La majorité et l'opposition congolaises sont "pratiquement arrivés à conclure un accord" de sortie de la crise provoquée en République démocratique du Congo (RDC) par le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, après quinze jours des discussions, a annoncé vendredi soir à Kinshasa l'épiscopat congolais, médiateur de ces négociations. Les deux camps sont "pratiquement arrivés à conclure un accord. Les différents délégués viennent de s'accorder pratiquement sur les différends points de divergence qui ont fait l'objet des présentes assisses", a déclaré le président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), Mgr Marcel Utembi, lors d'une brève cérémonie solennelle.
"Aujourd'hui, le compromis politique est là, la signature" de l'accord "est prévue dans la matinée de demain" samedi, a ajouté Mgr Utembi, archevêque de Kisangani, grande ville du nord-est de la RDC. La crise politique qui mine la RDC est provoquée par le maintien à la tête de la République démocratique du Congo du président Kabila dont le mandat a expiré le 20 décembre dans un climat de violences meurtrières. Âgé de 45 ans, M. Kabila est au pouvoir depuis 2001. La Constitution lui interdit de se représenter. La présidentielle qui aurait dû avoir lieu cette année a été reporté sine die.
Jeudi, la Cenco avait exprimé son intention de mettre un terme le lendemain aux négociations qui avaient été suspendues la veille de Noël, la première date-butoir fixée, sans accord. Commencées le 8 décembre à l'initiative des évêques, une ultime session de négociations s'est déroulée à Kinshasa sous l'égide de la Cenco. Selon le président de la conférence épiscopale, l'accord trouvé prévoit le maintien au pouvoir de M. Kabila jusqu'à l'élection d'un successeur élu lors d'un scrutin devant être organisé "fin 2017" en même temps que les législatives nationales et provinciales.
En contre-partie, l'accord prévoit également la nomination d'un nouveau Premier ministre issu du "Rassemblement", une coalition qui regroupe la majeure partie de l'opposition constituée autour de la figure de l'opposant historique Étienne Tshisekedi wa Mulumba. "Les différentes parties prenantes ont convenu de la gestion consensuelle de l'État", a ajouté le prélat.
"Une commission des hauts magistrats a été instituée pour examiner les différents dossiers" liés aux questions de décrispation politique: libération des prisonniers politiques et retour des exilés (dont le populaire ancien gouverneur de la province du Katanga, Moïse Katumbi Chapwe), a-t-il dit. Etat-continent de plus de 70 millions d'habitants, la RDC n'a jamais connu de transition pacifique du pouvoir depuis son indépendance de la Belgique, le 30 juin 1960.
Les six points de l'accord
1. le président Kabila reste au pouvoir jusqu'en décembre 2017, date de l'organisation des élections - qui auraient dû être organisées en novembre dernier;
2. pas de référendum;
3. pas de troisième mandat;
4. pas de modification de la Constitution (afin de permettre à M. Kabila de briguer un 3ème mandat;
5. la primature (la fonction de Premier ministre) est gérée par le Rassemblement des Forces Acquises au Changement - une vaste coalition d'opposition dirigée par l'opposant historique Etienne Tshisekedi wa Mulumba.
6. M. Tshisekedi présidera le conseil national de suivi de l'accord. Selon l'abbé Donatien Nshole, secrétaire général intérimaire de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco, qui a joué le rôle de médiateur), l'accord sera signé samedi à Kinshasa.
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Anonyme
En Décembre, 2016 (08:39 AM)Participer à la Discussion