Dans un rapport rendu public ce mercredi, Amnesty International dénonce les massacres perpétrés par les milices pro-Ouattara et pro-Gbagbo depuis le déclenchement de la crise post-électorale fin 2010.
Plus de six semaines après l'arrestation de Laurent Gbagbo, le 11 avril, les violences continuent d'endeuiller l'ouest du pays et la capitale économique Abidjan, selon un rapport d'Amnesty International rendu public ce mercredi.
L'ONG somme le président Ouattara, investi le 21 mai, de stopper les exactions commises contre les partisans "avérés ou supposés" de Laurent Gbagbo. "Alassane Ouattara s'est engagé à mettre fin à l'impunité, affirme Gaëtan Mootoo, chercheur d'Amnesty International spécialiste de l'Afrique de l'Ouest. Afin d'éviter de nouvelles attaques et violences punitives, il doit tenir cet engagement."
Une délégation de l'organisation humanitaire a séjourné durant deux mois dans l'ouest de la Côte d'Ivoire pour interroger les victimes et témoins de "massacres, viols, et chasses à l'homme" commis dans cette région depuis le début du conflit. Les témoignages font état de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité perpétrés par les forces armées des deux camps.
Les exactions contre les militants pro-Gbagbo se poursuivent
Selon le rapport, des homicides ciblés et systématiques ont été commis par les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) fidèles à Alassane Ouattara contre des groupes ethniques considérés comme acquises à Laurent Gbagbo.
Des centaines d'hommes auraient ainsi été tués le 29 mars à Duékoué (à 500 kilomètres à l'ouest d'Abidjan) et dans les villages voisins sur des critères politiques et ethniques. Amnesty International rapporte des exactions similaires au cours des premières semaines de mai.
Les deux camps responsables de crimes de guerre
L'ONG dénonce aussi les violences perpétrées depuis décembre 2010 par les soldats des Forces de défense et de sécurité (FDS) du président sortant, Laurent Gbagbo. L'organisation apporte les preuves de meurtres massifs, d'actes de tortures et de viols.
Les témoignages recueillis par Amnesty International décrivent le bombardement, fin février, du quartier populaire d'Abobo, à Abidjan, tombé aux mains des pro-Ouattara. D'autres témoins font état de personnes brûlées vives par les partisans de Laurent Gbagbo.
La passivité des Casques bleus
Depuis le début du conflit post-électoral, près de 3000 personnes ont été tuées et un million déplacées, selon les autorités ivoiriennes. Le rapport d'Amnesty critique la passivité des quelque 10 000 soldats de la Mission des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI).
L'ONG dénonce notamment l'inaction des Casques bleus "basés à seulement un kilomètre du principal lieu des tueries commises à Duékoué". Des victimes ont ainsi expliqué qu'elles avaient sollicité à plusieurs reprises, mais en vain, l'aide de l'ONUCI.
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En Mai, 2011 (15:20 PM)Undefined
En Mai, 2011 (15:36 PM)Participer à la Discussion