En Mauritanie, c'est Sawab, parti nationaliste d'obédience baathiste, qui a accepté de s'allier avec les militants abolitionnistes du mouvement IRA qui n'ont jamais réussi à faire légaliser leur parti. Une alliance pragmatique scellée en fanfare à Nouakchott ce 31 mai, lors d’une conférence de presse aux allures de meetings politiques. Une alliance qui va surtout permettre au mouvement IRA de participer aux municipales de 2018 et législatives de 2019.
Des militants anti-esclavagistes avec des nationalistes arabes, l'alliance peut surprendre, mais ce n'est pas une première en Mauritanie. En 2003, Messaoud ould Boulkheir, leader haratine et interdit de parti politique, s'était aussi trouvé un parti d'accueil nationaliste, celui des nasséristes de l'APP.
Avec Sawab, l'IRA se dote à son tour aujourd'hui d'une nouvelle vitrine fréquentable, et indispensable pour continuer son ascension politique. Arrivé second à la présidentielle de 2014, le président de l'IRA Biram dah ould Abeid n'a jamais réussi à faire légaliser son parti. Impossible donc pour lui de participer aux scrutins locaux pour lesquels ne sont validés que les candidatures émanant de structures reconnues.
En intégrant Sawab, le problème est donc réglé, quitte à ce que cela passe par une alliance avec des personnalités de la communauté arabo-berbère que le président de l'IRA critique ouvertement dans ses meetings.
Pour Sawab, créé en 2004, c'est l'occasion de sortir d'une léthargie politique et d'obtenir grâce à la popularité de l'IRA quelques postes de conseillers municipaux ou de députés.
Un observateur de la vie politique mauritanienne résume : il n'y a là aucune alliance idéologique mais plutôt un partenariat gagnant-gagnant très calculé.
5 Commentaires
Anonyme
En Mai, 2018 (23:17 PM)Rim
En Juin, 2018 (04:22 AM)Anonyme
En Juin, 2018 (08:48 AM)Anonyme
En Juin, 2018 (09:29 AM)Anonyme
En Juin, 2018 (10:50 AM)Participer à la Discussion