
Une commission de magistrats devra se pencher sur les cas des prisonniers et exilés politiques emblématiques. Le but est d’obtenir une « décrispation totale » du climat politique durant la période de transition.
Condamné à trois ans de prison dans une affaire de spoliation d’immeuble – un « procès politique » dénoncé par son entourage et par lui-même – et inculpé d’atteinte à la sûreté de l’État, l’opposant Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle, pourrait bientôt voir toutes ces charges abandonnées.
Six autres cas de prisonniers et exilés (Moïse Moni Della, Eugene Diomi Ndongala, Floribert Anzuluni, Jean-Claude Muyambo, Antipas Mbusa Nyamwisi, Roger Lumbala) devaient également être examinés en priorité.
Pour l’instant, seul le Front pour le respect de la Constitution, plateforme créée autour du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, a émis des réserves sur ce compromis politique. Mais des tractations se poursuivent pour amener Ève Bazaiba, son chef, à signer l’accord.
3 Commentaires
Anonyme
En Décembre, 2016 (22:33 PM)Brux
En Décembre, 2016 (22:46 PM)>>>>> CES gens ne cessent de tirer l`afrique vers le bas >>>>
>>>>>>>>>>>>>>>>>Le proposition de la CDEAO pour ces genre de cas Jammeh / Kabilah et autres presidents ayant fait plus de 15 ans au pouvoire, ne doit etre que millitaire avec plus de 500000 homme de la CDEAO a la porte de la frontiere >>>>>>
Une bonne leçon Americaine //
>>>>On ne negocie pas avec un terroriste >>>>>>>>>>>
>>>>>>>Et ces presidents PUTSHISTE, OU MOURANT AU POUVOIRE SONT NOS TERRORISTE A DEBOULONER DE LA MANIERE LA PLUS RADICAL QUE POSSIBLE //
ET S`IL VOUS PLAIT PLUS DE CPI // ON A REUBEUSS;;; MAIL TWO (Gambie Pillsmor (SUD afrique ) Reubeuss Senegal et autres
Anonyme
En Décembre, 2016 (16:12 PM)Participer à la Discussion