Le président malien est un faux messie. L’espoir qui devait naître de la gestation ample de son mandat a avorté. Son rôle est taciturne. C’est honteux. L’opinion nationale qui croyait à la manifestation d’un eldorado consécutif aux élections présidentielles est en nette désillusion.
A en croire ce qui se dit tout bas à travers les rumeurs et au sein de la population échaudée par les crépitements cauchemardesques des chevrotines et des cendriers qui font des victimes à tout bout de champ comme les trophées d’un chasseur adroit dans les profondeurs d’une forêt garnie, ce président ne symbolise en rien la providence indiquée pour assurer la survie dans une démographie hétérogène et profondément meurtrie. Les jours passent et se ressemblent par les stigmates fatals. Au regard de l’ampleur des vagues du pessimisme en vogue et en considération du séisme récurrent des attentats qui secouent par la tempête djihadiste, il n’est pas sûr de voir le soleil se coucher le soir quand on se lève le matin. Chaque jour qui passe porte le message d’une horreur potentielle. D’un moment à l’autre, l’éclatement d’une fusillade féroce peut imposer un bain de sang. La désolation est fréquente dans les esprits, en association avec une sorte de psychose généralisée.
Le président IBK doit rendre le tablier. L’objectif d’un président n’est pas d’orner le fauteuil présidentiel. Il doit avoir la capacité de garantir la sécurité de la vie des individus. La victoire électorale qui l’a porté sur les locaux hissés au sommet de la colline de Koulouba ne rend pas service à la souffrance des enfants, des femmes et des hommes. La paix demeure un impératif inespéré, d’autant que la formule adéquate pour transiter vers une donne vivable peine à être inventée. Dans la logique inébranlable des atrocités qui sévissent impitoyablement, dire que le chef suprême des armées n’est pas à la hauteur des fonctions qui lui sont dévolues n’a rien de satirique. L’affirmation est réaliste et se justifie. Les patients qui pleurent dans leurs supplices n’ont besoin que d’un rédempteur chevronné pour soulager les vagues de douleur. A ce qu’on constate, jusqu’à présent, les rapts à l’image du docteur Eliote pris en otage à Djibo voisin se multiplient.
L’Etat malien n’existe pas. S’il existe, c’est à peine. Disons qu’il vivote sans vigueur. La souveraineté républicaine est en butte à des incessantes remises en cause, toujours paralytique. Quant à l’intégrité territoriale, elle est en totale dislocation, à la merci des désagréments écœurants et des opérations humiliantes.
C’est plutôt les adeptes du terrorisme qui se font sentir en maitres incontestables des lieux qu’ils envahissent. Les viols ont champ libre et le trafic de la drogue échappent à tout contrôle. La loi répressive est vide de sens et inactive. C’est vraiment dommage. Les électeurs qui ont accordé leur voix le jour du scrutin se sentent trahis dans la confiance qui les a motivés dans leur conviction politique. Si ce n’est pas à Kidal, c’est à Mopti que les attaques sanglantes font parler de la stratégie raffinée des bandes qui opèrent. C’est pareil à Tombouctou où les scènes de vandalisme vont jusqu’au sacrilège pour porter atteinte à la mémoire des morts et des monuments sacrés. Or, les blessures qui s’abattent sur les valeurs musulmanes suscitent l’indignation chez les fidèles de religions différentes.
Notre appartenance à la religion catholique ne peut en aucun cas nous laisser indifférent sur ce sort. Malheureusement, le Mali ne contrôle plus rien. Face à l’irruption terroriste, son armée n’est pas en mesure de trouver une riposte convenable pour empêcher le cours de la terreur. De malheur en malheur, les turpitudes du capitaine Sanogo cèdent la place au laxisme d’IBK. Les faits sont loin d’être fictifs. Pendant ce temps, l’ancien président ATT coule ses jours paisibles dans son exil. Sa personne est à l’abri mais il doit avoir des remords car c’est sous son mandat sans précautions que le drame a commencé à ronger son pays. On se souvient du spectacle macabre qui a emporté au début plus de soixante-dix militaires d’une caserne désagréablement surprise. Dans cet engrenage, c’est la population qui est exposée au fléau funeste. Tôt ou tard, ses trois présidents ont à répondre de leurs actes. L’histoire est un avocat éternel qui finit par rattraper les coupables.
Personnellement, nous avons élu maintes fois domicile à Bamako et nous avons savouré les délices de l’hospitalité du cru. Les autochtones accueillent les étrangers à bras ouverts et la fragrance de la démocratie enthousiasme. Aujourd’hui, c’est avec une affliction violente que nous remarquons que ce pays soit dans l’impasse interminable et au bord du gouffre.
A l’heure où nous sommes, la calamité malienne a besoin d’un dirigeant pragmatique pour mettre fin à l’avalanche des hécatombes. Hélas ! Le mandat IBK ressemble à tout, sauf à la gloire d’un héros qui a déployé son génie à la libération de son peuple. Depuis son avènement au pouvoir, à part les rencontres pour la signature théorique des accords de paix, les évaluations ne font pas constater des exploits présidentiels dignes de louange. Nous n’avons pas la haute perspicacité d’un marabout célèbre mais notre intuition humble nous avise qu’il se fera battre à plate couture aux élections prochaines s’il ne se dédouane pas dès maintenant. IBK n’a pas de bons conseillers, il est entouré de pages qui ne visent qu’à satisfaire leurs intérêts égoïstes au détriment du peuple. Les caresses simples ne font pas tomber enceinte, le mari doit aller à l’acte essentiel pour faire procréer sa femme. Pour instaurer une paix durable et inoxydable, il faut abattre jusqu’à la racine la cause néfaste qui la ronge.
Ailleurs, il y a certitude que l’inquiétude se cristallise, tant chez les dirigeants que chez les gouvernés. Tous les présidents des pays environnants sont anxieux des faiblesses complices de leur homologue malien. Leur attitude est fondée. Quand le feu dévore un toit, les flammes saltatoires peuvent communiquer un incendie aux chaumes voisins. Le pays des hommes intègres qui accusé des coups terroristes n’est pas à l’abri. Le Niger a été touché de plein fouet et la Côte d’Ivoire ne peut pas se vanter d’être invulnérable. Et nous en passons. Le terrorisme est imprévisible et il gagne des succès partout sur les terrains où ses adeptes décident de faire une expérimentation. Peu importe le climat, qu’il neige ou qu’il vente, les criminels se dotent toujours d’une bravoure insigne et restent fidèles à leur ligne de conduite inamovible pour accomplir les besognes abominables.
Aucun répit ne vient suspendre l’hémoglobine. Il est préférable quand même de ne pas avoir à présenter chaque année des condoléances. La mauvaise foi des dirigeants africains est l’origine primordiale de l’existence malheureuse des populations. IBK ne fait pas exception. On se demande ce qu’il attend pour quitter ses boubous d’apparat et ses vestes pompeuses pour prendre le taureau par les cornes. Son impéritie est d’effet à vexer. S’il transforme sa voiture en ambulance, il peut rendre service aux victimes en les acheminant vers les structures de santé.
La paix d’un pays ne dépend pas des biens de luxe de celui qui le dirige. L’ancien président Thomas Sankara était sobre et pédalait un vélo sur les rues de Ouaga mais en peu temps au pouvoir, il a réalisé des services inestimables pour son pays en conduisant son peuple vers le développement radieux. C’est pourquoi, il demeure dans le souvenir des uns et des autres l’icône et un grand panafricaniste qui a tant aimé son continent de cinquante-quatre patries. L’amour qu’il a pour l’humanité est vaste et universel.
Au Mali, le président IBK pourrait sous peu avoir la tentation de se mettre dans le sillage d’un fervent patriote qui a laissé derrière lui une veuve et deux orphelins. C’est la condition recommandée pour se racheter et sauver sa chance s’il veut être réélu à l’avenir, dans le cas où la loi fondamentale le permette. Le laxisme monumental des dirigeant soulève le courroux dans la juvénile et partout en Afrique la jeunesse se mettra vaillamment debout pour les dénoncer. L’impéritie présidentielle est coupable, et conduit de ce fait les populations vers un destin semblable aux tortures concentrationnaires que les djihadistes calquent sur le modèle de la peste brune.
En tout état de cause, le drame du Mali mérite une prise en compte sérieux. Une initiative pour innover son destin est sans doute nécessaire. Ça fait pitié sur tous les plans. Il n’y a pas d’armes pour résister à l’hydre terroriste. Rien ne prouve que la formation reçue par les militaires soit idoine. La diaspora qui a fui les feux des armes lourdes se trouve moitié dans un pays moitié dans un autre. Les conditions de vie pour beaucoup d’entre eux sont drastiques tandis que la scolarité des élèves est très compromise. Ils désespèrent ! La déprime est permanente. D’ailleurs l’on est mieux que chez soi. La présence de l’armée française est utile à quelque chose. Chaque pays sur la terre des hommes peut porter secours à une nation en crise. Nous saluons les interventions françaises.
Elles sont révélatrices d’avantages mais nous nous demandons si elles y sont pour toujours, d’autant que sa présence met à nu les lacunes graves de l’armée nationale malienne. On n’agit pas pour rien. Peut-être qu’il y a quelque chose qu’on met sous le boisseau. Quand les unités hexagonales vont se retirer, le malheur se saisira de l’occasion pour se multiplier par cent et se diversifier dans tous les districts. Le spectre de la mort annoncera son règne absolu pour rôder partout. Trop, C’est trop ; nous ne souhaitons pas du pire. Les martyrs ont besoin maintenant de la sérénité. Seulement, nous avons du mal à comprendre pourquoi l’armée malienne n’est pas capable d’assurer les conditions élémentaires d’épanouissement à nos frères et sœurs maliens. Le bienfait que le gouvernement malien peut offrir, c’est d’agir en bon berger pour le retour définitif de ses populations pour les rassembler autour de la lueur flamboyante de la prospérité et sous le parapluie étanche de la concorde.
1 Commentaires
Grand Marabout
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