Des manifestants ont été dispersés par des tirs de sommation aux abords du palais présidentiel, mercredi 16 septembre.
La confusion régnait mercredi 16 juillet au soir à Ouagadougou. Des tirs ont été entendus dans plusieurs parties de la capitale burkinabée. Ceux-ci ont tout d’abord retenti aux abords du palais présidentiel avant de s’étendre à d’autres quartiers de la ville.
Tout a commencé aux environs de 14h30, lorsque des soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) ont fait irruption au Palais de Kosyam en plein conseil des ministres. Le président de la transition, Michel Kafando, le premier ministre, Isaac Zida, ainsi que les ministres de la fonction publique et de l’habitat ont été pris en otages. Aucune revendication n’a été formulée mais à ce stade cette apparente tentative de coup d’état n’a pas encore abouti.
Alors que le Conseil de sécurité des Nations unies, l’Union africaine, la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et la France ont condamné cette « détention » ou « prise d’otages » et exigé la libération de toutes les personnes détenues, des discussions ont été entamées au ministère de la défense entre le chef d’état-major des armées, le général Pingrenoma Zagré, l’ex-président Jean-Baptiste Ouédraogo et le patron du RSP, le général Gilbert Diendéré, pour trouver une issue à cette nouvelle crise. Cette unité d’élite qui faisait figure d’armée dans l’armée du temps de l’ancien président Blaise Compaoré a déjà tenté à plusieurs reprises de faire dérailler le processus de transition qui doit mener le Burkina Faso à des élections le 11 octobre.
Un coup de force politique
Si le timing de cette tentative de coup de force – la Commission de réconciliation nationale et des réformes préconisait dans son rapport rendu le 14 septembre la dissolution du RSP – pourrait laisser penser qu’il s’agit d’un mouvement d’humeur de soldats qui craignent de perdre leurs avantages, plusieurs sources bien informées estiment que la véritable raison de ces troubles est avant tout politique.
« C’est lié au processus électoral. Le Congrès pour la démocratie et le progrès [CDP, l’ex parti au pouvoir] n’a jamais accepté d’être exclu de la course à la présidentielle et aux législatives » avance une bonne source. « Plus on avance vers les élections, plus ils sortent l’artillerie lourde » poursuit Guy-Hervé Kam, le porte-parole du Balai citoyen, un mouvement de la société civile qui avait été à la tête de la contestation lors du renversement de Blaise Compaoré en octobre 2014.
Le candidat du CDP, Eddie Komboïgo, ainsi que l’ancien ministre des affaires étrangères Djibril Bassolé, de même que plusieurs dizaines de candidats à la députation, ont en effet été exclus de la course électorale par le Conseil constitutionnel au motif qu’ils avaient soutenu le projet de réforme de la constitution devant permettre à Blaise Compaoré de se succéder à lui-même après 27 années à la tête du pays.
Tirs de sommation
En dépit d’une décision de la cour de justice de la CEDEAO le 13 juillet qui leur était favorable, les Nations unies les avaient encouragés fin août « à exprimer leurs positions par des voies légales et politiques et de manière pacifique ». Une position réaffirmée mardi lors d’une réunion du Groupe International de suivi et d’accompagnement de la transition où le représentant de l’Union Africaine a estimé que « la question du code électorale est dépassée ». « Suite à cela, il y a eu des échanges très musclés entre des membres du CDP et des membres de la société civile » indique une bonne source.
Mercredi soir, alors que des manifestations se sont formées pour faire échec à cette tentative de coup de force, des soldats ont effectué des tirs de sommation pour disperser la foule. Au moins un journaliste du site Burkina 24 a été violemment frappé selon un témoin direct. Le siège de Radio Omega, l’un des médias les plus écoutés sur place, a été saccagé. Celui du CDP également.
Si les négociations de la nuit venaient à échouer de nouvelles manifestations sont à prévoir. Le balai citoyen a appelé à un rassemblement sur la place de la Révolution à partir de 7 heures du matin. « Une porte de sortie est encore trouvable », estimait cependant dans la soirée une source diplomatique.
16 Commentaires
Spagheti
En Septembre, 2015 (04:17 AM)Diouf
En Septembre, 2015 (07:01 AM)Mansawali Walimansa Presidium
En Septembre, 2015 (07:06 AM)OUI QUELQUE PUISSE ÊTRE L'ISSUE DE CETTE CRISE POLITIQUE AU BURKINA FASO LE PAYS DES HOMMES INTEGRES
OUI CE N'EST PLUS UN COUP DE FORCE
OUI CE N'EST PLUS UNE TENTATIVE DE COUP D'ETAT
OUI CE N'EST PLUS UN COUP D'ETATS D'ÂME
OUI CE N'EST PLUS UN COUP D'ECLAT
OUI CE N'EST PLUS UN COUP D'EPEE DANS L'EAU
OUI C'EST UN COUP D'ETAT AU PROPRE COMME AU FIGURé
oui il ne nous reste plus qu'à donner du temps à la politique de la paix de la diplomatie préventive pour faire son oeuvre de salut national et de sauvegarde nationaliste
Anonyme
En Septembre, 2015 (07:15 AM)Ouattara heberge Blaise et les fidèles de Blaise font des va et vient entre Ouaga et Abidjan.
L'exclusion des caciques du parti de Blaise Compaoré ne plait pas aux presidents françafricains de la sous région ouest africaine.
Le RSP a agit avec la benediction politique des fidèles de Blaise Compaoré,de Ouattara et autres amis dans la sous région.
Les USA ne disent rien et en France on souhaite des élections inclusives...
Porquoi les puissances occidentales ne brandissent elles pas la menace de la CPI contre les soldats du RSP.
Dans tous les cas je reste convaincu que sans parti revolutionnaire ,pas de revolution.
Il faudra au peuple burkinabé du courage pour finir la revolution.
Il faut regler les comptes car au Burkina Faso chacun connait chacun.
Peuple burkinabé cessez d'écouter la communauté internationale,finissez votre revolution...
Anonyme
En Septembre, 2015 (07:56 AM)Proclamation du Conseil National pour la Démocratie
Proclamation du Conseil National pour la Démocratie
Aujourd’hui 17 Septembre 2015, les forces patriotiques et démocratiques alliant toutes les composantes de la nation et réunies au sein du Conseil National pour la Démocratie (CND), ont décidé de mettre un terme au régime déviant de la transition.
Instauré à la suite de l’insurrection victorieuse du peuple des 30 et 31 Octobre 2014, le régime de transition s’est progressivement écarté des objectifs de refondation d’une démocratie consensuelle.
La loi électorale taillée sur mesure pour des individus et décriée par les instances et les hommes de droit, se dresse alors, comme un outil de négation des valeurs de notre peuple fondée sur l’esprit de justice, d’équité et de tolérance.
Cette loi a créé une division et une grave frustration au sein du peuple, érigeant deux catégories de citoyens.
Malgré les recommandations fortes des chefs d’Etats de la CEDEAO, malgré une condamnation ferme de la Cour de justice de la CEDEAO, enjoignant au Burkina Faso de lever tous les obstacles à la libre participation des candidats aux élections, le Conseil Constitutionnel va être instrumentalisé pour violer cette décision internationale.
La démocratie, c’est le droit de tout citoyen d’être électeur et d’être éligible !
La loi portant statut général des personnels des Forces Armées Nationales et celle portant code de l’information ont été promulguées à des fins personnelles et pour museler la presse.
Cette transition s’est également illustrée par des arrestations arbitraires en négation des règles de droit faisant le lit d’une justice sélective au service des vainqueurs.
Dans un contexte sécuritaire sous régional caractérisé par le terrorisme et le grand banditisme, la question militaire a été politisée et instrumentalisée.
Les propositions de l’armée visant un traitement adéquat des questions en suspens ont fait l’objet d’engagements solennels au plus haut niveau qui n’ont pas été respectées : le but ultime étant de créer une crise factice permanente au sein des forces de défense et de sécurité.
Nombre d’acteurs de cette transition se sont illustrés par des comportements aux antipodes des règles de bonne gestion de la chose publique.
Peuple du Burkina, patriotes et démocrates amis du Burkina, l’intervention du CND a pour but principal d’enclencher un processus cohérent, juste et équilibré devant conduire à la mise en place d’un système institutionnel robuste.
Ancré sur les principes cardinaux de la démocratie comme l’égalité politique devant la loi, la libre expression politique et l’alternance, ce système institutionnel sera le socle du développement socioéconomique partagé du Burkina Faso.
Pour faire place à cette exigence, les mesures immédiates suivantes sont prises :
1. Le Président de la Transition est démis de ses fonctions ;
2. Le gouvernement de transition est dissout ;
3. Le Conseil national de transition est dissout ;
4. Une large concertation est engagée pour former un gouvernement qui se dévouera à la remise en ordre politique du pays et à la restauration de la cohésion nationale pour aboutir à des élections inclusives et apaisées.
Le CND voudrait également rassurer la communauté régionale et internationale, les partenaires au développement de sa détermination à respecter les accords qui engagent le Burkina Faso.
Peuple du Burkina, le Conseil National pour la Démocratie appelle tous les Burkinabè à soutenir activement et massivement dans un esprit de tolérance et de solidarité, le processus de reconstruction politique engagé dans le calme, la discipline et le travail.
QUE DIEU PROTÈGE LE BURKINA FASO.
Anonyme
En Septembre, 2015 (08:23 AM)Anonyme
En Septembre, 2015 (08:44 AM)Anonymelo
En Septembre, 2015 (09:21 AM)Macky a présidé le conseil des ministres hier
Anonyme
En Septembre, 2015 (09:23 AM)Anonyme
En Septembre, 2015 (09:35 AM)Anonyme
En Septembre, 2015 (10:01 AM)Monsieur Ndour Enseignant Au
En Septembre, 2015 (11:10 AM)Anonyme
En Septembre, 2015 (11:23 AM)Anonyme
En Septembre, 2015 (11:44 AM)Anonyme
En Septembre, 2015 (12:54 PM)Anonyme
En Septembre, 2015 (11:10 AM)Participer à la Discussion