Le Djiboutien Mahmoud Ali Youssouf, candidat pour le poste de président de la Commission de l'Union africaine (UA), a déclaré mercredi qu'il y a un "problème de gouvernance" dans certains pays africains, évoquant notamment ceux qui ont été secoués ces dernières années par des coups d'Etat.
"Le continent connaît beaucoup de difficultés en ce moment avec des changements anticonstitutionnels, des crises politiques (...) dans certains pays, des conflits ouverts comme au Soudan, des tensions entre un certain nombre d'États", a affirmé Mahmoud Ali Youssouf lors d'un entretien accordé à l'AFP dans la capitale éthiopienne Addis Abeba, où siège l'UA.
Ces dernières années, plusieurs pays du continent, comme le Mali, le Burkina Faso ou le Niger, ont été touchés par des coups d'Etat militaires. Le Soudan est depuis près de 20 mois en proie à une guerre dévastatrice entre deux généraux rivaux.
"Je crois qu'il y a un problème de gouvernance dans ces pays-là", a déclaré l'actuel ministre des Affaires étrangères de Djibouti, petit Etat de la Corne de l'Afrique.
Pour permettre le développement économique, et notamment pour la mise en place d'une zone de libre-échange à l'échelle continentale, la nouvelle Commission devra "commencer par la paix et la sécurité", a-t-il défendu, avec la lutte contre les mouvements djihadistes au Sahel et dans la Corne de l'Afrique.
Le ministre des Affaires étrangères de Djibouti, en poste depuis 2005, est également revenu sur le retour au pouvoir de Donald Trump, affirmant que "l'Afrique jugera sur la politique qui sera avancée par la nouvelle administration, sans avoir de préjugés".
Lors de son premier mandat, Donald Trump avait évoqué le système de soins de la "Nambie", au lieu de prononcer "Namibie", lors d'un discours aux Nations unies.
Des mois plus tard, il avait qualifié Haïti et des pays africains de "pays de merde" lors d'une réunion à huis clos à la Maison Blanche, provoquant un tollé mondial.
"Je suis optimiste parce que l'Afrique est en train de prendre sa place sur la scène internationale", a également souligné Mahmoud Ali Youssouf, évoquant la présence de l'UA au sein du G20 et la volonté de créer deux sièges permanents au Conseil de sécurité de l'ONU pour des pays africains.
Pour succéder au Tchadien Moussa Faki Mahamat au poste de président de la Commission, qui est réservé à un représentant de l'Afrique de l'est, Mahmoud Ali Youssouf sera opposé au vétéran de l'opposition kényane Raila Odinga et au Malgache Richard Randriamandrato.
L'élection du président de l'institution continentale, qui aura lieu en février lors du prochain sommet de l'UA, se fait par vote secret à la majorité des deux tiers des Etats membres ayant le droit de vote. Le mandat est de quatre ans, renouvelable une fois.
2 Commentaires
Pape
il y a 2 semaines (16:33 PM)Reply_author
il y a 1 semaine (17:51 PM)Participer à la Discussion