Le directeur général de la télévision nationale algérienne, Toufik Khelladi, a été limogé en pleine contestation de ses journalistes contre la "censure" dans la couverture des manifestations réclamant le départ du président Abdelaziz Bouteflika.
Le directeur général de la télévision publique algérienne, Toufik Khelladi, a été démis de ses fonctions kudni 25 mars, selon l’agence de presse officielle APS.
Cette dernière n’a pas précisé les raisons de l'éviction de Toufik Khelladi de son poste qu'il occupait depuis 2012, après avoir dirigé la radio nationale.
Il faisait cependant face depuis près d'un mois à une fronde sans précédent de ses salariés, notamment les journalistes, qui dénoncent la "censure" sur les chaînes nationales, apparue au grand jour avec la couverture des manifestations d'ampleur contre le président Bouteflika, déclenchées le 22 février.
Manifestation du personnel de la télévision publique, journalistes, présentateurs, techniciens et rédacteurs qui continuent à dénoncer la manipulation de leurs hiérarchies et la censure qu’ils subissent au quotidien#dz #media #Algerie #algerianrevolution #Algerie_manifestation pic.twitter.com/Fc6HiTXGLM
— Rabia Mahrez (@mahrezrabia) 25 mars 2019
De nouvelles manifestations de journalistes
Comme leurs collègues de la radio nationale, les salariés de la télévision publique dénoncent des "pressions" de leur hiérarchie qui les a contraints à initialement passer sous silence ces manifestations inédites, puis à en faire état mais en atténuant les mots d'ordre. Leurs protestations sont elles aussi largement inédites, les manifestations de mécontentement au sein des établissements publics étant jusqu'ici essentiellement liées à des revendications salariales ou aux conditions de travail.
Lundi, pour la troisième semaine de suite, plusieurs dizaines de salariés de la télévision nationale ont manifesté devant son siège à Alger et observé une minute de silence, la main symboliquement posée sur la bouche pour dénoncer les entraves à leur métier.
Une rédactrice en chef de la radio nationale et une présentatrice du journal de la télévision publique ont quitté leurs fonctions depuis le début des manifestations.
Outre les défilés monstres chaque vendredi à travers l'Algérie, de multiples manifestations catégorielles d'ampleur diverses ont lieu régulièrement depuis le 22 février dans la capitale algérienne.
Après les avocats samedi, les architectes, les vétérinaires, des employés communaux et des magistrats de la Cour des comptes ont également manifesté lundi à Alger.
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