Alors qu'une plateforme de l’opposition a annoncé une descente dans la rue pour protester contre la loi relative au statut de l’opposition, cette dernière a été avalisée par la Haute Cour constitutionnelle en début de mois.
L’opposition sera parlementaire ou ne sera pas. Cela signifie que le chef de l’opposition devra être un député pour que l’État le reconnaisse. Auparavant, il pouvait être issu de la société civile.
Être reconnu par le pouvoir permet de disposer de prérogatives, dont la moitié ont tout de même été supprimée par le texte : il n’y a désormais plus de cabinet et de personnel payé par l’État ou de nomination à la Commission électorale indépendante (Céni).
En clair, la loi réduit et minimise les pouvoirs du chef de l’opposition. Pour Toavina Ralambomahay, auteur de « La loi sur le statut de l’opposition » et élu municipal, il y a un vrai problème démocratique avec ce texte, car le poste de leader a encore plus de chances de rester vacant. « Il suffit que l’on musèle les députés, et officiellement il n’y a plus de chef de l’opposition dans le pays, au mieux de simples opposants parlementaires », explique t-il
Paradoxalement, le statut de dirigeant de l’opposition n’a jamais encore été occupé depuis l’existence du premier texte en 2011. Pour Toavina Ralambomahay, c’est parce que « le pouvoir en place a bloqué son application avec deux avis de la Haute Cour constitutionnelle en 2014 et 2017. De plus, les Malgaches n’osent se déclarer officiellement opposant, poursuit-il. Parce que cela signifie se marginaliser dans la société, et se priver d’opportunités d’accéder à des postes étatiques. »
Maintenant que le texte est redevenu applicable, il est en revanche moins favorable à l'existence pérenne d'une opposition légale à Madagascar.
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