L'ancien président tunisien Zine el Abidine Ben Ali est décédé. Il était né le 3 septembre 1936. Il a réussi à rester au pouvoir pendant vingt-trois ans et a apporté la stabilité mais peu de liberté au pays. En fin de compte, il a agi trop lentement pour endiguer la vague de mécontentement populaire.
Le deuxième président tunisien, Zine el Abidine Ben Ali, a été contraint de fuir le pays lors du soulèvement populaire du début 2011 qui a déclenché le printemps arabe.
Vingt-trois ans plus tôt, il avait évincé son prédécesseur, Habib Bourguiba.
Lorsqu'il est arrivé au pouvoir, Ben Ali a promis des réformes, la démocratie, les droits des femmes et l'éducation. Mais l'effusion de sang dans l'Algérie voisine lui a fait craindre les islamistes et s'il a empêché la contagion du carnage algérien de se propager de l'autre côté de la frontière, il n'a pas réussi à créer une société plus ouverte.
Il a bien apporté la croissance économique à la Tunisie, mais personne ne s'est vraiment laissé berner par ses trois victoires électorales consécutives à "99,9%".
Dans un câble diplomatique publié par Wikileaks, un ancien ambassadeur des États-Unis a décrit comment la famille Ben Ali était largement considérée comme une "quasi-mafia" et a parlé d'un "lien de corruption" qui a saigné le pays à blanc.
Après des années de répression, le tournant a été la mort de Mohamed Bouazizi - un jeune homme qui ne pouvait pas être plus éloigné de la vie des Ben Ali. Bouazizi vendait des fruits et légumes sans permis parce qu'il n'arrivait pas à trouver un emploi formel. En décembre 2010, Bouazizi s'est immolé par le feu, déclenchant des manifestations de rue qui ont finalement conduit à la chute de Ben Ali, qui a surpris presque tout le monde lorsqu'il a pris un avion à destination de l'Arabie Saoudite.
En juin 2011, un tribunal tunisien a condamné par contumace l'ancien président à trente-cinq ans de prison pour détournement de fonds publics.
Son contrôle strict de la société, étayé par un vaste réseau d'espions, d'informateurs et de policiers secrets, a maintenu Ben Ali au pouvoir, mais la colère contre ce contrôle obsessionnel a fini par causer sa perte.
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