Ils seront bien cinq à concourir pour devenir le prochain président. Le Conseil constitutionnel a validé aujourd’hui la liste des candidats à l’élection présidentielle du 12 décembre prochain.
Leurs dossiers avaient été validés par l’Autorité d’organisation des élections, une instance créée à l’issue du processus de dialogue de l’été. Ils devaient encore l’être par le Conseil constitutionnel, qui avait également la possibilité de repêcher les candidats qui avaient déposé un recours. Mais rien ne change : les neuf recours ont été rejetés.
Une conférence de presse prévue dès ce dimanche
Cinq hommes pourront donc entamer la campagne électorale officielle le 17 novembre prochain : Abdelaziz Belaid, ancien député, Ali Benflis, ancien chef de gouvernement, Abdelkader Bengrina, ancien ministre du Tourisme, Azzedine Mihoubi, ancien ministre de la Culture et Abdelmadjid Tebboune, ancien Premier ministre. Ali Benflis a d’ores et déjà annoncé une conférence de presse dès le 10 novembre pour présenter son programme.
L’autorité d’organisation des élections a quant à elle présenté un système informatique de surveillance du scrutin qui devrait, selon elle, empêcher toute fraude.
Sofiane Djilali : « La situation est dans l'impasse »
Mais les Algériens manifestent encore nombreux chaque semaine, pour dénoncer un vote conçu pour « reproduire le système », tandis que la société civile et les partis qui ont participé aux différentes réunions de dialogue de cet été estiment que les conditions de transparence ne sont pas réunies. Dans quelles conditions vont donc se tenir la campagne et le scrutin?
Soufiane Djilali, premier responsable du parti Jil Jadid, était favorable à la tenue d’une élection comme début de solution à la crise politique que traverse le pays. Il a été membre du groupe Mouwatana, qui manifestait contre le 5e mandat d’Abdelaziz Bouteflika dès 2018. Mais aujourd’hui, il estime que l’élection ne donne aucune garantie de changement.
« Il y a deux scénarios possibles et que tout le monde admet. Soit cette élection est imposée malgré la réticence des Algériens, et on aura un président très faible du point de vue de la légitimité. Le deuxième scénario est que cette élection ne pourra pas se tenir, et là on tombera dans une forme de transition. Mais dans les deux cas, les centres du pouvoir resteront les mêmes : l’institution militaire étant au coeur des changements, elle en restera la maîtresse », considère Soufiane Djilali.
« L’ancien système politique, ou l’ancien régime du temps de Bouteflika, est en train de s’effondrer totalement. Maintenant, la grande question est : que va faire le pouvoir ? Quelle grande décision va-t-il prendre ? Voudra-t-il régénérer le même système avec de nouvelles figures, ou acceptera-t-il de faire des concessions majeures pour construire un État de droit ? », s'interroge-t-il.
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